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La Turquie veut rééditer le scénario syrien en Lybie

Poudre d’Istanbul à nos frontières

Ce n’est pas seulement pour renforcer son aura que Tayyipp Erdogan a décidé d’aller guerroyer loin du Bosphore. Le maître d’Ankara a certainement eu la bénédiction de l’Otan et quand cette dernière s’y met, le pire est à craindre.

Tollé général à l’annonce du président turc Recep Tayyip Erdogan d’envoyer ses troupes en Libye. L’Egypte par la voie de son président Abdelfatah al Sissi jure qu’elle «n’autorisera personne à contrôler la Libye», la Présidence tunisienne a promis que la Tunisie «ne sera jamais membre d’une coalition ou d’une alliance pouvant remettre en cause sa souveraineté», et l’Algérie réunit son Haut Conseil de sécurité (HCS) sous la direction du président de la République Abdelmadjid Tebboune. Il s’agit de faire face à une nouvelle menace sécuritaire qui pèse sur le pays suite aux développements inquiétants en Libye. Il y a une odeur de poudre d’Istanbul à nos frontières du Sud-Est. Depuis la chute du colonel El Gueddafi en 2011, cette partie est devenue extrêmement vulnérable. Il y a un consensus chez les stratèges les plus avisés d’Afrique du Nord : le seul danger sécuritaire avéré qui guette l’Algérie ne pourra venir que de la Libye, pays plongé dans le chaos et avec lequel elle partage 900km de frontières. L’incroyable attaque du complexe gazier de Tiguentourine à In Aménas, en janvier 2013, a bien démontré cette menace et les «architectes» de cet ignoble acte n’ont jamais renoncé à leurs sombres desseins. La menace est d’autant plus réelle avec cette incursion brusque de la Turquie dans la région imprimant au conflit une nouvelle configuration. Ce n’est pas seulement pour renforcer son aura que Tayyip Erdogan a décidé d’aller guerroyer loin du Bosphore. Le maître d’Ankara a certainement eu la bénédiction de l’Otan et probablement aussi l’acquiescement de la Russie. Même si cette dernière a affiché sa ferme opposition à toute ingérence militaire en Libye.
Ces hypothèses qui donnent froid dans le dos car quand l’Otant s’y met, le pire est à craindre, surtout que ce mastodonte militaire a un compte à solder avec la Libye.
C’est cette même logique qu’Erdogan a utilisée pour envahir le nord de la Syrie. Veut-on transposer la Syrie vers nos frontières Sud ? Au cœur de cette complexe équation sécuritaire, notre pays est directement interpellé. L’ambassadeur d’Algérie en Libye, Kamel Abdelkader Hijazi, a affirmé que le pays «rejette toute ingérence étrangère en Libye, et est contre le chaos, le terrorisme et les milices hors la loi». Lors d’une rencontre l’ayant réuni mercredi dernier à Tunis, avec le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, du gouvernement provisoire libyen, Abdelhedi Houij, le diplomate algérien a également affirmé le refus de son pays «de toute tentative de partition de la Libye», selon un communiqué du ministère libyen.
Il a formulé le vœu que «la solution en Libye soit issue des Libyens eux-mêmes, et que le règlement politique se fasse sans les milices et les terroristes».
L’ambassadeur a souhaité que la «Libye retrouve sa sécurité et sa stabilité, et que l’Etat libyen soit réhabilité, étant donné que tous les pays de la région vivent dans une famille maghrébine et s’influencent mutuellement».
La sécurité aux frontières est un exercice délicat déjà en temps normal. Il est laborieux et surtout coûteux pour le pays. Il s’avère davantage compliqué face à l’ouragan géostratégique qui s’annonce. L’Algérie qui doit agir sans renier ses principes fondamentaux, à savoir que l’ANP n’intervient pas en dehors de ses frontières et qu’elle ne s’ingère pas dans les affaires internes des pays tiers. Aussi, comme en 2011 lors de l’attaque de l’Otan contre la Libye, l’Algérie subira à coup sûr de très fortes pressions pour l’entraîner dans ce bourbier. Des sources diplomatiques très au fait du dossier libyen ont rapporté que l’exclusion de l’Algérie dans la réunion qui devait se tenir à Berlin a été le fait des Américains. «L’Algérie ne s’implique pas suffisamment dans le crise libyenne», auraient reproché les Américains selon les mêmes sources.

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