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Procès en appel du patron de Sovac

Mourad Oulmi impressionne

La défense du principal prévenu a demandé au juge d’engager une procédure en faux en écriture contre le jugement prononcé en première instance.

Mourad Oulmi a décidé de contre-attaquer. Hier et à l'ouverture de son procès en appel, le patron de Sovac, condamné à 10 ans de prison ferme en première instance, a fait seul le «show» et il l'a bien réussi. L'homme qui a passé 15 mois en prison, a bien appris sa leçon. Il connaît parfaitement le dossier de l'accusation et les lois, ce qui lui a permis d'avancer ses arguments, durant plus de deux heures d'audition à la barre, à tel point que le juge lui a lancé sur un temps plaisantin: «Vous semblez n'avoir nullement besoin d'avocats.» Poursuivi aux côtés de son frère Khider, son épouse (en fuite), l'ancien Premier ministre, Ahmed Ouyahia, les ex-ministres de l'Industrie, Youcef Yousfi et Abdessalem Bouchouareb (en fuite) ainsi que l'ancien P-DG du CPA, Omar Boudiab et une dizaine de cadres de l'industrie et de la banque, Oulmi a demandé, à plusieurs reprises au juge de lui permettre de s'expliquer, car assure le prévenu «je n'ai jamais enfreint les lois». À l'ouverture du procès,
Me Sellini, l'un des avocats de Mourad Oulmi, va jeter un pavé dans la marre en demandant au juge d'engager une procédure en faux en écriture contre le jugement prononcé en première instance. La raison est que son client a été condamné sur la base d'une décision technique, qui n'existe ni dans le dossier d'accusation ni dans la liste des pièces à conviction conservée au greffe du tribunal. Une guéguerre verbale s'engage entre la défense et le président, mais ce dernier qui a le pouvoir discrétionnaire, décide de joindre la demande de la défense au dossier de fond. L'audition de Mourad Oulmi commence juste après et la parole est alors accordée au prévenu. Méthodique, le patron de Sovac commence par détruire un à un, les trois chefs d'accusation retenus contre lui, à savoir l'incitation des agents publics pour l'obtention d'indus avantage, le trafic d'influence et le blanchiment. Il explique qu'il n'a nullement eu à inciter un quelconque responsable pour bénéficier des avantages indus, pour la simple raison qu'il répondait à toutes les conditions exigées pour obtenir son agrément de montage automobile. Mourad Oulmi affirme, documents à l'appui, qu'il n'est pas distributeur de la marque Volkswagen, mais un concessionnaire de la marque depuis 2003. Il avait donc le partenaire étranger et les 3 ans d'anciennetés pour se lancer dans le montage automobile, comme l'exigeait le décret exécutif 2017 de l'ensemble des concessionnaires, afin de maintenir leur activité. Il s'expliquera, également, sur l'élargissement des modèles de voitures montées dans son usine qui est passé de 4 à 18 modèles, sans accord préalable du Conseil national des investissements (CNI), en faisant référence à la convention signée avec l'Andi mais aussi au rapport de l'IGF qui stipule clairement que Sovac n'avait nullement besoin d'une nouvelle autorisation, en raison du fait que la convention a été signée avec le groupe intégrant l'ensemble des modèles. Concernant la fameuse décision technique (N°18) qui fait polémique, Oulmi dit tout simplement «ce document ne concerne pas Sovac mais un autre opérateur qui a aussi été poursuivi. Il y a eu confusion et je ne cesse de le répéter depuis le début. En ce qui concerne les procédures, nous avons fait du copier-coller sur Renault Algérie». Loin d'être convaincu, le procureur a rappelé alors au prévenu le témoignage de Mansouri, l'ex-directeur général de l'Andi qui estime nécessaire une autorisation pour l'élargissement de la liste des modèles de voitures à monter. Ne perdant nullement pied, Oulmi lance: «Je ne me réfère pas aux personnes mais aux lois! Mansouri peut oublier ou interpréter le texte qui, lui, reste, cependant très clair.» Pour l'exonération de la TVA et des droits de douanes, Sovac ‘'a été lésée au début et ce n'est que justice que de lui avoir accordé les mêmes avantages que tous les autres concessionnaires'' a expliqué Oulmi. Ce dernier est également revenu sur les 340 milliards cts de crédits accordés par le CPA «un crédit remboursé dans sa totalité et la banque a gagné près de 400 milliards cts de commissions en 3 ans». Mourad Oulmi dit ne pas connaître personnellement Ahmed Ouyahia et Youcef Yousfi mais le procureur va le contredire, en lui rappelant que l'enquête a établi le contraire et va même préciser que le recours de Sovac pour l'obtention des exonérations a été faxé du Premier ministère. Malgré ces affirmations, Oulmi continue de se défendre, soulignant que la charge de blanchiment n'est pas fondée puisque tous ses biens ont été acquis avant les faits et que l'unique acquisition en 2019, celle d'un terrain, est justifiée par un crédit bancaire. Les auditions se sont poursuivies jusqu'à une heure très tardive, hier, avec le passage de Khider, Youcef Yousfi et l'ex-Premier ministre, Ahmed Ouyahia, depuis sa prison à Béchar.

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