Sans salaires depuis 19 mois

Des dizaines de travailleurs des unités d'El Hadjar et Oued El Aneb, se sont rassemblés devant la wilaya pour revendiquer le versement de leurs salaires impayés depuis 19 mois. Une période ponctuée par des mouvements de contestation périodique, mais en vain. Selon plusieurs travailleurs questionnés sur place, ‘'la situation est de plus en plus insoutenable, notamment en ce mois de Ramadhan''. Les responsables de la Construb-Est-Annaba (Société de construction et de bâtiment de l'Est (Spa), sont restés injoignables. Aucun écho en dépit de nos tentatives de prendre attache avec un quelconque responsable. Seul le syndicat d'entreprise au chevet des travailleurs contestataires a donné les détails sur ce qui s'apparente à une crise financière à laquelle fait face l'entreprise.
Ce qui ne semble pas apaiser la tension des contestataires, c'est l'indifférence de la direction qui, selon nos interlocuteurs, adopte une fuite en avant, sans la moindre explication. Or, pour les travailleurs, si l'entreprise croule sous le poids de la crise financière ‘' comment expliquer certains recrutements''. Une dénonciation, mais pas unique, puisque les mêmes interlocuteurs ont fait des révélations en rapport avec la gestion et autres agissements qui seraient, selon eux, à l'origine de la situation où se trouve l'entreprise. Tous les sit-in organisés depuis un an devant le siège de l'entreprise de construction Construb-Est, implantée à El Hadjar (Annaba) et devant le siège de la wilaya, n'ont, a priori, pas eu d'écho auprès des pouvoirs de tutelle.
Ce qui a ravivé la colère des travailleurs décidés à aller au bout de leur action, afin de faire valoir leur droit au paiement de leurs salaires. Ces derniers n'ayant pas été versés depuis bientôt 20 mois, ont contraint les 400 travailleurs à recourir à l'endettement pour les uns et la vie chez les parents et les proches pour les autres.
Une situation dénotant la détérioration de la situation socioprofessionnelle des travailleurs de Construb Est Annaba. Celle-ci dont les travailleurs devront passer le Ramadhan sans salaire, comme ce fut le cas de la rentrée scolaire. Car, il convient de souligner que 65% des travailleurs, sont des chefs de familles et ont besoin de subvenir au minimum des besoins des leurs. Selon nos interlocuteurs, la direction générale de l'entreprise avait en 2022 proposé le versement des salaires par tranches de 6 mois.
Or, à ce jour aucun versement n'a été effectué, pendant que les conditions sociales des travailleurs vont de pis en pis, notamment en ce mois sacré. En attendant une éventuelle réaction de la tutelle, les contestataires font appel au président de la République, M.Abdelmadjid Tebboune.
On rappelle que, lors d'une réunion organisée au siège du ministère de l'Habitat,le ministre Tarek Belaribi a examiné les dossiers des entreprises de construction en difficultés financières. Il s'agit d'entreprises en crise qui ne sont plus en mesure d'assurer les salaires de leurs travailleurs, à l'instar de Construb-Est-Annaba. La réunion présidée par Tarek Belaribi a vu la présence des cadres du même département ministériel, des syndicalistes et des cadres des cinq groupes de construction. La réunion a eu trait aux salaires impayés des travailleurs et de la restructuration des entreprises et des équipements de ces entreprises, objet de procédures de saisie par la justice.
Une proposition de restructuration intervient parallèlement à la restructuration du reste des entreprises du secteur. La mesure a pour objectif de sauver Construb-Est-Annaba et les entreprises de construction concernées de la faillite et préserver des centaines de postes d'emplois.