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Rachid Lerari , constitutionnaliste, à L’Expression

«Nous allons vers une majorité présidentielle»

Relatant les faits importants qui ont accompagné le déroulement des élections législatives du 12 juin, le professeur Rachid Lerari, constitutionnaliste, nous livre dans cet entretien sa lecture et sa vision, sur l'importance de l'événement et ses répercussions sur la vie politique et sociale.

L'Expression: Quel bilan faites-vous du déroulement des élections législatives?
Rachid Lerari: Avant de parler du scrutin, laissez-moi vous dire que la campagne électorale qui a précédé les élections, a été d'un niveau acceptable par rapport à ce qui se faisait dans le passé. Et pour cause, sur les chiffres avancés par l'Anie en matière de dépassements, il faut savoir que la plupart sont des dépassements mineurs, relatifs à l'ordre technique, ou des irrégularités par rapport au protocole sanitaire. D'autre part, il faut prendre en compte le nombre important de listes d'indépendants et de candidats qui manquent d'expérience, et qui viennent d'arriver sur la scène politique, ce qui a pu occasionner quelques erreurs dans la gestion de leurs actions. Mais dans l'ensemble on peut dire que la campagne s'est déroulée dans des conditions normales.

Que pensez-vous du discours électoral, émanant de ces élections?
À mon avis, il a été en dessous du niveau auquel nous nous attendions. On n'a pas vu l'exposition de programmes clairs, de visions, de projet de société. La plupart des candidats ont favorisé les promesses et les slogans qu'on rencontre d'habitude. Pour nous, le contenu du discours a été en deçà de l'importance de l'événement, qui, rappelons-le, a été engendré par une contestation populaire pacifique qui a abouti à l'amendement de la Loi fondamentale du pays. C'est dans cette optique qu'a été engagé le processus électoral visant au renouvellement des institutions. Il faut noter à ce titre, l'engouement des citoyens sur la candidature, qui a été justement motivée par ces changements qui ont encouragé les jeunes, la société civile, les femmes à renouer avec l'exercice de la politique, notamment l'éradication du système de tête de liste. Cela étant, il ne faut pas être dupe, il y'a bon nombre de candidats qui ont été attirés par le salaire, et les avantages du statut de député.

Sur le plan des perspectives, comment voyez-vous la composition du nouveau Parlement?
Ce qui est sûr, selon le rythme électoral que nous avons suivi, on peut dire d'emblée qu'on est plus dans les considérations, de la majorité traditionnelle. Nous aurons une composition mosaïque, où tous les participants trouveront leurs places. Il y' aura un avantage pour les partis traditionnels, compte tenu de leurs expériences et de leurs bases militantes, mais nous n'excluons pas l'émergence d'une partie considérable des listes indépendantes. C'est ce qui fait le changement, car ces dernières engendrent un équilibre entre les composantes de l'APN, qui n'existait pas auparavant. Pour résumer, ces listes seront présentes, mais pas dans la mesure et dans l'importance attendues. Il faut dire dans ce sens, que cela sera un début tout a fait honorable, et un pas important de fait vers la rupture avec les anciennes pratiques.

D'après vous, nous nous dirigeons vers une majorité parlementaire ou présidentielle?
Je pense sincèrement que nous allons vers une majorité présidentielle. Car, le courant nationaliste, les listes indépendantes, et probablement le mouvement d'El Bina, montrent déjà un penchant pour le programme du président de la République. C'est ce qui engendrera une majorité présidentielle, sous forme d‘alliance dont le centre serait le programme présidentiel. Par ailleurs, il est indéniable qu'en soi, les élections législatives représentent une étape importante et un pas vers la stabilité politique et celle des institutions. Cela dit, nous aurions souhaité voir tous les Algériens prendre part à cet événement, comme nous aurions souhaité voir les opposants participer à cette opération, pour un meilleur résultat. Cependant, il est important de souligner que la majorité qui trônera sur l'APN, devra se pencher sur ce problème. Car cette dernière, aura à traiter les préoccupations de tous les Algériens, y compris ceux qui n'ont pas voté. C'est sur cette problématique que les parlementaires doivent focaliser leurs prochaines préoccupations, pour comprendre les conflits et les divergences de positions. Pour ce faire, je pense que ces dernières devraient ouvrir un dialogue au sein de cette institution, qui normalement est destinée à confectionner les grandes décisions. Un dialogue à travers lequel, toutes les parties seront confrontées et participeront à trouver un équilibre dans la gestion des affaires du pays, puisque nous sommes tous d'accord sur le constat.

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