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Face à la baisse du cours du pétrole et l’épidémie de coronavirus

Quel bilan socio-économique de l’Algérie pour 2020?

Il faudra créer non par décrets et vision administrative, les entreprises créatrices de richesses, mais en levant toutes les contraintes d’environnement, dont la bureaucratie.

Au préalable, en cette année 2021, souhaitons pour un devenir solidaire que le monde de demain soit plus tolérant afin de réaliser la paix, la sécurité et le développement. Cette crise, a un impact sur toute l'économie algérienne fortement connectée au monde via les exportations d'hydrocarbures. Aussi, il s'agira de dresser un bilan sans complaisance, ni sinistrose, ni autosatisfaction, afin de pouvoir tracer les perspectives du redressement national.
1.-L'épidémie du coronavirus a un impact sur l'économie mondiale qui a connu en 2020, trois chocs, un choc de l'offre avec la récession de l'économie mondiale, un choc de la demande du fait de la psychose des ménages, et un choc de liquidité. Il s'agira d'éviter le retour à, une troisième vague qui serait catastrophique ave une pression insupportable pour les institutions de santé, l'économique en panne et le social avec les effets psychologiques des personnes confinées, surtout les plus vulnérables. Les incidences seront donc sanitaires, sociales et économiques. Quant à l'impact dans le domaine environnement social et politique, devant cette épidémie à l'échelle planétaire, où tout le monde est parabolé, étant dans une maison mondiale en verre, nous assistons à de l'angoisse, des craintes à l'incertitude, parfois à un narcissisme de masse tant pour de simples citoyens qu'au niveau du comportement des entreprises comme en témoigne l'affolement des Bourses mondiales.
Guerre numérique
Contrairement au passé, en ce XXIème siècle les nouvelles technologies à travers Facebbok contribuent à refaçonner les relations sociales, les relations entre les citoyens et l'Etat, par la manipulation des foules, pouvant être positif ou négatif lorsque qu'elle tend à vouloir faire des sociétés un tout homogène alors qu'existent des spécificités sociales des nations à travers leur histoire. Cela peut conduire à effacer tout esprit de citoyenneté à travers le virtuel, l'imaginaire, la dictature des mots et la diffusion d'images avec pour conséquence une méfiance accrue vis-à-vis des informations officielles par la manipulation des foules, lorsque des responsables politiques formatés à l'ancienne culture ne savent pas communiquer.
Avec une crise sans pareille, depuis la crise 1928-1929, au moment où l'interdépendance des économies était faible, n'étant pas assimilable à la crise de 2008, aucun expert, pouvant seulement élaborer des scénarios, ne peut prédire si les activités de consommation et d'investissement vont pouvoir rebondir une fois que les quarantaines seront levées. Le monde devra se préparer à affronter d'autres crises plus graves, la guerre de l'eau liée à la guerre alimentaire, la guerre biologique, la guerre numérique et la guerre écologique, avec d'importants flux migratoires due au réchauffement climatique (sécheresse, inondation, vents violents, cyclones) avec des recompositions territoriales, ces quatre guerres, ayant des incidences sanitaires, économiques et sécuritaires.
2.- Face à ce bouleversent mondial, l'Algérie souffre de l'absence d'une véritable stratégie ne pouvant, naviguer à vue au gré de la conjoncture. Miser uniquement, pour préserver les réserves de change de baisser les importations conduit inévitablement à étouffer tout l'appareil productif dont le taux d'intégration ne dépasse pas 15%. C'est comme dans un ménage si on restreint la nourriture on fait des économies, mais avec des conséquences dramatiques sur le plan de la santé. Aussi, il faut être réaliste la situation économique en ce 1er janvier 2021 est préoccupante. Excepté le secteur agricole qui a connu un réel dynamisme pour certains produits agricoles, mais toujours dépendant de certains inputs et pour l'importation du blé, le taux de croissance du produit intérieur brut PIB algérien dépend fondamentalement via la dépense publique de l'évolution du cours des hydrocarbures qui détermine à la fois le taux d'emploi et les réserves de change. Pour l'Algérie,selon le FMI dans son rapport du 14 avril 2020, le produit intérieur brut réel du (PIB) devrait se contracter de 5,2% durant l'année 2020 et suite à cette baisse du PIB réel devrait se redresser en 2021 de 6,2%, taux calculé en référence à l'années 2020 (taux de croissance négatif) donnant globalement, à taux constant, un taux de croissance entre 1 et 2% termes réel, le FMI estimant la croissance économique à 0,7% en 2019. Ce taux étant inférieur au taux de pression démographique.
Tensions budgétaires
3.- Pour faire face aux tensions financières, nous assistons à une dévaluation accélérée qui ne dit pas son nom de la cotation du dinar officiel du dinar où le 31 décembre 2020, un euro s'échange à 161,4451 dinars un euro et 132,1569 dinars un dollar. La dépréciation simultanée du dinar par rapport au dollar et l'euro a pour but essentiel de combler artificiellement le déficit budgétaire, non articulé à un véritable plan de relance économique et donc assimilable à un impôt indirect que supporteront les consommateurs algériens via le processus inflationniste inévitable. Ainsi, le gouvernement actuel projetant pour 2023 environ 185 dinars un euro et 156 dinars pour un dollar et en prenant un écart seulement de 50%- à l'avenir l'écart pourrait atteindre 100% sinon plus du fait de la rigidité de l'offre, au niveau du marché parallèle, nous aurons environ 300 dinars un euro minimum en 2023 sous réserve de la maîtrise de l'inflation sinon l'écart serait plus important. Cette cotation du dinar est donc fortement corrélée au niveau de production et productivité et dans une économie rentière aux réserves de change qui ont évolué ainsi au 1er janvier 2014 à 194 milliards les prévisions de la loi de finances complémentaire étant de 44,2 milliards de dollars, le FMI prévoyant environ 33,8 milliards de dollars fin 2020, le Trésor français 36 milliards et fin 2021, début 2022, entre 12/15 milliards de dollars.
3.-Cette faiblesse du taux de croissance et les tensions budgétaires ont un impact sur le cadre macro-social (voir interview A. Mebtoul sur la stratégie pour éradiquer les zones d'ombre quotidien Horizon 30/12/2020). La population algérienne est passée de 12 millions en 1965, de 34 591 000 le 1er juillet 2008, à 37,5 millions d'habitants en 2010, 39,5 millions d'habitants au 1er janvier 2015, à 40,4 millions d'habitants au 1er janvier 2016 et à 44,6 au 1er janvier 2020.
Il faudra créer non par décrets et vision administrative, les entreprises créatrices de richesses, mais en levant toutes les contraintes d'environnement, dont la bureaucratie, la léthargie du système financier, le foncier, l'adaptation du système socio-éducatif, entre 350 000-400 000 emplois par an qui s'ajoute aux taux de chômage actuel, difficile à réaliser. Le FMI estime le taux de chômage à 15, 5% pour 2020 et pour les organisations patronale le gouvernement n'a pas encore mis en place les plans de sauvetage promis, sans compter qu'environ 40/45% de la population active, soit 5/6 millions sont sans protection sociale rendant urgent leurs prises en charge Ils sont sans revenus pour bon nombre qui ont cessé leurs activités. Mais malgré toutes ces tensions budgétaires, le gouvernement a maintenu les transferts sociaux budgétisés, comme acte de solidarité nationale quasiment inchangés par rapport à 2019, s'établissant environ à 14 milliards de dollars, soit 8,4% du PIB, et plus de 21% de la totalité du budget de l'Etat. Or, la Caisse Nationale des retraites (CNR), qui a connu, depuis 2014, un déficit qui ne cesse de s'accroître en passant de 1,2 milliard de dollars en 2014 à 5,2 milliards de dollars en 2019, lequel atteindrait les 1,3 milliard DA en 2020, le nombre de retraités s'élevant fin 2019 à 3,2 millions. Cependant, à l'avenir ces transferts sont intenables sans actions ciblées pour les plus démunies.
4..-Quelles leçons tirer pour l'avenir de l'Algérie? L'Algérie a toutes les potentialités de surmonter la crise actuelle sous réserve d'une vision stratégique de développement hors hydrocarbures, une lutte contre la mauvaise gestion et la corruption dans le cadre d'une libéralisation maîtrisée dans le cadre des valeurs internationales, parallèlement à la levée des entraves bureaucratiques qui constituent l'obstacle majeur renvoyant à la refonte du système politique et socio-économique en fait à la refondation de l'Etat. Le risque, en cas de stagnation du cours des hydrocarbures et l'absence de vision stratégique pour de profondes réformes condition d' un retour à la croissance, est la spirale inflationniste du scénario vénézuélien: dévaluation de la monnaie, frein à la croissance, 85% des matières premières et équipements des entreprises publiques et privées étant importés, détérioration du pouvoir d'achat, tensions socles, hausse des salaires, manque de confiance en cas du recours à la planche à billets du dinar et toujours dévaluation L'illusion monétaire sans réformes structurelles, peut conduire le pays à une impasse sans un véritable plan de relance qui demandera du temps pour la rentabilité des projets pas avant 2024-2028, 3 ans pour les PMI/PME, 6/7 ans pour les grands projets structurants, sous réserve de la levée des contraintes d'environnement, et que les projets soient mis en oeuvre en 2021. L'Algérie a besoin d'un renouveau de sa gouvernance pour s'adapter aux nouvelles mutations, une plus grande moralité des dirigeants et la valorisation du savoir avec pour objectif la transition énergétique et numérique, loin de cette mentalité rentière destructrice. L'Algérie pays à fortes potentialités, acteur stratégique au niveau de la région méditerranéenne et africaine, pour dépasser l'entropie actuelle, éviter un retour au FMI début 2022, assurer sa stabilité passe par la cohésion sociale permettant la construction d'un front intérieur solide en faveur de profondes réformes politiques, économiques, sociales et culturelles.
L’Algérie, un acteur stratégique
La tolérance par la confrontation d'idées contradictoires productives, loin de tout dénigrement, est la seule voie pour dépasser l'entropie actuelle. Le plus ignorant est celui qui prétend tout savoir et méditons les propos pleins de sagesse du grand philosophe Voltaire «Monsieur je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai de toutes mes forces pour que vous puissiez toujours le dire.»

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