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Pour en finir avec les bidonvilles à Oran

Une commission d’enquête à pied d’œuvre

Loin de réaliser leurs rêves, les gens qui viennent s’y installer connaissent de préférence une qualité de vie moins bonne que dans les zones rurales.

C’est la nouveauté. Une commission d’enquête vient d’être décidée par la wilaya d’Oran. Les membres la composant auront pour mission principale de tirer au clair les raisons faisant exploser le phénomène de la prolifération des bidonvilles dans la localité d’Es Senia, très précisément dans le lieudit Aïn El Beïda, où les bidonvilles poussent comme des champignons. Cette commission a, certes, eu l’aval de la wilaya. Mais elle aura pour tâche principale de demander des comptes auprès des responsables locaux, notamment en ce qui concerne leur léthargie et leur silence, constatés, en n’intervenant pas lorsque ces taudis commençaient à prendre forme avant que d’importantes parties du foncier ne soient détournés et salir ainsi l’image d’une ville à qui on ambitionne de donner le titre de métropole méditerranéenne devant rivaliser avec d’autres capitales et ville du Bassin méditerranéen. La wilaya d’Oran, par le biais du wali Abdelkader Djellaoui, a été explicite en ce sens en sommant les responsables de la municipalité d’Es Senia de passer à l’action. Les responsabilisant, il les a avertis quant à reprendre la situation en main en démolissant ces dizaines de taudis essaimés un peu partout dans la localité qu’ils gèrent. Et ce n’est pas tout. En réitérant les dernières recommandations du gouvernement, la wilaya d’Oran fait sienne la nécessité «de prendre des mesures répressives à l’encontre des contrevenants ayant outrepassé leurs prérogatives en s’en prenant à des terres agricoles et forestières en dressant d’importants taudis». Des années durant, la cité s’est métamorphosée face au silence totale des responsables locaux alors que la «ruralisation» de la ville prend des prend des allures fulgurantes. La plupart des grands centres urbains ont connu une explosion démographique inquiétante. Des populations sont séduites par les attraits des grandes villes qui ont enregistré un niveau élevé de développement économique, ce qui les motive à fuir la campagne pour aller gonfler les grandes villes en quête d’emploi et de mieux-être. D’autres ont fui les zones de choc durant la décennie noire croyant que la ville leur offrait la quiétude. Cependant, l’afflux des gens vers la capitale de l’Ouest n’est pas sans conséquences désastreuses tant sur l’environnement économique, social que physique. Car les gens qui viennent s’y installer, loin de réaliser leurs rêves, connaissent de préférence une qualité de vie moins bonne que dans les zones rurales. Au jour d’aujourd’hui, la capitale des Deux Lions souffre d’une concentration de plus en plus élevée de gens à faible revenu et qui font pression sur les services sociaux tels que les soins de santé, l’éducation, le transport urbain, l’énergie électrique, le téléphone, l’eau potable, le logement et le foncier. Pour eux, la ville d’Oran, à l’instar des autres grandes cités, offre, une attraction découlant de son niveau plus élevé de développement économique et social. Faux. Les nouveaux «débarqués» sont confrontés à bon nombre de problèmes les empêchant de vivre décemment. Sur le plan social, ils ne peuvent pas intégrer le marché de l’emploi à cause de l’étroitesse du marché d’une part et d’autre part leur faible niveau de qualification, ils se trouvent au chômage et dans l’impossibilité de se doter d’un logement décent, faute de moyens financiers. Exploitant la précarité de leur situation, ils attendent les opérations de relogement après avoir dressé des centaines de taudis dans les zones périphériques. Par conséquent, la bidonvilisation de l’aire métropolitaine de la wilaya d’Oran est devenue de plus en plus inquiétante. C’est fort probable la raison pour laquelle la wilaya d’Oran jugé utile d’effectuer des études spécifiques relatives aux différentes causes et conséquences dudit phénomène. D’autant plus que ce havre de paix d’antan est au jour d’aujourd’hui sérieusement infesté par ce phénomène. Sinon, comment interpréter le fait que cette ville soit entourée par une ceinture de plus de 40000 taudis répertoriés lors du dernier recensement ? La délégation exécutive communale de Bouamama compte, à elle seule, pas moins de 21000 bidonvilles. Avec la nouvelle mesure mise en place par la wilaya d’Oran, les élus locaux auront donc du pain sur la planche. D’autant que la commission d’enquête décidée est dotée du feu vert lui permettant d’agir et de réagir en toute fermeté et dans toutes les circonstances. 

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