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Chérif Benhabylès, DG de la CNMA, à L'Expression

«Nous souhaitons aller vers de nouveaux services»

Parce que le monde rural et agricole a besoin d'instruments intelligents, innovants et efficaces, dans les nouvelles projections futures du département ministériel de Abdelhamid Hemdani, la Caisse nationale des mutualités agricoles Cnma entend opérer inexorablement sa mue. Le ministre de l'Agriculture avait même annoncé la prochaine restructuration de cette caisse des assurances agricoles, afin qu'elle puisse répondre aux besoins du monde agricole. Acteur de proximité agricole incontesté, et malgré un paysage concurrentiel rude, elle réussit à «se maintenir à la 4éme place sur le marché des assurances des dommages, avec 11% du chiffre d'affaires de ce secteur, et maintient son statut de leader des assurances agricoles, avec une part de 80% du marché». Selon des chiffres remontant aux exercices de 2018 et 2019, les indemnisations des sinistres ont totalisé quelque 8,4 milliards de dinars, et plus de 22 milliards en trois années, seulement. Pour la Cnma, ces chiffres démontrent et renforcent le capital confiance, acquis auprès des agriculteurs et des éleveurs. Néanmoins, la Cnma demeure confiante dans sa démarche globale, grâce à ses performances et ses acquis sur le terrain, notamment des chiffres d'affaires ascendants. Confortée par la dynamique générale du secteur agricole et rural, impulsée par la feuille de route du ministère de l'Agriculture, la Cnma s'inscrit dans une logique de refonte globale. Des chantiers sont lancés çà et là, à travers ses structures horizontales et verticales, afin d'échafauder ses nouvelles ambitions, en matière d'accompagnement des fellahs et des éleveurs. «Les programmes de développement des activités de proximité de la caisse ont été mis en oeuvre, s'agissant pour la Cnma -en tant qu'acteur de proximité agricole - de se constituer en pôle rassembleur, de renforcer son identité de leader dans la promotion des activités mutualistes de la terre, et de se réimplanter dans les zones rurales, une cohabitation entre producteurs et techniciens de la production et de la «couverture mutualiste», note t-on encore.

L'Expression: Quel est le rôle de la Cnma dans cette nouvelle optique envisagée par le secteur de l'agriculture?
Chérif Benhabylès: En tant qu'acteur économique proche des agriculteurs, la Cnma se positionne comme un «assureur conseil», soucieux d'aider les agriculteurs à identifier et à maîtriser les risques de leurs métiers et de leurs exploitations. L'objectif étant de les aider à intégrer les mesures de sécurité. C'est également une institution importante. Elle se veut être le partenaire indiscutable dans le développement d'une politique agricole et rurale, de par sa proximité avec les agriculteurs et les éleveurs, de par les produits qu'elle offre au monde rural et agricole...

Ce sont là les rôles traditionnels de la caisse...?
Justement, aujourd'hui, on souhaite aller vers d'autres services, développer de nouvelles formules, à travers des produits nouveaux et innovants. C'est vrai que nous sommes une compagnie d'assurances spécialisées dans les risques agricoles. Mais nous aussi sommes capables -et nous devons le faire- d'apporter des solutions aux petites et moyennes exploitations. Quand on sait que plus de 90% des ces petits exploitants, qui vivent dans les zones rurales sont exclus de tout financement et, même du système de la protection sociale. Ce n'est pas normal qu'un agriculteur ou un éleveur ne puisse pas disposer d'une carte Chifa, au même titre que les autres professions.

Quelles sont les voies qui s'offrent à votre caisse, justement, dans la perspective de modernisation du secteur?
Tout d'abord, nous envisageons, dans le cadre de la nouvelle politique nationale du secteur, de nous acheminer vers les microcrédits sous forme coopérative pour accompagner des agriculteurs. On aimerait également que la Cnma puisse reprendre ses missions, parce que c'est très important. Elle est très proche du monde rural du fait de sa proximité du monde agricole et du capital confiance dont elle jouit, d'où l'ouverture du capital social aux agriculteurs, pour qu'ils puissent y adhérer en masse. Cela permet aux agriculteurs, en tant que sociétaires de bénéficier d'avantages, en tant que propriétaires et clients, à la fois. Avoir aussi le droit de se présenter dans les conseils d'administration, et y voir de visu l'évolution des situations globales. C'est un modèle unique.

Est-ce que ça donne des résultats probants?
Absolument. L'opération d'ouverture du capital social a permis en 6 mois, d'enregistrer plus de 30% de taux de participation au capital social des caisses de la Crma au plan des wilayas. Il y a une adhésion générale et un engouement progressif à plan d'ouverture du capital et nous poursuivons nos opérations de sensibilisation et d'information dans le monde rural.

Justement, en parlant de sensibilisation, le monde rural est assez différent, par rapport à d'autres secteurs?
Non, pas tout à fait. Il y a une nouvelle race d'éleveurs, une race d'intellectuels, jeunes et instruits qui ont compris les enjeux et les défis à relever, aujourd'hui dans le secteur de l'agriculture. cela augure d'un renouveau pour l'ensemble de l'agriculture algérienne.

Ce sont les seules ambitions de la Cnma?
Nous avons élaboré un plan stratégique 2020-2024, qui fait de la Cnma un vrai fer de lance pour le développement de la politique agricole. Nous voulons être une institution économique. Innover et aller vers de nouvelles formules et solutions appropriées et adaptées au monde rural d'aujourd'hui. Il y a un plan de communication global, au niveau des grands médias, à travers de nouveaux spots publicitaires, notamment au niveau des chaînes de télévision. Il y a également un travail de collaboration avec la Chambre de l'agriculture, dans sa nouvelle vision et nouveau mode qui est en train de s'opérer sur le terrain, notamment avec les conseils interprofessionnels. Je vous citerai, également à titre d'exemples, Dar El Fellah, qui est un nouvel instrument et un nouveau concept qui offre des mesures de sensibilisation et d'accompagnement au profit des fellahs et des éleveurs. Car, aujourd'hui offrir une assurance à un fellah ne suffit pas, sans les mesures d'accompagnement.

Concernant la gestion des risques, y a-t-il de nouvelles mesures pour cerner ce dossier?
C'est un vrai problème qui est en train de se poser dans le cadre des risques climatiques. La Cnma est partie prenante intégrée à la gestion des risques climatiques. Il faudra intégrer cette vision de la gestion des risques climatiques dans nos politiques agricoles. Nous faisons un travail dans la sensibilisation et dans l'accompagnement, mais aussi dans la préservation. Quand vous êtes dans cette optique vous sécurisez les revenus des agriculteurs et vous préservez leurs investissements. C'est pour cela, que nos missions sont très importantes. 

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