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Hacene Menouar, président de l'association El Aman pour la protection du consommateur, à L'Expression

«On s’attendait à beaucoup mieux»

Revenant sur les derniers développements dans le secteur du commerce et de la consommation et les décisions prises par le ministre du secteur, Hacene Menouar, président de l’association
El Aman, nous livre dans cet entretien, la position de l’association sur la régulation du marché et des produits et sur les solutions à apporter dans le domaine de la consommation.

L’Expression : Quelle est la position de votre association par rapport aux dernières décisions prises par le ministère du Commerce, concernant les filières à réguler ?
Hacene Menouar : Le domaine de la consommation touche plusieurs secteurs et malheureusement en l’absence du Conseil national pour la protection du consommateur, où sont censés être regroupés tous les secteurs, notre action a été de saisir par écrit le président de la République, puisque tous les ministres évoquent le programme du président. Concernant les actions du ministère du Commerce, sincèrement en tant qu’association consumériste, on s’attendait à beaucoup mieux, en termes de qualité, de réaction et d’action, plus sérieuses. l’actuel ministre a essayé de traiter la problématique du lait en sachet, subventionné, pas de la façon à laquelle on s’attendait, car , à l’association El Aman, le problème du lait, est d’abord , un problème de santé. On estime que quand le ministère du Commerce décide d’interdire le sachet de plastique pour le pain, il devrait aussi le faire pour le lait. D’autre part, en essayant de maintenir le prix du lait à 25 DA, il ne règle pas le problème de la qualité du lait, car en réalité , ce qui est vendu est du lait qui ne contient que 95 grammes de poudre de lait dans un litre d’eau, alors que les normes exigent au moins 120 grammes, et ce sans parler des conditions de stockage et d’exposition, où on voit du lait qui se vend à même le sol, sur les trottoirs. Donc il y a un problème de santé et d’hygiène, mais aussi un souci de dignité pour le consommateur qui devrait acheter son litre de lait dans des conditions d’emballage adéquates et sécurisées.

Il y a également un grand souci dans le mode de subvention ?
Absolument, on ne peut pas trouver dans notre société, celui qui achète moins de quatre ou cinq sachets par jour, alors qu’il n’en consomme qu’un litre. Donc ce consommateur, qui dépense
100 DA pour le lait, pourrait s’acheter un litre de lait, conditionné dans un emballage approprié, et dans des conditions saines à 40 DA. Donc c’est pour ces raisons, que nous estimons, que l’action du ministre aurait pu être d’abord orientée sur une remise en question de l’actuel système de subvention, au lieu de s’attaquer aux distributeurs et en faire tout un spectacle. Il y va de même pour la problématique du gaspillage de pain où toute la mobilisation, du ministre et des directeurs de wilayas autour de ce problème, coûte à l’économie nationale plus que le gaspillage du pain lui-même. Ce sont des actions populistes, qui font croire que le grand gaspillage en Algérie est celui du pain, alors qu’on ne voit pas qu’un morceau de viande jeté coûte l’équivalent de 20 baguettes de pain, une pomme jetée c’est cinq baquettes. Pour nous, le gaspillage est dans l’énergie, dans l’eau, dans les médicaments, il faut savoir que nous gaspillons 30 % de notre alimentation. C’est dans ces termes, que nous aurions souhaité voir les actions politiques espérées pour nous rassurer, car en tant qu’association nous ne le sommes pas. Et nous avons refusé d’assister aux réunions avec le ministre pour parler de choses absurdes, alors que pour nous le souci est avant tout la santé et nous déplorons de voir des associations consuméristes relayer ce travail.

Que pensez-vous des mesures prises par le ministre, pour la préparation du mois de Ramadhan ?
Ce sont les mêmes que celles prises les années précédentes et le mois de Ramadhan, se prépare cinq mois avant, et j’insiste sur le fait, que ce mois sacré ne devrait pas être un mois de consommation, je m’étonne d’entendre l’expression « on va alimenter le marché en tous produits », comme si il s’agissait de partir en guerre. La préparation du Ramadhan ne se fait pas quelques mois avant, car la régulation des prix des produits concerne plusieurs secteurs.

Quelles sont les solutions que vous préconisez ?
Il faut établir les besoins de consommation des Algériens. Il y a lieu de mettre en place une cartographie sur la nature des produits à consommer durant toute l’année, de cette façon, il est possible d’adresser un bon de commande aux agriculteurs, exprimant les besoins des consommateurs, de façon à permettre aux Chambres de l’agriculture et du commerce des 48 wilayas et surtout pouvoir appliquer un prix de référence stable durant toute l’année. autrement dit, on doit produire selon les besoins des Algériens et penser à les satisfaire avant de penser à l’exportation. Pour cela il faudrait qu’il y ait des investissements à hauteur des objectifs, et une diversification dans les produits à grande consommation, comme l’introduction de la viande cameline qui pourrait faire chuter les prix des autres viandes, qui ne devraient pas dépasser les 1000 DA

Un dernier mot ?
On a besoin que les responsables des secteurs concernés, nous tiennent un discours clair et franc. Qu’ils nous
disent, qu’il y a eu un échec et que maintenant nous avons besoin de temps pour tout refaire. Cependant, nous poursuivons à l’association, nos actions de sensibilisation et nous pensons qu’il y aurait eu de meilleurs résultats s’il y avait, la mobilisation de tous, politiques, médias, consommateurs et producteurs.

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