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Quelle école pour nos enfants?

L'école est-elle considérée comme un laboratoire d'expériences où nos enfants font les frais d'une politique de tâtonnement? Si c'est le cas, cela n'annonce rien de bon.

Les enfants sont une richesse et leur éducation constitue l'un des investissements les plus importants qu'un pays puisse faire pour son avenir. C'est dire que lorsque l'école va mal, tout va mal. En Algérie, l'on se demande quelle école on veut et quel enseignement on cherche à dispenser? Depuis des décennies, on parle de réformer le système éducatif. Des commissions sont installées, des méthodes et des programmes sont proposés (pour ne pas dire essayés) avant qu'on efface tout et on recommence. Sur plusieurs générations, l'école est passée de normale à fondamentale. Les élèves ont fait 6 ans à l'école primaire avant de passer à 5 ans. Ils ont eu droit à une réforme de la pédagogie avec l'adoption de l'approche par compétences, consistant à privilégier une logique d'apprentissage centrée sur l'élève, ses action et réaction et non pas sur les savoirs et les connaissances qu'il doit acquérir. Très vite, cette méthode a été rejetée par les enseignants qui ont affirmé que les programmes ne répondent pas aux besoins des enfants et ne s'adaptent pas, également, à l'environnement direct de l'apprenant. Résultats des courses: de la bouche même des enseignants, la réforme pédagogique n'a rien apporté de nouveau. Car la réforme annoncée comme étant globale se devait de prendre en charge suffisamment, la pièce angulaire du système éducatif qu'est l'enseignant. Des années après sa mise en oeuvre, certains membres de la famille de l'éducation assuraient que l'approche par compétence n'était pas encore acquise ni par les inspecteurs ni par les enseignants. Même si la formation des acteurs concernés par la réforme a été prévue, il semble que l'objectif n'ait pas été réalisé. Cela peut aussi être un refus de l'enseignant de subir le fait accompli ou les conséquences d'une guerre idéologique. La réforme menée par Mme Benghebrit est le parfait exemple. L'ex-ministre de l'éducation, qui avait reconnu publiquement que «nos élèves ont des difficultés d'apprentissage. Oui, leur niveau est faible en mathématiques, en culture scientifique et en compréhension de l'écrit», a lancé la réforme de 2e génération. Il s'agissait pour l'ancienne responsable d'aller vers le développement intégral de l'apprenant. Un impératif qui devait la conduire à entamer graduellement la réécriture des programmes scolaires de 2e génération. Son annonce de recourir à l'usage des langues maternelles dans le préscolaire a suscité une véritable levée de boucliers. Nouria Benghebrit a été accusée de vouloir remettre en cause l'enseignement de l'arabe classique, la langue du Coran. Cela a, aussi, été le cas, avec la grande polémique autour de l'éventuelle suppression de l'épreuve de sciences islamiques au baccalauréat. C'est dire que l'école en Algérie est victime de conflits idéologiques et il ne s'agit nullement d'une vision ne prenant en compte que le bien de l'enfant. Aujourd'hui, le nouveau responsable de l'éducation qui a maintenu le système des vacations adopté en raison de l'apparition de la pandémie de coronavirus même après la levée totale du confinement, vient de décider de supprimer l'examen de 5e. Les élèves du primaire continuent donc de n'avoir cours que 3 jours par semaine et n'auront pas, en fin de cycle, à passer un examen. Est-ce une bonne chose ou pas? Pour répondre à cette question, il faudra un spécialiste ou un acteur chevronné de l'éducation. Reste à espérer que ce dernier répondra par l'affirmative car si ce n'est pas le cas, cela voudra dire qu'encore une fois, l'école a été considérée comme un laboratoire d'expériences et que nos enfants font les frais d'une politique de tâtonnement qui n'annonce rien de bon.

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