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Présidentielle/La campagne électorale débute aujourd'hui

Trois semaines pour convaincre

Trois semaines, c'est court et long à la fois. Court pour convaincre, pour séduire, pour rassembler.

C'est parti pour trois semaines de bataille électorale! Le coup de starter de la campagne électorale pour la présidentielle du 7 septembre prochain sera donné ce matin. Les duels s'annoncent déjà intenses. Trois candidats, un seul fauteuil, celui d'El-Mouradia. Et si Abdelmadjid Tebboune, le Président sortant, est donné favori, le chemin vers le 7 septembre promet bien des rebondissements. En effet, le nom de âami Tebboune résonne déjà comme une évidence dans les rues d'Alger, d'Oran, de Constantine ou Tamanrasset. Son bilan, fruit de cinq années de gouvernance, semble avoir convaincu une large majorité. De la société civile aux associations religieuses, en passant par la majorité parlementaire, le consensus autour de sa candidature se renforce de jour en jour. On parle d'un rassembleur, d'un homme qui a su, malgré les tempêtes, maintenir le cap et fédérer autour de lui. Les grands partis politiques, le FLN, le RND et El Moustakbal se sont rapidement rangés derrière lui, formant une alliance. El Bina de Bengrina et ses alliés ont aussi exprimé cette volonté de continuité. Tout comme bon nombre de citoyens lambda. Car Tebboune incarne pour beaucoup le choix de la stabilité, un rempart contre l'incertitude. Pourtant, les dés de cette élection ne sont pas encore jetés. Les deux autres candidats se profilent comme de vrais outsiders. Abdelaali Hassani Cherif, avec sa grande base militante issue du Mouvement pour la société et la paix (MSP), n'a pas dit son dernier mot. Héritier du parti fondé par feu Mahfoud Nahnah, il espère bien capter une partie de l'électorat conservateur qui n'a pas succombé au charme de Tebboune. Pour lui, cette élection est un combat idéologique autant qu'une bataille électorale. Chaque meeting, chaque discours est l'occasion de rappeler que les valeurs traditionnelles portées par son parti ont encore leur place dans le coeur des Algériens. Mais sera-t-il capable de convaincre au-delà de sa base naturelle? Là est toute la question. Puis il y a Youcef Aouchiche. À peine 41 ans, mais déjà à la tête du Front des forces socialistes, le plus vieux parti d'opposition du pays. Sa jeunesse est sa force, mais aussi son défi. Dans un paysage politique dominé par les anciens, il doit prouver qu'il peut incarner l'alternative crédible. Aouchiche mise sur le changement, sur la modernité et espère séduire une nouvelle génération d'électeurs. Ceux qui, comme lui, ont grandi durant la décennie noire, ceux qui veulent tourner la page des vieilles querelles et des vieux clivages. Mais pour lui aussi, la tâche est immense. Tebboune a déjà pris une grande partie de cet électorat en se posant comme le candidat du rassemblement et de l'unité. Pour faire la différence, Aouchiche devra frapper fort, très fort. Dans ce jeu à trois, d'autres équations pourraient venir perturber les calculs des uns et des autres. La jeunesse, ce vivier d'électeurs souvent absents des urnes, pourrait jouer un rôle décisif. Si elle se mobilise en masse, elle pourra bien redistribuer les cartes. Car, au-delà des discours et des promesses, c'est l'avenir de cette jeunesse qui se joue dans cette élection. De même, les femmes, traditionnellement sous-représentées dans la politique algérienne, pourraient peser lourd dans la balance. Leur voix, souvent silencieuse, résonne de plus en plus fort dans cette campagne. Et les candidats le savent bien. À cela s'ajoute la diaspora. Ceux qui, chaque été, rentrent au pays les valises pleines de souvenirs, mais aussi d'espoirs. Cette année, ils sont plus nombreux que jamais à envisager de voter, poussés par les mesures prises en leur faveur par le Président sortant. Leurs voix pourraient bien faire la différence. Enfin, il y a l'ombre des réseaux sociaux. Dans un monde de plus en plus connecté, ils jouent un rôle clé dans cette campagne. Chaque candidat a investi ces plate-formes, cherchant à toucher les jeunes, à faire passer ses messages au-delà des meetings traditionnels. Les influenceurs, ces nouvelles figures de la communication, deviennent des relais incontournables. Mais cette modernité a aussi ses limites. Beaucoup regrettent l'absence de débats directs entre les candidats. Pourquoi un tel exercice reste-t-il si rare en Algérie? Les appels se multiplient pour que les trois prétendants à la présidence se confrontent publiquement, face à face, pour clarifier leurs positions. Mais cette tradition reste absente du paysage politique algérien. Autre spécificité, l'absence de sondages. Alors qu'ils sont omniprésents ailleurs, en Algérie, ces outils de mesure de l'opinion sont quasi inexistants. Les Algériens avancent donc dans cette campagne à l'aveuglette, sans véritable idée de l'état des forces en présence. Cela laisse la place à toutes les spéculations, à toutes les incertitudes. Trois semaines, c'est court et long à la fois. Court pour convaincre, pour séduire, pour rassembler. Long pour éviter les faux pas, les dérapages, les erreurs qui peuvent coûter cher. Le 7 septembre, l'Algérie aura fait son choix. Mais d'ici là, tout reste possible...

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