Établi aux états-unis depuis plus de 24 ans
Un éminent scientifique écrit au président de la République
Il dit avoir constaté «un vent de changement positif» dans divers domaines.
Il s'appelle Salah Badjou. Il a exercé comme directeur de recherche au sein de plusieurs universités américaines, dont la plus prestigieuse d'entre toutes, celle de Harvard, à Boston. Le nom de ce cerveau peut ne pas dire grand-chose au grand public, mais c'est un enfant d'Alger. Il a fait ses études secondaires au lycée technique de garçons de la capitale. Salah Badjou n'a fait qu'un seul semestre universitaire en sciences exactes et technologie à l'université de Bab Ezzouar. Il a bénéficié d'une bourse d'études aux États-Unis d'Amérique. Nous sommes en 1977, lorsque le jeune étudiant embarque pour les USA pour finir ses études. Il y a fait «une formation complémentaire (Licence, Master, et PhD) de 13 ans et professionnelle de 24 ans aux USA», écrit- il dans une lettre ouverte adressée au président de la République. Son cursus aux États-Unis et les fonctions qu'il a occupées ont fait qu'il a accédé «au plus haut grade académique».
Cet éminent scientifique révèle dans sa missive avoir «assisté sur le terrain, aux USA, aux stratégies développées par des pays tels que la Chine, le Japon, la Corée du Sud, et d'autres pays en voie de développement». Le point le plus intéressant dans le propos du Pr Badjou, concerne le volet rapatriement par ces pays de «leurs éléments sitôt qu'ils ont atteint un niveau académique et de recherche appréciable», dit-il tout en précisant que ce rapatriement a pour objectif le transfert du savoir et «le savoir-faire dans leurs pays respectifs».
L'évocation des efforts déployés par la Chine et les autres pays pour le transfert du savoir-faire technologique n'est certainement pas fortuit. Et pour cause, le Pr Badjou confie au président de la République qu'en ce qui le concerne «depuis l'an 2012, date à laquelle j'ai entamé mes démarches pour rentrer en Algérie, former les jeunes, développer la recherche en génie du vivant et contribuer à l'édification de mon pays», il n'a pas reçu de réponse. «Aucune de mes demandes n'a abouti à ce jour», affirme-t-il dans son courrier au président de la République.
Ce chercheur qui n'est visiblement pas dans la dynamique instaurée par le chef de l'État, ces dernières années, en appelle à Abdelmadjid Tebboune, en considérant sa lettre comme une «bouteille à la mer».
Au jour d'aujourd'hui, cet éminent professeur qui est à Alger pour une visite familiale, dit avoir constaté «en lisant la presse de mon pays qu'il y a bien un vent de changement positif dans divers domaines». La politique algérienne en matière d'encouragement de la recherche scientifique et de transfert de technologie est ainsi très visible, à telle enseigne que le Pr Badjou y a vu une invitation à contribuer à l'effort exceptionnel enclenché par le président Tebboune dans tous les domaines et précisément dans celui des nouvelles technologies. Soulignant que sa dernière démarche a consisté en «une lettre que j'ai écrite à Monsieur l'ambassadeur d'Algérie aux USA, le 26 avril 2023. Madame Khalfi, directrice de la Section culturelle m'a demandé de lui soumettre un dossier détaillé et une requête qu'elle allait transmettre au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESRS) à Alger», histoire de confirmer sa bonne foi.
La «bouteille à la mer» du Pr Badjou n'en est pas vraiment une, puisque son destinataire est la première personne qui a suscité un mouvement sans précédent dans la communauté des scientifiques algériens établis à l'étranger. Le président de la République a suivi de très près la création du Conseil qui regroupe un grand nombre de scientifiques algériens de l'intérieur et de l'extérieur, missionnés pour donner de réelles perspectives à la technologie en Algérie. Beaucoup de cerveaux développent déjà des solutions ingénieuses ici même. «J'ose espérer que ma lettre trouvera un écho favorable auprès de Votre Excellence, véritable initiateur de l'Algérie de demain. Vive l'Algérie, Gloire à nos martyrs», conclut Salah Badjou.