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LA CLASSE POLITIQUE À PROPOS DE LA BANCARISATION DE L'ARGENT DE L'INFORMEL

"Une décision importante mais..."

Pour le Msp, cette décision doit être accompagnée d'autres mesures, expliquant qu'à elle seule, cette décision ne suffit pas pour régler le problème.

Dans les transactions commerciales où des sommes importantes sont en jeu, les personnes concernées passent des heures et des heures à compter les milliards de dinars des opérations, loin de tout contrôle. Généralement, selon des connaisseurs, seule une partie infirme, qui ne dépasse que rarement les 15% de la transaction, est déclarée. Le reste emprunte la voie de l'informel.
Aujourd'hui, le poids du marché parallèle dépasse tout entendement. Selon certains chiffres, plus de 1 300 milliards de dinars circulent dans le circuit de l'informel, loin de tout contrôle. Pour mettre fin à cette situation, ou du moins réduire le poids de ce marché, le gouvernement a décidé d'offrir des largesses aux détenteurs des chkaras pour introduire leurs «fortunes» en espèces dans le circuit bancaire, avec une taxation de 7% instaurée par la loi de finances complémentaire 2015.
Les partis politiques, même s'ils voient en une telle décision des aspects positifs, appellent à la faire accompagner par d'autres mesures. Ainsi, le président du MSP, Abderrazak Makri, estime que «la décision est très importante» mais exige plus de transparence dans la gestion de la question. Pour lui, la décision de bancariser l'argent de l'informel peut réduire un peu le poids de l'informel mais, souligne-t-il dans une conversation téléphonique, «la question est beaucoup plus large que ça». «A elle seule, cette décision ne suffit pas pour régler le problème», a-t-il soutenu.
Le président du MSP appelle à d'autres mesures d'accompagnement comme l'instauration de la transparence à tous les niveaux, une lutte efficace contre la corruption, ainsi que l'instauration d'un véritable Etat de droit. Aussi plaide-t-il pour «une vision économique beaucoup plus globale», qui ne saurait se suffire de quelques décisions aussi encourageantes soient-elles.
Pour le RCD, «cette loi de finances complémentaire adoptée sans débat à l'Assemblée contient des mesures irréfléchies prises dans la précipitation et en totale méconnaissance du monde de l'entreprise et de la finance livrés à la prédation et à la mauvaise gestion».
Dans sa réaction, le chargé à la communication du parti, Atmane Mazouz, estime que l'assainissement fiscal entériné par la LFC est une autre preuve de la déconnexion du gouvernement de la réalité économique et sociale du pays.
«Il est à craindre qu'avec ce pouvoir illégitime et corrompu, des fonds d'origine criminelle provenant de la drogue, de la contrebande, du terrorisme et de la corruption soient introduits dans le circuit légal validant ainsi le blanchiment d'argent au profit de tous les trafiquants qui ont privatisé les institutions», explique-t-il.
Le même responsable soutient qu'on est loin de la jubilation du gouvernement qui déclarait avec assurance que le pays est à l'abri de la crise.
«Les Algériens doivent s'attendre à des moments difficiles où les couches défavorisées seront les plus touchées avec la diminution des transferts sociaux», souligne-t-il, ajoutant que le pays a besoin d'ajustements structurels profonds pour assainir et rendre performante l'économie nationale.
«Nous sommes devant un gouvernement inapte, une assemblée spectatrice et des organisations prédatrices. Même si quelques mesures ont été consenties dans le sens d'une correction adéquate de certaines dépenses, la richesse nationale continuera à être otage de prédateurs de tous bords tant que la justice demeure soumise et aux ordres», déplore-t-il encore.
Nos tentatives de joindre le RND ont été vaines. Quant au FLN, le parti n'a pas encore de chargé de communication, le bureau politique n'étant toujours pas installé.
La question qui reste à poser est de savoir si l'Etat a les moyens d'amener les détenteurs des capitaux informels à les placer dans les banques et si ces derniers trouveront des avantages et se soumettre à la décision gouvernementale.
Pour l'analyste financier, Ferhat Ait Ali, qui s'exprimait hier dans une interview à El Watan, l'Etat n'a pas les moyens nécessaires pour drainer les fonds informels vers les banques.
«S'il les avait, il aurait déjà repéré ces fonds sans qu'ils aient nécessité d'être déposés en banque. Avant de se lancer dans des aventures dont on n'a pas les moyens, il aurait été préférable de récupérer les fonds et de les empêcher de retourner dans la sphère criminelle initiale», a-t-il expliqué.

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