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MC Oran

Radioscopie d’un club détourné

L’enquête, déclenchée l’année passée, suite à une plainte déposée par le wali d’Oran, se poursuit.

Il était temps de rendre les comptes. Le tribunal d'Oran vient de lancer un large front d'investigations, celles-ci sont axées essentiellement sur la traçabilité d'un montant colossal de 50 millions de dinars ayant atterri, l'année passée, dans les caisses du club amateur (CSA) du Mouloudia d'Oran avant que celui-ci ne soit transféré vers les caisses de la société sportive par actions (SSPA) dans laquelle se sont ligués plusieurs actionnaires.
Dans cette affaire inédite, plusieurs questions restent en suspens, elles ne trouvent pas de réponses pour le moment, étant donné que celles-ci relèvent du ressort exclusif du juge d'instruction affairé, ces jours-ci, à passer au crible les documents liés à ce cas inédit, un club amateur subventionné par l'État avant qu'il ne subventionne à son tour une entreprise privée. Comment est-on arrivé à ce stade à tel point que cette société privée bénéficie de l'argent public par l'entremise d'un club soutenu financièrement par l'État? Les réponses à cette question relèvent également des prérogatives du juge d'instruction qui cite l'ensemble des cadres du bureau exécutif du club amateur (CSA) du club phare de l'ouest du pays, le MC Oran. L'enquête, déclenchée, l'année passée, suite à une plainte déposée par le wali d'Oran, se poursuit.
Aucun ne s'attendait à un tel rebond étant donné que l'affaire a, au départ, concerné l'ancien président de la société privée, Tayeb Mehiaoui. Ayant quitté le club le laissant dans une situation lamentable, Mehiaoui est allé jusqu'à se réfugier en Espagne alors que l'enquête le concernant le pourchassait avant qu'elle n'éclate au grand jour, charriant dans son sillage les cadres de la direction du club amateur cités dans cette affaire. Il s'agit principalement du président du CSA/ MCO, Mohamed Bensenouci, du trésorier du même club, Khaled Kherroubi et autres comme Nasreddine Bessedjrari, Bachir Sebaâ, Mokhtar Chergui, Redouane Benzerga, Kouider Boukessassa et Abdallah Bessol. Ces derniers seront entendus, aujourd'hui, par le juge d'instruction près le tribunal d'Oran. Les connaisseurs du football ou encore ceux connaissant parfaitement les secrets de la gestion administrative n'en reviennent pas dans leurs questionnements. Comment est-ce possible que la direction d'un club amateur, soutenu par l'État, puisse agir de la sorte en se faisant pour des «moutons de panurge», en transférant l'argent du contribuable à une entreprise privée quoique ce club amateur soit actionnaire dans cette entreprise? D'autant plus que ce club professionnel est régi par un registre du commerce et soumis à la fiscalité et à déclarer les joueurs à la sécurité sociale. Autrement dit, la SSPA/ MC Oran est un club professionnel. Il appartient à ses actionnaires de dénicher les sources de financement en mettant leurs mains à leurs poches, étant donné que l'entreprise constitue un investissement privé qu'ils ont lancé et pour lequel ils sont appelés à financer comme ils financent leurs propres projets. Youcef Djebbari investit dans la promotion immobilière, Ahmed Belhadj a investi dans l'hôtellerie tandis que Mehiaoui était importateur de véhicules d'une grande marque française. À les croire, tous les actionnaires ayant pris en main les commandes du club, à commencer par Mehiaoui, Baba et Djebbari, ont, durant leur règne, fait état de dépenses qu'ils ont assumées par leurs propres frais. Comment explique-t-on la sempiternelle «revendication» exhibée par ces mêmes actionnaires réclamant l'argent public sous forme de sponsoring à telle enseigne que des sponsors ont tourné le dos à cette société privée budgétivore faute de comptes? L'entreprise spécialisée dans le transport des hydrocarbures a, à plusieurs reprises, réclamé des bilans des fonds qu'elle a injectés dans les caisses du club. En vain. Dans sa sortie médiatique qu'il a opérée lors du début de l'actuelle saison, le wali d'Oran, Saïd Sayoud a expliqué qu'«aucune entreprise n'est en mesure de prendre en main le club dans l'état actuel», soulignant «avoir saisi la direction de Sonatrach et le ministre de l'Énergie». Ces derniers ont, selon le wali, «conditionné l'aide à accorder par l'entreprise au MC Oran (15 milliards de centimes accordés annuellement par Hyproc), par la présentation, par la direction du club, des bilans». Sauf que le club, a-t-il ajouté, n'a, en mains, aucun bilan», a-t-il encore une fois déploré.
Sayoud n'a rien trouvé de mieux à dire pour expliquer la situation dans laquelle est vouée le club que de faire part «d'une gestion calamiteuse», tout en demandant de «reprendre la situation en main». «Il est de notre devoir de revoir la réorganisation de la maison et que nous tirions au clair toute situation opaque ou suspecte», a-t-il ajouté. Le wali a fait montre de sa détermination en demandant des comptes en déclarant que «j'ai pris, l'année passée en charge le côté financier en accordant au club 24 milliards de centimes depuis mars dernier, sans compter les aides accordées précédemment par la wilaya», regrettant qu' «aucun des joueurs ni des membres du staff technique n'ont perçu leurs mensualités, en plus de l'entassement des dettes du club». «L'absence de la gestion est totale», a-t-il martelé alors. «Ni bilans ni conseil d'administration, ce dernier n'a pas tenu une quelconque assemblée générale depuis le départ de Mehiaoui», a-t-il fulminé, ajoutant que «nous allons établir un bilan que nous allons communiquer à toute la population oranaise». Le wali a, même invité la direction du club à mettre en place un comptable du club, un gestionnaire administratif compétent, afin d'établir une expertise financière détaillant les gestions des différentes administrations qui se sont succédé à la tête du club. «Il y a une grande problématique liée au volet des dépenses, car il n'y a pas une comptabilité claire», a-t-il révélé. Selon le wali d'Oran qui s'exprimait au début de la saison, «les bilans à établir sont à certifier par le commissaire aux comptes, et ce dans le cadre du lancement d'une campagne de l'assainissement». Il a également déploré que «les bilans de cette année ne soient pas encore arrêtés par l'équipe dirigeante», rappelant que «la situation financière du club devait, selon la réglementation, être finalisée le mois de juin». «Ces gens n'ont aucune crédibilité dans le côté lié à la gestion», a-t-il fini par dire, d'un ton stigmatisant. Le wali a même fixé un ultime délai pour trouver une solution permettant la sortie de la crise en associant des juristes et des financiers, des commissaires aux comptes et lancer par la suite l'opération d'assainissement et l'audit pour avoir en main la situation et décider des mesures à prendre». Explicite a été, souvenons-nous, le wali en ayant posé des préalables à travers lesquelles il a signalé que «tout départ du club doit être stimulé par de réelles motivations en laissant la situation et les choses claires».
Si le club phare de l'Ouest rate d'importants virages dans ses compétitions, cette question est tributaire de ses gestionnaires mis, par les connaisseurs de ses secrets, à l'index et accusés de tous les maux tout en prenant en compte leur course pour sa présidence à des desseins dont seuls ces responsables sont aux faits. 

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