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Face aux défis et aux enjeux cruciaux du XXIe siècle

Quelle place pour l’Algérie?

«L’humanité devra mettre un terme à la guerre, ou la guerre mettra un terme à l’humanité.» [John Fitzgerald Kennedy]

Dans cette contribution nous allons expliquer comment les évènements s'enchaînent soit par le cours normal fatal des choses, ce que l'on appelle l'engrenage inéluctable, surtout si la diplomatie est défaillante. Il est une autre façon de rendre inévitable la guerre comme celle que vit l'Ukraine et la Russie condamnées à se battre pour des décisions prises en amont par d'autres acteurs amenant ainsi une guerre continentale que les «experts» qui écument les plateaux des médias européens et américains appellent troisième guerre mondiale entraînant dans leur sillage l'immense majorité des peuples qui seront impactés indirectement.
Nous donnerons un aperçu des différentes stratégies des guerrespays qui sont déclenchées souvent à partir de rumeur (bobards, fake news) et ceci d'une façon délibérée. Et tragiquement, des millions d'hommes meurent pour des guerres voulues au nom de l'ambition géopolitique. Comme ce fut le cas de celle déclenchée par les Etats-Unis et l'Otan pour démanteler la Yougoslavie et celle préparée par Madame Merkel utilisant pour cela la ruse comme l'a fait Bismarck en 1870 pour envahir la France en quelques semaines Nous conclurons sur les grands enjeux de ce XXIe siècle dont les coalitions se font et se défont avec des stratégies de plus en plus élaborées, mais surtout avec l'intime conviction qu'il n'y a plus de morale. C'est la guerre de tous contre tous sur tous les plans et que le XXe siècle a disparu avec toutes les anciennes convictions que l'on croyait dans le marbre. L'Algérie devrait plus que jamais ré-étalonner son être au monde sans aucune certitude de réussite si ce n'est l'adaptation constante du vaisseau Algérie dans une mer agitée avec qui, il faut le souhaiter, une évaluation aussi rigoureuse que possible et en perpétuelle adaptation Introduction à l'essence des conflits Si on analyse bien les situations de conflits depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, on s'aperçoit qu'elles émanent de la position de leader du monde dit libre tenue par les Etats-Unis. C'est constamment le «coup d'État permanent» et la stratégie de la tension vis-à-vis des pays qui ne rentrent pas dans le rang. S'agissant de la Russie, la doctrine est connue comme je l'ai écrit dans une précédente contribution:Les Etats-Unis étaient selon des documents déclassifiés prêts à faire subir le même sort à la Russie que celui d'Hiroshima.Après le démantèlement de l'Urss malgré la promesse faite à Gorbatchev de non- extension de l'Otan, la parole donnée n'a pas été tenue Depuis 2014, les Russes avertissent: Pas d'Otan à nos frontières et protection des citoyens du Donbass de culture russe; les Russes restaient dans les pays limitrophes depuis 1991. On aurait pu aussi citer le secrétaire d'État américain Kissinger qui a posé les bases de la politique des USA envers la Russie dans les années 90. Il disait notamment, qu'il faudrait tout faire pour empêcher la Russie de retrouver son ancienne puissance. Même son de cloche de Brezinski dans son ouvrage «le grand échiquier» Il expliquait reprenant les arguments de Mackinder que tout se joue dans l'Eurasie que les Etats- Unis doivent«occuper».
«La tromperie» des accords de Minsk
Pour bien comprendre il faut avoir en tête le scénario de tromperie de la Russie. Dans une interview donnée par Angela Merkel l'ex-chancelière allemande à l'hebdomadaire ´´Die Zeit´´, parue le 7 décembre,elle y a reconnu que les accords de Minsk, signés en 2014 entre l'Ukraine, la Russie, l'Allemagne et la France et qui devaient mettre un terme aux affrontements dans le Donbass, ont permis à Kiev de ´´gagner du temps´´. (4)
«Les accords de Minsk de 2014 ont servi à donner du temps à l'Ukraine [...] Un temps qu'elle a utilisé pour se renforcer, comme on peut le constater aujourd'hui. L'Ukraine de 2014-2015 n'était pas l'Ukraine d'aujourd'hui. Poutine aurait pu alors facilement gagner. Et je doute fortement qu'à l'époque l'Otan aurait été en capacité d'aider l'Ukraine comme elle le fait aujourd'hui... Il était évident pour nous tous que le conflit allait être gelé, que le problème n'était pas réglé, mais cela a justement donné un temps précieux à l'Ukraine.´´ Le 9 décembre, lors de la conférence de presse qui concluait le sommet de l'Union économique eurasiatique au Kirghizistan, Vladimir Poutine a exprimé toute sa déception; ´´Je suis déçu. Parce que je suis toujours parti du principe que les dirigeants allemands étaient sincères avec nous. La question de la confiance va désormais se poser». (1)
Un piège rhétorique pour déclaration de guerre
À bien des égards, cette félonie diplomatique de la chancelière Angela Merkel et de son acolyte dans la tromperie le président François Hollande en rappelle une autre: Celle de Bismarck chancelier du Reich en 1870 qui tenait à tout prix à faire la guerre à la France. Job Eymeric nous explique le cheminement de la stratégie de Bismarck: «Disposant d'une armée moderne aussi qu'expérimentée, la Prusse du roi Guillaume Ier tend de plus en plus à s'affirmer comme une puissance hégémonique en Europe à l'aube de l'année 1870. Dans le même temps, l'empereur français cherche à réformer son armée qui, n'est en réalité que l'ombre d'elle-même. Les tensions déjà considérables entre la Prusse et la France sont exacerbées lorsque Napoléon III apprend la candidature de Leopold von Hohenzollern-Sigmaringen (1835-1905), lointain cousin du roi Guillaume Ier, au trône d'Espagne. En effet, le gouvernement espagnol lui propose la couronne Pressé d'accepter par le chancelier prussien, le prince Leopold se retrouve placé sous la pression de Napoléon III -qui ne peut concevoir d'être encerclé par deux Hohenzollern- et de Guillaume Ier -qui ne voulait pas envenimer davantage les relations avec la France pour le moment. (...)» (2)
«Le 9 juillet, sur ordre de l'ambassadeur de l'Empire français en Prusse, le diplomate Vincent Benedetti rencontre le roi Guillaume Ier. Au terme de l'audience, le roi accepte de retirer officiellement la candidature de son cousin le prince Leopold.. Guillaume Ier écrit un télégramme à son ministre-président Bismarck pour lui rapporter les nouvelles exigences des Français. Flairant l'opportunité «d'exciter le taureau gaulois» Bismarck prend le loisir de reformuler la dépêche de manière provocante et outrageuse, et de la publier sous le nom de «Dépêche d'Ems» dans les journaux allemands.(...) L'orgueil français est dès lors piqué au vif, ce qui génère de nombreuses publications et manifestations nationalistes (...) Les foules des deux pays continuent leur marche vers la guerre, une marche qui semble désormais inéluctable.
La mobilisation est signée le 14 juillet 1870 Le 19 juillet, la guerre est déclarée. Selon le ministre de la Guerre Le Boeuf-, les Prussiens et leurs alliés, deux fois plus nombreux que l'armée impériale, marchent sur la rive gauche du Rhin et s'apprêtent à faire des plaines de l'Est, le tombeau de l'Empire français». (2)
Le plus gros bobard de la fin du XXe siècle
Est-ce que ces méthodes indignes, mais courantes sont des singularités? Il semble que non J'avais cité le cas de Jessica Lynch soldate noire blessée par des tirs amis et recueillie par un chirurgien irakien qui a sauvé la vie de cette soldate en remuant ciel et terre pour lui trouver du sang «O» d'un parent du chirurgien Ainsi, la libération de la militaire Jessica Lynch d'un hôpital irakien, a été présentée comme une opération de sauvetage à haut risque. Jessica elle-même reconnaît que toute l'opération avait été une mise en scène. Dans le même ordre, Serge Halimi et Pierre Rimbert rapportent: «Il y a vingt ans, le 24 mars 1999, treize États membres de l'Otan, dont les États-Unis, la France et l'Allemagne, bombardaient la République fédérale de Yougoslavie. Cette guerre se nourrit de bobards médiatiques destinés à aligner l'opinion des populations occidentales sur celle des états-majors».
Les Serbes commettent un ‘'génocide'', arrachent les foetus des femmes enceintes tuées et les font griller», prétendit le ministre de la Défense allemand, Rudolf Scharping, Une à une, ces fausses informations seront taillées en pièces - mais après la fin du conflit. Tout comme se dégonflera l'une des plus retentissantes manipulations de la fin du XXe siècle: le plan Potkova («fer à cheval»), un document censé prouver que les Serbes avaient programmé l'«épuration ethnique» du Kosovo. (...) Pour ce qui fut sa première guerre depuis sa naissance en 1949, l'Otan choisit d'attaquer un État qui n'avait menacé aucun de ses membres. Elle prétexta un motif humanitaire et agit sans mandat des Nations unies. Un tel précédent servit les États-Unis en 2003 au moment de leur invasion de l'Irak, là encore aidée par une campagne de désinformation massive» (3)
Une guerre pour maintenir l'UE sous tutelle
L'Europe, qui sanctionne la Russie, souffre des conséquences de cette rupture! D'après le FMI, l'économie russe ne s'est pas effondrée, elle sera de 0,3% en 2023 puis 2,3% en 2024 meilleure que celle de la zone euro qui remontera seulement de 1,6% Mitterrand avait bien compris la stratégie américaine quand il écrit que «les Américains sont très durs dans les affaires, avec eux c'est une guerre sans mort, mais une guerre à mort».
La stratégie actuelle des États-Unis, qui n'affaiblit pas la Russie, mais pour affaiblir définitivement l'Union européenne. «Tout laisse à croire que les Etats-Unis d'Amérique sont les plus grands gagnants de ce conflit qui a complètement bouleversé l'ordre (géopolitique) mondial.» (4)
Dans cette aventure subie, que gagne l'Europe en dehors des slogans de liberté, de droits de l'homme à géométrie variable? «C'est difficile à admettre, écrit Thierry Meyssan mais les Anglo-Saxons ne s'en cachent pas.
Pour paraphraser le premier secrétaire général de l'Alliance, de l'Otan Lord Ismay: l'Otan a été conçue pour: «Keep the Russians out, the Americans in, and the Germans down». «garder la Russie à l'extérieur, les Américains à l'intérieur et l'Allemagne sous tutelle». (..) Aujourd'hui l'Otan nous assure qu'elle n'est pas en guerre puisqu'elle n'a pas déployé d'hommes en Ukraine. L'affrontement entre l'Otan et la Russie semble à tout instant possible. (...) les «sanctions, les prétendues «sanctions» n'ont eu qu'un effet négligeable sur la Russie. Nous savons que, tout en interdisant à leurs alliés d'importer des hydrocarbures russes, les États-Unis en importent via l'Inde et reconstituent ainsi les stocks Le sabotage des pipe-lines Nord Stream 1 et Nord Stream 2, le 26 septembre 2022, n'a pas été revendiqué après coup, mais avant par le président états-unien Joe Biden, le 7 février 2022, à la Maison-Blanche, en présence du chancelier allemand Olaf Scholz. L'Allemagne, pour qui le sabotage de ces pipe-lines est le plus grave coup depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, a encaissé sans broncher. Simultanément, elle a avalé le plan Biden de sauvetage de l'économie US au détriment de l'industrie automobile allemande» (5)
Un prochain conflit avec la Chine?
Les rapprochements entre Russes et Chinois sont réels, mais pas déterminants Si du point de vue économique les accords engagent les trente prochaines années La prolongation de la guerre n'arrange ni la Russie ni l'Occident dont la mère des combats est celle qu'il fera contre la Chine. Dans ce cadre cette information glaçante: «Le général de l'US Air Force Mike Minihan, dans une note à ses subordonnés, a suggéré que les États-Unis entreraient en guerre contre la Chine dans deux ans». Cela a été annoncé vendredi par NBC. «J'espère que je me trompe. L'intuition me dit qu'on se battra en 2025», cite la chaîne de télévision en citant un extrait du document. L'authenticité de la note a été confirmée par l'un des représentants de l'US Air Force Transportation Command. Peut-être qu'il y a une relation avec une autre information Un rapport auquel les militaires US tiennent totalement qui annonçait que la Chine dépasserait leur PNB en 2025. Les Chinois connaissent les dissensions qui existent aux USA et investissent sur le temps long.
Conclusion
L'Algérie se découvre après vingt ans de glacis diplomatique avec un retard multidimenttionnel. L'époque de Boumediene sera marquée par plusieurs défis. En dehors de la cause palestinienne, cette époque verra la proposition du président Boumediene d'un Plaidoyer pour un Nouvel Ordre plus juste présenté aux Nations unies en avril 1974. C'est dire si cette cause n'a pas pris une ride depuis près d'un demi-siècle Le deuxième combat de Boumediene c'est d'acter l'indépendance économique du pays par la nationalisation des hydrocarbures le 24 février 1971 il y a un demi-siècle. Depuis, nous avons hiberné pendant une dizaine d'années avec le fameux PAP Programme Anti Pénurie qui donnait l'illusion à l'Algérien qu'il était développé avec un baril à 40$ Ce fut ensuite la descente aux enfers avec une rente faible et la décennie noire Pour arriver à la fin du siècle sans aucun acquis sinon un effritement identitaire et religieux. À partir de 2000 une manne pétrolière insolente, près de1000 milliards de dollars, ne nous a pas permis de sortir du sous- développement. Au contraire, nous avons raté notre entrée dans le XXIe siècle.
Où en sommes-nous maintenant- Est-ce une fatalité de garder toujours le même logiciel diplomatique du siècle dernier, alors que le monde a profondément changé?Pour répondre aux défis du XXIe siècle il y a nécessité d'un aggiornamento. Je suis convaincu que l'Algérie devrait adopter la position de «ni amis ni ennemis, mais des intérêts permanents», des efforts supplémentaires devraient être faits, notamment dans un système éducatif. Le campus du futur à Sidi Abdallah devrait former les garants de nos défenses immunitaires. Nous sommes dans un monde complexe où les stratégies s'édifient avec une vision à la fois sur le temps long, mais aussi sur l'immédiateté. Des algorithmes en intelligence artificielle nous permettront de comprendre dans cette partie d'échecs planétaire les comportements des acteurs mondiaux principaux et de prévoir une stratégie qui peut changer sans remettre en cause les fondamentaux du pays.
S'agissant de l'agitation du monde, l'Europe a vécu 80 ans de paix en Occident 22 millions de Russes sont tombés pour la liberté de l'Europe. Et c'est à cette même Russie qui a payé le plus lourd tribut qu'on envoie les chars Abrams et Léopards?Tout ceci pour avoir rappelé aux Occidentaux leur promesse de non-extension de l'Otan en 1991? La période actuelle signe l'effacement du droit international et montre que ce dernier restait important aux yeux des Occidentaux tant qu' il servait peu ou prou leurs intérêts. Nous en revenons à la politique de puissance, dite de la canonnière, avec la complicité active des médias aux ordres. Ainsi va le monde.

1. https://www.courrierinternational.com/article/vu-de-moscou-apres-l-interview-de-merkel-la-russie-denonce-la-tromperie-des-europeens-lors-des-accords-de-minsk 12 décembre 2022
2. Job Eymeric https://www.napoleon.org/histoire-des-2-empires/articles/la-depeche-dems-piege-rhetorique-pour-declaration-de-guerre/
3. Serge Halimi & Pierre Rimbert https://www.monde-diplomatique.fr/2019/04/HALIMI/59723
4. Cheikh Dieng https://lecourrier-du-soir.com/coup-de-theatre-leurope-se-revolte-et-accuse-les-etats-unis-de-lavoir-trahie-en-senrichissant-de-la-guerre-en-ukraine-2/ 30 janvier 2023
5. Thierry Meyssan https://www.voltairenet.org/article218695.html 24 janvier 2023

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