Pourquoi l’Algérie séduit

Le Groupe Sonatrach a publié son bilan d'activité de l'année 2022. La compagnie pétrolière nationale a exporté pour 60 milliards de dollars. Cela se traduit par une poussée quasi historique en matière de rentrées financières pour le pays. Cette aisance qui succède à une dizaine d'années d'incertitude économique est certainement un facteur de satisfaction. Mais cette santé financière retrouvée ne vaut que par la stabilité politique que vit présentement l'Algérie. Celle-ci, faut-il le rappeler, a précédé l'opulence que décrit, chiffres à l'appui, le document de Sonatrach. On se souvient, en effet, que le Mouvement populaire du 22 février 2019 a installé l'Algérie dans une prometteuse perspective politique. L'affirmation par toute la société d'un désir d'une nouvelle Algérie, s'est traduite sur le terrain par l'élection présidentielle du 12 décembre de la même année. Les observateurs n'osaient pas parler de stabilité politique dans un contexte économique, puis sanitaire détestable. Le président Tebboune a compris les enjeux et surtout l'aspiration profonde des Algériens.
Ces derniers conditionnaient leur adhésion à tout processus politique qui commence par les respecter. C'est ce qu'a fait le Président en mettant en oeuvre les 54 engagements qu'il a pris devant le peuple. La conjoncture économique avec un pétrole à 25 dollars le baril et une pandémie qui a mis le pays à l'arrêt aurait servi n'importe quel Président qui trouverait compliqué de tenir sa promesse. Au lieu de se cacher derrière la conjoncture plus que difficile, Abdelmadjid Tebboune a défiscalisé les salaires de moins de 30 000 DA, porté le Snmg à 20 000 DA, réduit l'IRG de tous les salaires et augmenté le point indiciaire pour permettre aux fonctionnaires de rattraper leur manque en terme de pouvoir d'achat. À côté de ces initiatives fortes, le chef de l'État a donné le change à la société, amélioré la communication présidentielle et fait face à la pandémie, avec une intelligence rare, de sorte que l'Algérie s'en est tirée avec un minimum de dégât. Toutes ces actions ont construit une réelle confiance entre le président Tebboune et les Algériens. Et c'est cette confiance qui a amené la stabilité politique que l'on vit depuis trois ans.
Les Algériens ont donc adopté leur Président et l'ont suivi dans la stratégie que les 54 engagements ont dessinée pour la nation. Le pays a pris de l'assurance au plan intérieur et cela s'est traduit par une politique étrangère audacieuse qui a fait faire à l'Algérie des pas de géant vers l'avant. Les succès à l'international ont consolidé la stabilité politique interne et ouvert de véritables perspectives économiques pour le pays. L'audace du Président aidant, l'Algérie postule pour les Brics aux tous premiers mois de 2022, avant que les 60 milliards ne soient consolidés. Bien au contraire, le chef de l'État misait sur les 7 milliards d'exportation hors hydrocarbures. Là aussi les Algériens ont souscrit et soutenu la démarche. Celle-ci a abouti naturellement à un nouveau Code des investissements attractif pour les partenaires étrangers. Sitôt adoptées, les demandes d'investissement pleuvent sur le guichet unique. Dans le même temps, l'Algérie a conclu un contrat historique avec l'Italie, mais aussi avec trois grands géants pétroliers. La machine est lancée.
L'argent de Sonatrach vient confirmer la santé financière du pays. Mais celle-ci repose sur la stabilité politique et une vision ambitieuse pour une nouvelle Algérie qui entend engranger des succès à tous les niveaux. Et ce n'est pas un simple effet d'optique. L'Algérie est véritablement sur une logique d'émergence, grâce à une volonté populaire qui veut croire à la puissance du pays. C'est ce mélange de stabilité politique, d'aisance financière et surtout cet esprit du Hirak omniprésent qui fait que l'Algérie s'est mise sur orbite des Brics et ambitionne d'y adhérer. Plus que cela, la confiance rétablie entre l' État et la société a tendance à décupler le pouvoir de séduction de l'Algérie face au reste du monde.