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Dani-Adam Fellah

L'escrime dans le sang

Parente pauvre du sport algérien, l'escrime a, toutefois, de beaux jours devant elle. Cet optimisme tient sa présence par cette volonté qui anime plusieurs jeunes à placer cette discipline en haut de la scène et changer la donne.

Au bout de ses 15 ans, il présente les prémices d'un futur escrimeur de classe mondiale. Sa moisson, jusque-là, en est la parfaite illustration. Jugez-en: en 2018, il est sacré champion d'Algérie des U15 et U20, ainsi qu'une place de dauphin chez les U17. Aux Jeux africains de la jeunesse de la même année, il est médaillé de bronze en individuel et en argent dans les épreuves par équipes. L'année d'après, il est vice-champion d'Afrique chez les U15 et champion Grand Est France de la même catégorie. En cette exceptionnelle année 2020, il est sacré champion Grand Est France des U17 avec, cerise sur le gâteau, deux titres de champion d'Afrique avec les U17 et les U15. À 15 ans, il a déjà... 11 ans de pratique d'escrime dans sa spécialité fleuret. Son impressionnante marge de progression l'a propulsé au
67e rang au classement mondial des juniors. Lui, c'est Dani-Adam Fellah, qui prend du plaisir à rafler tout sur son passage. Avec une ambition sans limites, il ne recule devant rien, avec un ardent désir de franchir toutes les étapes jusqu'à décrocher les titres les plus prestigieux à l'échelle mondiale. Et il en a largement le talent et la passion pour y parvenir. Cette histoire d'amour pour l'escrime - Dani-Adam a débuté alors que celui-ci n'était qu'un môme. Il avait à peine 4 ans lorsqu'il rejoint le club de Guebwiller en Alsace, sous la houlette de maître Gérard Guichert, premier coach à lui avoir transmis ce penchant pour ce sport. Adam avait, en parallèle, un attachement pour l'équitation, mais finit par l'abandonner pour se consacrer au triathlon (natation, cyclisme et course à pied, NDLR), qui sera un complément pour son sport de prédilection, l'escrime. Dans le cursus d'Adam, intervenaient Maîtres Mathieu Sissler, Giuseppe Pierucci et Roberto Bellucci. Chacun ajouta sa pierre à l'édifice jusqu'au moment où la machine à gagner des titres se déclenche. Il passe au mythique club italien de FIDES Livorno, qui, par le passé, avait enfanté, entre autres, Andrea Baldini, Salvatore Sanzo et Aldo Montano. En 2018, en marge des Championnats du monde cadets-juniors de Vérone, il rencontra le président de la Fédération algérienne d'escrime d'alors, Raouf Salim Bernaoui, lequel lui avait proposé de venir disputer le championnat d'Algérie. En juillet 2018, il intègre le MC Alger, auquel il offre trois titres d'emblée. Il s'ensuivra une bonne moisson en club et en Equipes nationales de différentes catégories. En 2019, à l'occasion des championnats d'Afrique d'Alger, Adam remporte une médaille d'argent en individuel et une médaille de bronze par équipe. Mais cela était loin de satisfaire son désir. Il s'entraîne, dès lors, sans relâche, avec un mental d'acier en collaboration avec plusieurs parties, dont l'atelier Fitness de Guebwiller, le préparateur de son club italien, Franco Fabbri, ainsi que Sandrine Denos, spécialiste en préparation mentale et sophrologie. L'objectif d'Adam étant de remporter le championnat d'Afrique. L'arrivée au poste d'entraîneur de l'EN (spécialité fleuret) de Stephan Delangaigne tombe à pic pour ce jeune aux ambitions sans limites. «Je veux faire raisonner Kassaman au coeur de l'Afrique», promettait-il à son père peu avant de prendre le vol vers Cape Coast (Ghana), en février dernier à l'occasion de l'épreuve continentale. Dani-Adam se sentait - et se sent toujours - investi d'une mission: représenter dignement la jeunesse algérienne pleine d'espoir. Sur place, il dépassa ses objectifs: il est sacré double champion d'Afrique. «L'appétit vient en mangeant», dit-on, et ces titres à la pelle arrachés jusque-là poussent ce jeune aux dents longues à viser loin. Il veut, désormais, grimper un autre échelon et arracher... la médaille d'or olympique. Le report des JO à 2021 représente une réelle opportunité pour lui, dans sa quête de tout mettre en oeuvre pour assurer la qualification pour Tokyo avec la «Team Algérie» et faire honneur au pays. Mais ce n'est pas tout, une autre échéance arrive à grands pas, à savoir les Jeux méditerranéens qu'abritera Oran en 2022, que le champion garde toujours à l'esprit. «Impossible n'est pas un fait, c'est une opinion. Impossible n'est pas une fatalité, c'est un défi. Impossible est provisoire. Impossible n'est rien!», disait feu Mohamed Ali, que Adam prend toujours comme exemple et repère. Durant la période de confinement, imposée par la crise sanitaire, il n'a pas chômé. Il s'entraînait régulièrement et différemment. Pas question de rester les bras croisés ou de perdre du temps. En août, il a pris part à un stage de préparation internationale réunissant 120 athlètes et 20 maîtres d'armes, ce qui lui a permis de croiser le fer avec l'élite européenne, encadrée par son coach Pierucci. Une expérience riche en enseignements. Méticuleux, sa devise pour réussir est: croire en soi, croire en ses rêves et travailler sans relâche, lui qui était tout heureux de voir que ses coéquipiers en Equipe nationale retrouvaient le chemin des entraînements à Alger, il y a quelques jours de cela, en attendant de les rejoindre lors des prochaines échéances. L'escrime en Algérie a, à vrai dire, de beaux jours devant elle. 

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