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Que d’opportunités perdues

Le plus grand mur qu’un être humain devra grimper est celui construit dans son esprit.

Le souffle de l'Histoire ne sera pas au rendez-vous. La crise induite par la pandémie de coronavirus est historique à bien des égards: d'abord sanitaire, puis économique, financière et sociale. Dans les caractères kanji utilisés en chinois et en japonais, le mot «crise» est écrit avec deux symboles, le premier signifiant «danger» (représentant un homme au bord d'un précipice) et le deuxième «opportunité», ce qui suggère qu'il y a toujours une opportunité dans chaque crise. À ce sujet, Winston Churchill aurait dit qu'il ne fallait jamais laisser une bonne crise se perdre! En Algérie, on a tendance à nous concentrer sur le premier oubliant de transformer chaque catastrophe en une opportunité. «La Russie est prête à coopérer avec l'Algérie pour lancer la production, au niveau local», du vaccin anti-Covid-19, Spoutnik V», a déclaré l'ambassadeur russe à Alger, Igor Beliaev, soulignant que le Fonds russe d'investissements directs avait mis en avant plusieurs possibilités pour lancer un programme commun. Néanmoins, l'option n'aurait pas été retenue. Une opportunité historique de ratée pour l'économie d'une Algérie qui ne doit plus rester un pays importateur, consommateur de médicaments, mais doit s'émanciper au vu de ses compétences et de ses moyens financiers qu'il faut agencer pour que le secteur de le santé trouve la place qu'il mérite. Tous les responsables ne cessent de radoter que l'Algérie dispose de compétences et de moyens, mais les contraintes liées aux exportations hors hydrocarbures restent de mise, alors qu'on ne cesse de parler de la nécessité de lancer une stratégie nationale d'exportation. «Il ne faut pas réfléchir seulement en termes de potentialités à mobiliser, mais aussi en termes d'opportunités à saisir et ne pas se contenter de lever les contraintes à l'export, mais stimuler activement les initiatives nationales autour d'un portefeuille de projets», soulignait, en septembre dernier, Mohammed Bouchakour, de l'Ecole des hautes études commerciales d'Alger, dans son intervention, lors de la Conférence nationale sur les enjeux de la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) et la stratégie nationale adaptée à cette zone. La production du vaccin Sputnik-V aurait permis à l'Algérie, d'une part, de réduire sa facture d'importation, et, d'autre part, d'exporter le surplus, sans compter le gain en transferts technologiques, ce qui aurait permis à l'Algérie de «jouer dans la cour des grands» dans le secteur pharmaceutique et de quitter le giron, du moins, des pays importateurs de médicaments. Une sorte de diplomatie sanitaire. «Ni trop riche ni trop pauvre», l'Algérie ne doit plus se satisfaire de promesses, vu qu'un oeil sur le tableau des commandes suffit à la révulser. Derrière cet empressement à relancer l'industrie pharmaceutique nationale, se glissent de forts enjeux géopolitiques. Loin d'être une première nationale, l'Algérie, sous sédatif, est toujours restée en gare regarder le train des opportunités passer à toute vitesse. Les expériences négatives sont longues à lister. À titre illustratif, l'Algérie avec les zones de libre-échange (Grande zone arabe de libre-échange (Gzale) et Accord d'association avec l'Union européenne, notamment) qui sont loin d'être concluantes, puisque ce sont les importations qui ont été privilégiées. Néanmoins, chercher à pénétrer de nouveaux marchés dans ce contexte est loin d'être utopique, d'autant qu'une politique industrielle appropriée contribuera à faire de l'Algérie une destination nearshoring pour les entreprises multinationales et ainsi tirer parti des opportunités stratégiques qui pourraient émerger globalement dans le monde post-pandémie.

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