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Béjaïa

On ne se bouscule plus chez les maquignons

Beaucoup de ménages se désengagent d’un sacrifice trop coûteux, à la veille des vacances et de la rentrée sociale.

Le sacrifice d'un mouton est le signe principal de la fête, comme son nom l'indique, l'Aid el Adha. C'est propre à tous les musulmans et plus particulièrement, pour les Algériens. Si, il y a quelques années de cela, les ménages se bousculaient sur le marché à bestiaux, dans le but d'acquérir le meilleur des moutons, cette année, ce n'est guère le cas. Les prix s'avèrent plus élevés, d'année en année, suivant une
panoplie de facteurs. Il y a déjà plusieurs années, l'achat du mouton se faisait chez les maquignons, dont certains ne s'inventent ce métier qu'une fois par an. Le paysan kabyle d'autrefois, élevait lui-même son mouton. Aujourd'hui, rares sont ceux qui continuent à perpétuer ce procédé peu coûteux. C'est pourquoi, la demande se fait de plus en plus forte auprès des maquignons; « ce qui explique en partie l'envolée des prix», explique Da Hamou, ce villageois devenu citadin malgré lui.
Les marchés et les points de vente de moutons réapparaissent dans différents quartiers de la ville. Ils accueillent les acheteurs à l'approche de l'Aïd el Adha. L'activité n'est plus réglementée comme les années précédentes, du moins pour l'heure, alors que les points de vente font de plus en plus leur apparition dans les quartiers et aux abords des routes. La qualité du mouton est fortement ciblée. On parle d'une fourchette allant de 45 000 DA jusqu'à 70 000 DA ou 75 000 DA. Ces bêtes sont celles élevées localement. Les ovins venus des steppes du sud du pays sont reconnaissables facilement. « je tends un papier, si le mouton s'en approche, il n'est pas de chez nous», soutient Ali, qui remarque que «les prix marquent une augmentation de 5 000 DA par rapport à ceux de l'année passée». Said, son compagnon, n'est pas trop pressé d'acheter son mouton. «Au fur et à mesure que le jour de l'Aïd approche, les prix vont baisser», soutient-il, avant qu'un autre potentiel acheteur ne riposte, « les prix menacent de repartir à la hausse si les «maquignons» rejoignent le marché de vente et d'achat pour faire leur loi».
Le maquignon, connu dans le quartier de Sidi Ahmed, souligne, cependant, le peu d'engouement chez le consommateur qui, jusqu'à hier, se montrait hésitant.
Une situation qui n'échappe à personne ici à Béjaïa, où les ménages s'éloignent de plus en plus des aspects «traditionnels», liés aux fêtes religieuses. Cet éloignement s'illustre de deux manières. Dans les villages, on opte le plus souvent pour un sacrifice collectif au détriment de l'individuel, alors que dans la ville, on va jusqu'à bouder la fête de l'Aïd el Adha en se contentant de quelques courses nécessaires, pour le rite, sans trop mettre la main à la poche.
Cette évolution, que tout un chacun peut interpréter à sa manière, trouve sa raison d'être dans la cherté de la vie et les forts besoins de la vie moderne. Intervenant cette année à la veille des grandes vacances, le sacrifice est relégué au second plan. «Ce n'est d'abord, pas une obligation» ironise Hamid, préoccupé plus par les résultats du bac.
Au village, la facture de l'Aïd n'est pas aussi salée. Légal et conforme aux principes de l'islam, selon les religieux, le sacrifice collectif prend de l'avance. Devant la flambée des prix du mouton, le sacrifice d'un bovin à la place du mouton de l'Aïd el Kébir demeure l'option la plus privilégiée par les citoyens. Le père de famille qui, il y a quelques années seulement, se sentait dans l'obligation d'égorger un mouton, retrouve aujourd'hui quelque peu sa liberté d'agir en optant pour les solutions les plus simples.

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