Location chez l’habitant à Tizi Ouzou
La formule bat de l’aile
A Tigzirt et Azeffoun, le visiteur trouve facilement un appartement où passer un séjour au bord de la mer avec sa famille.

La saison estivale arrive. Les deux villes d'Azeffoun sont déjà sur leur trente et un. Elles s'apprêtent à accueillir des visiteurs désirant découvrir la beauté des plages. Il faut toutefois savoir que les deux cités cachent toujours des surprises auxquelles n'ont accès que les plus assidus. A Tigzirt et Azeffoun, le visiteur trouve facilement un appartement où passer un séjour au bord de la mer avec sa famille. Depuis quelques années, la formule de la location chez l'habitant attire de plus en plus de personnes désirant offrir à leurs familles un séjour pieds dans l'eau.
L'offre inaccessible à cause des prix
Née il y a près d'une décennie grâce à des jeunes de la ville de Tigzirt à la recherche de sources financières, l'idée a fait son bonhomme de chemin. Habitant chez ses parents dans cette ville antique, raconte Mourad, l'idée lui est venue lorsqu'un visiteur lui avait, un jour, demandé de lui trouver un hôtel qui pratique des prix accessibles à Tigzirt ou à Azeffoun. «Je lui ai trouvé deux suites à un prix relativement accessible. Mais ce dernier, tout en me remerciant, dit qu'il aurait aimé posséder une maison près de la plage pour venir passer ses vacances», raconte-t-il. Puis, après cette rencontre tout à fait anodine qui s'était tout de même terminée autour d'un café, l'esprit de Mourad a continué à modeler le souhait de son interlocuteur. «Pourquoi construire ou acheter une maison à coup de centaines de millions alors que la possibilité s'offre moyennant seulement quelques milliers de dinars. Moi, je gagnerai de l'argent et lui un séjour accessible avec sa famille», poursuit Mourad qui expliquait qu'il avait pensé presque intuitivement à louer la maison de ses parents qui se trouvent, eux, au village. C'est dans l'ancienne maison familiale que sa famille préfère passer les vacances. Ainsi, naissait la formule de la location chez l'habitant dans la tête de Mourad.
Elle sera rapidement adoptée par beaucoup d'habitants de la ville. La formule attire beaucoup de visiteurs. Les prix pratiqués arrangent les deux parties. Payer 5000 DA pour une journée dans une vraie maison avec ses enfants, à quelques mètres de la plage, est un luxe que beaucoup peuvent s'offrir. Mais, hélas, les années passent et les prix partent, chaque été, à la hausse du fait de la demande qui augmente d'année en année.
Cela a commencé l'année passée. Les gens devenaient de plus en plus réticents à l'idée. «C'est une bonne idée mais je préfère garder mon argent et passer la journée au bord de la plage et repartir en fin de journée. Ça coûte trop cher. Ce n'est plus comme avant», affirme Samir, un jeune habitué des plages de Tigzirt venant des Issers dans la wilaya de Boumerdès.
Cette année, les prix ont sensiblement baissé par rapport à l'année dernière. «L'explosion de la demande a fait que les propriétaires des maisons situées près des plages ont augmenté excessivement les prix de la location. Il faut vraiment être très riche pour payer plus de 10 000 DA pour une journée», déplore un autre fidèle de la presqu'île de Tigzirt.
Mais, cette année, les propriétaires ressentent déjà le recul de la demande. Les prix sont trop élevés pour les ménages moyens qui optaient auparavant pour cette formule. Une tournée à travers les quartiers des hauteurs de la ville et des maisons situées au bord de la mer permet de comprendre ce qui s'était vraiment passé. «Ce ne sont pas les propriétaires qui ont augmenté les prix. Ce sont les agents immobiliers qui ont désorganisé ce marché naissant. Avides de gains rapides, ces derniers ont cherché à prendre des marges beaucoup plus grandes. Alors, la solution pour eux était de proposer des prix de location aux propriétaires et de prendre des marches sous formes de commissions pour chaque visiteur trouvé», explique Saïd, maître d'hôtel à la retraite retraite. «Une fois que la demande a baissé à cause des prix excessifs, les intermédiaires ont quitté le ‘'business'' devenu peu rentable», ajoute-t-il.
Les trésors cachés de Tigzirt et Azeffoun
En fait, malgré la baisse de la demande, les gens trouvent toujours des clients en affichant des prix raisonnables. Le nombre de visiteurs ne baisse pas du côté des plages. Toutefois, ces derniers et leurs familles sont à la recherche d'autres découvertes, autres que les plages. «Je sais qu'il y a beaucoup de sites que nous pouvons visiter. Mais, sans encadrement, les familles ne peuvent pas s'y rendre», affirme notre interlocuteur qui parle de l'absence du rôle des agences de voyages et de la disparition des guides touristiques.
Les communes peuvent, en fait, coordonner un travail de partenariat entre les agences et les transporteurs de voyageurs pour l'organisation de circuits à travers les sites se trouvant dans les communes voisines. Les sites à visiter, il y en a dans un rayon de 20 km. Ce qui peut représenter un véritable business durant toute l'année et non uniquement pendant l'été.