«Les terres algériennes sont des bijoux»

La stratégie nationale de l'agriculture ne doit plus s'élaborer dans le confinement des bureaux mais dans les champs, au contact des acteurs. C'est ce qu'indique Ali Daoudi, agroéconomiste et enseignant- chercheur à l'École nationale supérieure agronomique. Cet expert recommande par ailleurs de se projeter dans le lointain avenir, c'est-à-dire à l'horizon 2060, afin de préserver les chances des générations algériennes futures, aux plans de la sécurité alimentaire et hydrique. Invité dans l'émission matinale de la Radio nationale Alger chaîne 3, L'invité de la rédaction, animée par notre consoeur Souhila El Hachemi, il rappelle l'importance et la valeur des régions steppiques propres à l'Algérie. «Ces terres sont des bijoux qu'il faut absolument valoriser et protéger», souligne-t-il, tout en encourageant les jeunes entrepreneurs à embrasser l'activité agricole pourvoyeuse de richesses, surtout qu'elle constitue une source certaine de gain financier pour tout opérateur ambitieux. La sécurité alimentaire, c'est produire, stocker et se donner les moyens d'anticiper les crises. Ajoute l'invité de la rédaction qui juge nécessaire de placer la sécurité alimentaire au coeur des stratégies de développement national. «La sécurité alimentaire consiste à se donner les moyens de produire, de stocker et de stabiliser l'approvisionnement dans le temps», soutient-il. La sécurité alimentaire est l'un des défis majeurs de notre siècle, affirme-t-il, en effet, en rappelant que des phénomènes imprévisibles comme le changement climatique, les bouleversements géopolitiques, les pandémies et la tendance des plus gros producteurs à réduire l'utilisation de produits chimiques dans l'agriculture menacent de perturber considérablement le marché mondial. Il appelle par ailleurs à surveiller le bon fonctionnement du secteur agricole et à anticiper les crises. Convaincu que l'agriculture constitue un atout de puissance pour les nations, cet expert recommande le renforcement des connaissances agricoles afin de mieux maîtriser les phénomènes climatiques, en impliquant les agriculteurs qui sont les véritables acteurs du secteur. Il suggère également de leur apporter un soutien financier permanent pour les aider à faire face aux aléas climatiques. Rappelons que les économistes et chercheurs participant à la conférence scientifique sur la sécurité alimentaire dans le Monde arabe, organisée, fin mai dernier, par l'Ecole nationale supérieure de biotechnologie (Ensb) de Constantine, ont adopté un ensemble de projets pouvant être concrétisés à court et moyen termes. S'agissant de l'agriculture dans le contexte des changements climatiques, des projets ont été adoptés, visant à créer une banque de données sur les céréales et les légumineuses sèches, à augmenter le nombre d'entreprises spécialisées dans les produits camelins et à renforcer la capacité des palmiers à faire face aux changements climatiques dans les zones désertiques, «à l'effet de répondre aux besoins croissants des peuples arabes en matière de fourniture d'aliments divers».