Rentrée scolaire
Les syndicats de l’éducation veulent du concret
Le Cnapeste l’a fait entendre à travers un communiqué rendu public hier.
Au lendemain de la prestation de serment du président Tebboune, réélu pour un deuxième mandat, et à la veille de la rentrée scolaire, prévue pour la journée de dimanche, les syndicats de l’Éducation nationale et le personnel enseignant sont revenus à la charge, exigeant l’accélération de la concrétisations de leurs revendications socioprofessionnelles dont la révision du statut particulier. « C’est ce qui ressort des déclarations faites par des syndicalistes du secteur de l’éducation et qui s’attendent à un effort présidentiel supplémentaire, dans le cadre des réformes engagées et mises en place durant le premier mandat. Le Cnapeste (Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur tertiaire de l’éducation) l’a fait entendre à travers un communiqué rendu public hier, à travers lequel il met en avant la dégradation du pouvoir d’achat » de l’enseignant. Le syndicat, qui demande une copie du texte, a relevé dans son communiqué « la faiblesse des salaires ». Son porte-parole, Messaoud Boudiba, a affirmé que « le Cnapeste réclame « des incitations à travers, notamment la régularisation des primes, avec effet rétroactif». Même son de cloche chez le Satef. «L’attente a duré presque 10 ans et le président de la République est mal conseillé», déclare, d’emblée, Boualem Amoura, son SG. «Le ministre de l’Éducation nationale avait décidé la révision du statut particulier, en octobre 2021, s’engageant à le terminer en l’espace de quatre mois. Je lui ai répondu, en présence de tous les présidents de syndicats, à l’époque, qu’il ne pourrait le faire et j’ai eu finalement raison». « Du temps de la ministre Nouria Benghabrit , nous avons travaillé durant trois ans ( de 2015 à 2018) d’une façon officieuse et à la fin » a souligné Amoura, le Satef (Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation) avait, selon l’interlocuteur, « applaudi au mois de décembre la décision de la révision du régime indemnitaire (revoir les primes à la hausse) dans le secteur de l’éducation, car cela est réalisable, faisant fi de la Fonction publique ». « Nous avons demandé à être associés aux discussions et neuf mois après il n’y a rien eu de nouveau », a-t-il ajouté. Cela avant de conclure que « le Satef demande la révision du régime indemnitaire avant la promulgation du statut particulier des travailleurs de l’éducation. Étant donné qu’il y a une érosion du pouvoir d’achat, nous revendiquons une augmentation conséquente de toutes les primes perçues par les travailleurs du secteur». Il est utile de noter que la mouture ayant atterri sur la table du président Tebboune n’était pas à la hauteur. Le chef de l’État veut plus. Il avait d’ailleurs ordonné, lors de la réunion du Conseil des ministres tenue en février dernier, «le report de l’exposé sur le statut particulier et le régime indemnitaire des corps spécifiques de l’Éducation nationale». «Le président de la République n’est pas satisfait de ce qui a été présenté jusqu’à présent», avait précisé en juin dernier le ministre de l’Éducation nationale. Le texte est en cours d’enrichissement, selon le ministre. Un texte qui apportera de «nombreux acquis qui seront à la hauteur des attentes de tous les travailleurs du secteur», selon les promesses de Abdelhakim Belaabed. Dans le contexte inflationniste mondial, les enseignants s’attendent à un nouveau geste du Président. Ils l’ont montré le jour de la promesse faite par Abdelmadjid Tebboune, lors de la campagne électorale de clôturer le dossier du statut particulier des fonctionnaires de l’Éducation nationale avant la fin de l’année en cours. La promesse avait enflammé les pages dédiées aux enseignants, lesquels n’ont pas manqué l’occasion d’applaudir cette décision. Aujourd’hui, et à la veille de la rentrée scolaire prévue dimanche, ils s’impatientent de voir les choses avancer, et sollicitent l’intervention du chef de l’État sur les réseaux sociaux, à travers des hashtags. Ils y croient et attendent ce geste de plus, après la panoplie de mesures voulues par le chef de l’État pour la promotion de l’école, en l’occurrence les augmentations de salaires au profit des travailleurs du domaine, la titularisation des enseignants contractuels, le recrutement d’enseignants en langue anglaise dans le cycle primaire et ceux de l’éducation physique et sportive.