Une rencontre tuniso-algérienne dédiée à Ahmed Taleb Ibrahimi
Une voix précieuse de l’Algérie libre
L’événement se tiendra le 22 février 2025 au siège de la Fondation Temimi pour la recherche scientifique et l’information à El Omrane Nord, à Tunis.

C'est à une figure marquante de la Révolution algérienne, une voix précieuse de la scène politique nationale, que le comité de la Fondation Temimi pour la recherche scientifique et l'information a décidé de rendre hommage. L'événement se tiendra le 22 février au siège de la Fondation à El Omrane Nord, à Tunis. Une rencontre tuniso-algérienne qui réunira un groupe d'universitaires, de journalistes et d'intellectuels d'Algérie et de Tunisie qui retraceront le parcours lumineux de l'ex-chef de la diplomatie algérienne Ahmed Taleb Ibrahimi, à travers ses nouvelles publications, ses mémoires. Une opportunité pour souligner l'indestructible fraternité tuniso-algérienne, en hommage au sang des martyrs et à la lutte commune pour l'indépendance, le développement et le partenariat dans tous les domaines, et en reconnaissance des grandes figures des deux États voisins. Cette rencontre, il faut le souligner, interviendra dans le sillage du 67e anniversaire des événements tragiques de Sakiet Sidi Youssef. Des événements ayant établi une cohésion et une synergie entre les deux peuples frères, algérien et tunisien. Une union scellée par le sang, un jour de 8 février 1958 et qui s'est renforcée au fil des jours et des années. Une tragédie qui témoigne d'une solidarité séculaire entre les peuples tunisien et algérien que l'armée coloniale française leur a fait sauvagement payer dans leur chair. Ces massacres, qui demeurent parmi les pires atrocités que la France coloniale a commises, ont constitué une grande halte dans l'histoire de la lutte des deux pays qui a unifié leur destin commun, au regard de sa symbolique dans l'instauration de la cohésion entre les enfants de l'Algérie et de la Tunisie, ainsi qu'une glorification de leur histoire commune à travers le sang mêlé de leurs martyrs. L'événement permettra également d'évoquer la contribution de la génération de Taleb Ibrahimi à la fraternité tuniso-algérienne et à l'action arabe commune. Un Homme qui se caractérise par un patriotisme et un nationalisme à toute épreuve qui en disent long sur le don de soi, des sacrifices qu'il est prêt à faire pour sauver la patrie lorsqu'elle est en danger. Ahmed Taleb Ibrahimi fait partie de cette génération exceptionnelle de jeunes Algériens qui ont accompli cette mission sacrée. C'est pratiquement héréditaire. Fils du savant Mohamed Bachir El Ibrahimi, un des fondateurs de l'Association des oulémas musulmans algériens, il a marché sur les traces de son paternel. Il a milité pour la fondation de l'Union générale des étudiants musulmans algériens dont il deviendra président. Il sera jeté une première fois en prison de 1957 à 1961 pour son militantisme en faveur de l'indépendance de l'Algérie avant d'y retourner une seconde fois pour huit mois sous le mandat du premier Président de l'Algérie indépendante, Ahmed Ben Bellla. Il sera ministre de l'Éducation (1965-70), de l'Information et de la Culture (1970-77) et des Affaires étrangères (1982-88). De 1977 à 1982, il occupe la fonction de ministre-conseiller auprès des présidents Boumediene et Bendjedid, un poste créé sur mesure pour lui, comme il l'explique dans ses mémoires. En effet, le président Boumediene créa cette fonction après qu'Ahmed Taleb Ibrahimi eut refusé la fonction de ministre de la Justice. Né le 5 janvier 1932 à Sétif, il a vécu à Tlemcen de 1933 à 1945. Il sera membre fondateur de l'organe francophone de l'Association des oulémas musulmans algériens, le journal Le jeune musulman. Un média qui avait pour objectif d'éclairer la jeunesse algérienne et de contribuer à son éveil. Plusieurs personnalités comme Ahmed Taoufik El Madani, Mostefa Lacheraf, Malek Bennabi, Mohammed Chérif Sahli, Amar Ouzegane l'ont aidé et soutenu dans sa démarche. En France, il militera pour la fondation de l'Union générale des étudiants musulmans algériens (Ugema), dont il deviendra président, tout en suivant des études en médecine qu'il mènera jusqu'au bout pour devenir hématologue. Sa probité, sa rectitude, son honnêteté... constituent le socle de son identité. Personnalité respectée, son image est restée intacte. Elle illuminera, incontestablement, la rencontre de Tunis...