{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Après la promulgation du cahier des charges automobile

Panique chez les revendeurs!

Revendeurs «professionnels» ou «smasria»,ils sont tous à l’affût des dernières nouvelles qui concernent ce dossier. Ils sont en attente de l’annonce du début effectif des premières importations. Certains essayent de sauver les meubles, d’autres résistent. Petit coup d’œil sur le rétroviseur dans le « Souk » de l’auto…

Visages serrés, mines défaites, un groupe de jeunes hommes a installé des chaises longues sous la tonnelle de leur magasin. Ils n'étaient pas en train de profiter du retour des petits rayons de soleil, mais venaient d'improviser une «réunion d'urgence». Faisant face à leurs belles cylindrées exposées fièrement dans leur showroom «clandestin» dans la banlieue est d'Alger, ils débattent chaudement sur le nouveau cahier des charges d'importation et de fabrication de voitures. L'ordre du jour était la suite à donner à ce qu'ils qualifient de véritable «catastrophe» pour leurs affaires. Chacun allait de son avis, mais tous s'inquiétaient de la date du début effectif de ces importations. «Logiquement cela devrait être au début de l'année prochaine ou au plus tard mars 2023», rétorque celui qui semblait être le cerveau du groupe. Les trois autres membres du groupe sont alors pris de panique. «Depuis le temps que l'on annonce ce cahier des charges, je ne pensais vraiment pas qu'il soit publié cette fois-ci», soutient l'un de ces revendeurs.
Le diesel et l'espoir des grosses cylindrées
«Il ne nous reste donc que trois mois pour pouvoir écouler nos véhicules en limitant les pertes», lui répondent ses amis. Après presque une heure de discussion, ils sont rassurés sur leurs pertes. Pour eux, le temps qui leur reste est suffisant pour pouvoir «liquider» ce qu'ils ont entre les mains.
«Matkhafouche, maymoutoulnache kima double six» (n'ayez crainte, ils ne vont pas claquer entre nos mains comme un double six, ndlr), rassure le «cerveau». Leur assurance réside dans le fait que les modèles qui leur rapportent le plus sont les «premium». Ils sont destinés à une certaine clientèle qui n'est pas très regardante sur les prix. «Ils ont les moyens et n'attendent pas l'ouverture des importations pour acheter une nouvelle voiture», précisent-ils en retrouvant un petit sourire. Leur joie est d'autant plus grande que le nouveau cahier des charges interdit l'importation des véhicules diesel.
«Or, ce type de clientèle est souvent amoureux de ces moteurs, notamment le TDI», nous expliquent-ils. Chose que nous confirment d'autres de ces showrooms nouvelle génération.
Ils assurent que l'impact de cette décision présidentielle sera presque «minime» en ce qui les concerne. «Ils accuseront une baisse, mais elle devrait être légère comme cela a été le cas lors de l'annonce de l'entrée en production de Fiat», affirment ces «smasria». Ils avouent, néanmoins, que les grosses pertes concernent les petits véhicules de tourisme. Ils parlent, notamment, de la Suzuki Swift qui se vendait comme des petits pains à plus de 300 millions, voire
350 millions de centimes. «On la vend difficilement à moins de 300 millions.
Certains l'ont même liquidée à 270 millions ou même
250 millions de centimes», fait-il savoir. C'est le même constat pour la Peugeot Partner qui est descendue en dessous des 500 millions de centimes pour certains modèles alors qu'elles frôlent les 600 millions de centimes.
Néanmoins, cette situation ne semble pas dramatiser nos amis outre mesure. Ce qui les inquiète le plus, c'est le sort qui leur sera réservé après le retour effectif des concessionnaires. Ils se demandent si l'État va frapper d'une main de fer en les fermant où il continuera à les tolérer? Quoi qu'il en soit, l'heure n'est pas au grand
«affolement» au niveau de ces showrooms d'un autre type. Ce n'est pas le cas au niveau du marché de l'occasion.
Les pertes du «Wazir»!
Les «smasria» et autres revendeurs «professionnels» ne savent plus à quel saint se vouer! «Depuis l'annonce du président Tebboune de la publication du cahier des charges automobile, on enregistre perte sur perte», nous révèle Amine, surnommé par ses compères «El Wazir» (le ministre, ndlr) pour sa capacité à acheter des voitures au meilleur prix et de les revendre rubis sur l'ongle. Toutefois, les affaires ne semblent plus aussi bonnes pour les «smasria» et leur ministre. Car, même ce dernier n'arrive pas à écouler ses voitures. «Ceux qui vous diront qu'il n' y a pas eu de baisse au niveau du marché de l'occasion sont des menteurs», assure t-il d'un air désespéré. «Les prix ont connu une nette baisse depuis que l'on a annoncé ce satané cahier des charges, ils ont encore baissé ce week-end avec sa publication», ajoute t-il avec beaucoup d'amertume. Il admet avoir perdu un minimum de 100 000 dinars sur ses voitures. «J'ai même vendu à perte. En ce mois de novembre, j'ai perdu l'équivalent de 600 000 dinars», poursuit-il en assurant que ce n'était rien par rapport à ceux qui ne connaissent pas bien les rouages et les risques du marché.
Les plus faibles «brisent» le serment
Des affirmations que certains de ses collègues démentent formellement. «Il n' y a aucune diminution des prix, on vend ce qu'on veut au prix que l'on veut», soutiennent-ils méchamment. Sur le terrain, c'est une autre paire de manches. Les prix restent, certes, majoritairement élevés, mais il n'y a presque aucun achat ni vente. Un statu quo qui oblige les plus faibles à «céder» au serment des revendeurs, celui de ne pas casser les prix quoi qu'il arrive. «En cachette, ils vendent leurs véhicules à ceux qui leurs proposent des prix relativement corrects même s'ils sont très loin de ceux qui leur ont été proposés quelques semaines plus tôt», nous fait savoir Ghilès, un mécanicien au fait du marché de «l'occas» et toujours prêt à sauter sur les bonnes affaires. «C'est à la négoc,qu' on connaît ceux qui sont dans le rouge, prêts à limiter les dégâts», rapporte t-il en insistant sur le fait que les ventes sont au point mort. «Ceux qui veulent acheter ne vont pas prendre le risque de se faire pigeonner. Ils vont encore patienter quelques semaines ou mois pour avoir un large choix, à de meilleurs prix», fait-il savoir. Il explique que les rares acheteurs sont ceux qui ont un besoin pressant d'un véhicule ou qu'ils ont vendu leur voiture à bon prix.
«Mais ils sont de plus en plus rares», atteste t-il révélant que ceux qui se rendent aux marchés de l'automobile d'occasion sont des curieux ou viennent narguer les «smasria». Cependant, comme nous avons pu le constater, les prix proposés demeurent toujours plus élevés.
La «stratégie» du digital
Comme nous l'affirme la majorité des revendeurs, le marché ne se stabilise qu'une fois que les importations se feront en quantité. «Même avec l'entrée des premières voitures, les prix vont rester élevés car l'offre dépasse la demande. Il y aura une baisse, pas un retour à la logique», estiment ces spécialistes de la revente auto. Ils prédisent un retour à la «normale» à la fin de l'été 2023-début septembre prochain. Alors, pour profiter des derniers mois des «vaches grasses», ils ont adopté une stratégie commerciale commune.
«Pas de baisse ni de ristourne, on maintient les prix qui doivent être les mêmes dans les 58 wilayas du pays». Pour assurer leurs arrières et la pérennité de leur stratégie, ils ont décidé de prendre d'assaut les sites de vente sur Internet ou la Marketplace de Facebook. «Ils créent des annonces, même fictives, avec des prix qui n'ont pas bougé. Ils noient la Toile de ce type d'annonce pour faire croire aux clients que le marché se maintient», atteste Amar, vendeur de pièces détachées. Chose que l'on confirme en quelques clics. Comme avec les Suzuki Swifts que l'on avait trouvées dans les showrooms à moins de 300 millions de centimes. Sur Ouedkniss, elles sont encore proposées à
350 millions, voire plus. Un moyen de «pression» du fait que les Algériens ont pris l'habitude de naviguer sur ces sites pour voir les tendances du marché. Les revendeurs l'ont bien compris, ils jouent sur ça pour leur survie! Le Journal officiel n°76 semble, toutefois, avoir sonné le début de leur...fin!

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré