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Sous les ordres de Krim Belkacem

21 hommes de Tala Bouzrou en renfort dans l’Algérois

Le déclenchement de la révolution était imminent. Tala Bouzrou, un village de la commune de Makouda, était déjà très structuré. Plusieurs décades auparavant, des hommes étaient déjà dans le Mouvement national, avec les premières cellules du Parti du peuple algérien.
De fins politiciens étaient déjà en action parmi les villageois de cette région du littoral, qui a d'ailleurs accueilli Belkacem Lhadj Lhocine (Krim Belkacem) lorsqu'il a fui l'arrestation en 1947. C'était, en effet, à Makouda qu'il s'était réfugié. À Tala Bouzrou, l'achat des armes, en vue de la Guerre de Libération nationale a commencé dans les années 40. Des hommes avaient, selon de nombreux témoignages, vendu leur terres pour acheter des armes. Chose pour laquelle la région était déjà prête à prendre les armes en 1954. Et Krim Belkacem, qui était à Alger à la veille du 1er Novembre, lequel avait passé plusieurs années dans cette région, savait bien qu'il pouvait compter sur les hommes de Tala Bouzrou. Ainsi, moins de 72 heures avant le déclenchement de la lutte armée, Tala Bouzrou, avec des dizaines de ses enfants, était fin prête pour la guerre.
Mais le destin a voulu que ce soient justement ses hommes qui accompliront des actions la nuit de la Toussaint, dans d'autres wilayas.
C'était un vendredi, l'émissaire envoyé par Krim Belkacem et Amar Ouamrane d'Alger a informé Moh Saïd Kasmi, chef de la zone de la nécessité d'envoyer des hommes à Alger pour suppléer aux défaillances qui ont entaché l'organisation de l'Algérois. «Krim réclamait donc des hommes armés pour accomplir des actions dans la nuit du 1er Novembre. C'est ainsi que Moh Saïd Kasmi a désigné 21 moudjahidine pour les envoyer à Alger. Il ne tardera pas à faire le plein de volontaires», raconte Hend Kasmi (Hand Lghava) qui expliquera, cependant, que l'émissaire de Krim Belkacem a précisé que Krim ne voulait pas que les hommes partent avec des mitraillettes, pour ne pas alerter l'armée française sur la présence de ce genre de munitions lourdes à Tala Bouzrou. Chose faite car les 21 volontaires partirent armés seulement de pistolets. «Une fois arrivés à Alger, les hommes furent dispatchés par Ouamrane vers de nombreuses zones de l'Algérois telles que Boufarik» témoigne Mohamed Samet, moudjahid de la wilaya de Blida qui était dans les groupes envoyés de Tala Bouzrou. «Il faisait déjà nuit, les moudjahidine étaient très motivés et semblaient déjà bien entraînés.
Ils manient très bien les armes», précisait-il. «Emmenés dans des camions, les groupes étaient déjà prêts sur place. À minuit, la région de l'Algérois accomplit sa mission, à l'instar de tous les recoins d'Algérie. La mission de déclencher l'une des guerres qui fera plus d'un million de martyrs et des milliers de villages anéantis à l'artillerie lourde et par des bombardements de l'aviation française. Tala Bouzrou, en particulier et Makouda en général, seront sous la loupe des forces armées françaises. La forte participation de ses hommes aux actions du déclenchement de la révolution a d'ailleurs été l'une des causes qui ont fait que l'armée française a utilisé, pour la première fois durant la guerre, ses avions et son artillerie lourde pour traquer les moudjahidine. C'est le 14 novembre 1954, deux semaines après le déclenchement que les villages situés aux alentours d'Azrou Ougheddou subiront les foudres de la guerre de l'armée coloniale, par des bombardements. Un grand ratissage s'ensuivra quatre jours plus tard, le 18 novembre 1954, pour toucher les régions environnantes comme Stita, Tarihant et Boudjima.

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