L’obésité explose en Algérie

Le fait alerte au plus haut point les autorités sanitaires et les professionnels de la santé. Réunis, à Alger, autour du «science-week», un évènement scientifique et médical, consacré aux innovations thérapeutiques du diabète et de l'obésité, les blouses blanches tirent, de plus belle, la sonnette d'alarme sur la recrudescence de l'obésité dans la société algérienne. Les membres de la Société algérienne d'obésité et maladies métaboliques, récemment créée, travaillent de concert avec l'État pour réduire l'impact de ce fléau, reconnu par l'OMS maladie chronique et ce depuis 1997. «Il faut donner la priorité aux enfants qui ont droit à la prévention et à une prise en charge urgente. Celle-ci commence dès la prime enfance», signale le professeur Zekri qui précise néanmoins: «Nous ne nous détournons pas pour autant des adultes. Oubliez la stigmatisation, vous subissez la contrepartie de la modernité. Venez nous vous aiderons!».
«L'obésité touche donc les enfants, le fait est bien visible dans nos rues et nos écoles. Ces enfants, alors qu'ils devraient être les adultes de demain en pleine force de l'âge et productifs, risquent de constituer une génération de futurs malades», poursuit-elle. Ainsi, l'obésité est une maladie chronique récidivante qui s'est insidieusement installée dans la population algérienne. Un homme sur deux et deux femmes sur trois seraient, aujourd'hui, en surpoids. Fait savoir pour sa part le docteur Sabrina Boukrif, directrice médicale des recherches cliniques. Selon le professeur Adlane Zaâmouche, spécialiste de médecine interne à Constantine, un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 25 est révélateur d'une surcharge pondérale. Il insiste sur l'importance de l'activité physique et celle du régime alimentaire dans la prévention de l'obésité. Un panel d'experts nationaux et internationaux ont animé, hier, un séminaire qui se poursuit, aujourd'hui, au Centre international des conférences (CIC) Abdelatif Rahal à Alger, consacré à la prise en charge de l'obésité et au dépistage de la maladie coronaire chez le diabétique. Les orateurs ont en outre exposé les «perspectives» des nouvelles aires thérapeutiques, qui connaissent des avancées rapides et notables. Ces journées scientifiques coïncident avec la célébration du centenaire de Novo-Nordisk (1923-2023). Elles constituent l'occasion de décliner l'histoire de la société d'origine danoise, amorcée par la découverte de l'insuline. Son ascension est ponctuée par le développement des antidiabétiques, mais aussi des hormones de croissance et des solutions thérapeutiques pour l'obésité et les maladies hémorragiques rares (hémophilie, thrombasthénie de Glanzmann...). Avec pour point d'orgue une communication sur les investissements de Novo-Nordisk en Algérie.