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Panne sèche

Il ne faut pas baisser les bras car développer l’industrie automobile pourrait réellement permettre de sortir enfin de la dépendance des hydrocarbures et mettre fin définitivement au chômage.

Des showrooms vides, plus de 50 000 travailleurs en chômage et des usines d'assemblage à l'arrêt, il s'agit là du bilan d'une industrie automobile qui, à peine lancée, a tourné au fiasco. Le secteur automobile, jadis l'un des plus dynamiques d'Afrique, est en panne sèche. Il n' y a plus d'importations et la fabrication locale, elle, est à l'arrêt depuis la décision des pouvoirs publics, en 2020, d'annuler le régime préférentiel pour l'importation des SKD, CKD. Aujourd'hui, le citoyen ne trouve plus de véhicules neufs à acheter et les prix de l'occasion ont tellement flambé qu'il ne faut même pas y penser. Comment en est-on arrivé là? Pourquoi l'Algérie a -t-elle raté le virage de l'industrie automobile? Elle avait pourtant, mis le paquet pour réussir ce challenge qui, en quelques années, a englouti des milliards de dollars. Après un premier échec avec la Fatia durant les années 80, le pays a baissé les bras et s'est mis à l'importation massive. Le volume des importations va dépasser les 7 milliards de dollars en 2012. Mais cette politique était possible tant que l'Algérie était financièrement bien lotie en raison de l'augmentation substantielle des prix de l'or noir. Mais avec le début de la crise économique mondiale, l'Algérie se devait de compter ses sous et avait décidé de soumettre l'importation de véhicules à un système de quotas tout en faisant obligation à tous les concessionnaires d'installer une activité industrielle ou de service dans un délai de 3 ans. C'est de là peut-être que vient l'échec? Le temps accordé pour l'installation d'une industrie était trop court et n'était pas accompagné de mesures permettant le développement d'un réel tissu industriel. Il fallait d'abord créer un véritable marché de la sous-traitance, capable de fournir les usines en pièces fabriquées en Algérie avant de lancer la fabrication des véhicules. On ne pouvait pas limiter d'un coup les importations et demander à des constructeurs automobiles d'installer des usines géantes en 6 mois. Au lieu donc de voir émerger une industrie intégrée, la voie a été grandement ouverte au «Semi Knocked Down» (SKD), qui consiste à importer un véhicule en kit prémonté, simplement riveté ou boulonné sur place. Un système qui a donné lieu à des abus tels des importations «déguisées», des transferts illicites d'argent à l'étranger ou des surfacturations pour gonfler les prix de revient des véhicules montés. Ce second échec de l'Algérie est dû donc à l'absence d'une vision claire. Si les compétences sont sollicitées pour la mise en place d'une stratégie sur le long terme, cela pourrait bien donner ses fruits. L'Algérie n'a-t-elle pas réussi son industrie pharmaceutique? À chaque fois qu'un médicament était produit localement, il était mis sur la liste des interdictions à importer. Cette liste compte aujourd'hui plus de 350 médicaments! Cela ne s'est pas fait en un jour, mais sur une dizaine d'années. Le pays pourrait donc commencer par créer graduellement son tissu industriel des pièces de rechange afin de s'assurer un taux élevé d'intégration dans la fabrication du véhicule. Il ne faut pas baisser les bras car développer l'industrie automobile pourrait réellement permettre de sortir enfin de la dépendance des hydrocarbures et mettre fin définitivement au chômage. 

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