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Mobilité électrique en Algérie

Un challenge qu’il faut gagner

La Norvège a particulièrement été citée en exemple pour le passage à l’ère de la mobilité électrique.

Rouler propre, en recourant aux véhicules électriques, est un projet par trop ambitieux, voire énorme, pour le déléguer à l’initiative privée. Dans l’aventure de l’écomobilité l’État doit jouer pleinement de sa fonction régalienne et injecter massivement de l’argent pour financer la mobilité dans un monde post carbone. C’est ce que révèlent experts et spécialistes à la faveur de la première édition de la « Journée de la mobilité électrique d’Alger », organisée , hier, au Centre du Hamma, et à laquelle ont participé de nombreux panélistes. Si les pouvoirs publics fixent le cap de 2030 pour atteindre une vitesse de croisière en matière d’éléctromobilité, avec en prime l’épargne de quantités substantielles en équivalent pétrole, la partie n’est pas gagnée d’avance pour autant. Rouler électrique coûte cher, et ce mode de transport n’est pas à la portée du citoyen lambda, et annoncer 49% de véhicules électriques pour 2040 reste un objectif « très haut » ; signale-t-on au préalable. L’on invite donc à adopter une stratégie d’approche plus pertinente en investissant d’abord les transports publics et les véhicules de gros tonnage pour impulser une dynamique à la feuille de route pour la mobilité électrique. Selon de nombreux intervenants, une infrastructure soigneusement maillée et forte est à la base de tout scénario viable. Notons que des représentants du monde automobile étaient présents à cette journée dédiée au véhicule électrique.
Notamment Abderrahmane Achaibou et Hichem Nacer Bey, tous deux représentant de prestigieuses marques automobiles. Achaibou a ainsi rappelé : « Encore une fois, nous ne pouvons qu’être une force de proposition aux pouvoirs publics. Eu égard à notre expérience, l’État doit faire preuve d’écoute et tenir compte de nos orientations. » « Prélever de l’argent et l’injecter dans le projet afin de préparer les citoyens pour aller vers l’électrique, est impératif » a-t-il ajouté. Pour sa part, Nacer Bey n’a pas manqué d’attirer l’attention sur certains phénomènes qui sévissent dans l’univers des véhicules thermiques, dont l’incompatibilité du fuel avec les moteurs Euro 6…D’autres spécialistes, à l’instar de Karim Brouri, le rôle des start-up dans ce chantier futuriste n’est plus à démontrer, d’où la nécessité de les inclure en tant que catalyseurs de l’investissement. Les ventes de véhicules électriques ont connu une croissance exponentielle au cours de la dernière décennie. En 2020, malgré les défis posés par la pandémie de Covid-19, les ventes mondiales de véhicules électriques ont dépassé les 3 millions d’unités, soit une augmentation de près de 40% par rapport à l’année précédente.
À fin 2022, l’on estime les ventes à 10 millions, le leader, conformément à la part de marché, reste la Norvège, où, plus de 75% des nouvelles immatriculations sont électriques. 12e producteur mondial de pétrole, la Norvège injecte en effet massivement l’argent des hydrocarbures dans la mobilité électrique. A-t-on signifié. Les prévisions estiment à 17 millions les ventes de véhicules électriques dans le monde pour 2023. 

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