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À peine 60 000 Algériens ont franchi la frontière tunisienne en 15 jours

Tunis ne séduit plus?

L’Algérie compense son manque de maîtrise des techniques marketing par la beauté de ses paysages.

La Tunisie s'attendait à un déferlement de touristes algériens, avec l'ouverture des frontières entre les deux pays. Beaucoup d'Algériens ont répondu à l'appel des professionnels tunisiens du tourisme, mais visiblement pas assez pour sauver un été problématique, sachant la pente raide qu'est censé remonter le secteur dans un environnement économique, pour le moins détestable. Les Tunisiens qui avaient encore en tête les belles images de millions d'Algériens entrant dans leur pays, après les terribles attentats contre des touristes occidentaux, ont placé la barre fortement haut en matière de prévision de fréquentation de leurs infrastructures touristiques. Ils ont certainement misé sur l'esprit de solidarité que les Algériens n'ont jamais manqué d'exprimer à leur adresse. Mais aussi sur le niveau supérieur des prestations de services de leurs professionnels comparativement aux Algériens. L'un dans l'autre, ils ont été jusqu'à penser s'aligner presque sur les prix pratiqués par les établissements algériens, pensant gagner sur les tableaux du dépaysement et du professionnalisme. Ces constats faits par des observateurs avertis de la scène touristique des deux pays n'ont pas été actualisés, côté tunisien. Et pour cause, retiennent les mêmes observateurs, le mode de consommation de l'Algérien a changé, les disponibilités financières ne sont pas les mêmes qu'il y a une dizaine d'années et surtout l'offre algérienne, bien plus «dense» en matière de sites touristiques, autrement plus beaux que ce que propose la Tunisie. En d'autres termes, l'Algérie compense son manque de maîtrise des techniques marketing par la beauté de ses paysages, mais également par la richesse de ses traditions culturelles. La formidable promotion sur les réseaux sociaux, dont a bénéficié l'Algérie à travers l'organisation des Jeux méditerranéens d'Oran a fait le reste, en ce sens que du jour au lendemain, beaucoup de destinations phares étaient devenues «has been» pour les Algériens eux-mêmes qui découvraient sur les réseaux sociaux leur propre pays. Cela vient s'ajouter aux centaines de vidéos réalisées par des influenceurs américains, français, égyptiens et autres qui ont dépeint un peuple accueillant et pas du tout mercantile avec les touristes. En un mot comme en mille, la cote de l'Algérie a sérieusement augmenté, au point où l'on a presque oublié les tares d'un tourisme qui n'est visiblement pas fait pour attirer les masses.
Ce soudain intérêt pour le tourisme local, difficilement quantifiable en raison d'un certain archaïsme dans la gestion, a certainement impacté les décisions des «juilletistes» algériens. En effet, même s'il est encore trop tôt pour annoncer des chiffres, l'on peut dores et déjà avancer que le taux de fréquentation des établissements nationaux de tourisme n'ont pas souffert de l'ouverture des frontières avec la Tunisie. L'on signale même un afflux vers l'Algérie de centaines de citoyens libyens, séduits par l'hospitalité sincère et pas du tout commerciale des Algériens. Premier facteur d'attractivité du pays avant même les paysages, les citoyens deviennent inconsciemment l'une des pièces maîtresses de la promotion de l'image du pays. En fait, l'Algérien est en lui-même, un produit touristique! La concurrence que n'attendait forcément pas la Tunisie, oblige les professionnels du tourisme à adapter leurs offres à une clientèle, visiblement différente qui ne marche pas seulement à la solidarité. Le ministre tunisien du secteur qui ne désespère pas atteindre l'objectif du million de touristes algériens d'ici à la fin de l'année, sait parfaitement que les professionnels de son pays ont plus d'un tour dans leur sac. Les tour-opérateurs, rompus à la multiplication des formules à la carte réfléchissent déjà à des produits week-ends, vacances d'automne et d'hiver, des séjours jeunes... Bref, grâce à une maîtrise des techniques du métier, ils sauront intéresser pas mal d'Algériens, notamment les jeunes, qui représentent en Algérie une véritable niche que le tourisme national semble incapable d'en apprécier l'importance.
Cela pour dire que rien n'est perdu pour les Tunisiens qui devront néanmoins compter avec une concurrence qui ira crescendo au fil des années. Et pour cause, si les ressortissants algériens continueront à cocher la Tunisie sur leur agenda estival pendant encore longtemps, beaucoup de touristes étrangers pourraient être attirés par le charme de l'Algérie aux dépens de la Tunisie. C'est clair en effet, qu'à compter de cet été 2022, les Tunisiens devront multiplier d'ingéniosité pour conserver leur avance...

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