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Et la France encense le voile!

La France qui vivait, ces derniers temps, avant que n'apparaisse le nouveau coronavirus, des débats fumeux autour de la question du voile islamique est confrontée, aujourd'hui, à de tout autres défis. Fini donc le sujet qui faisait rivaliser d'ardeur et d'anathèmes l'extrême droite et la République en marche, au point de mener les dirigeants actuels à décréter l'interdiction du port de certains signes, «fauteurs» de prosélytisme. Mais certains signes, seulement, et pas tous les signes. Plus de foulard, de hidjab, de voile ou d'un quelconque attribut qui laisserait deviner une volonté de marquer sa différence, quitte à heurter des sensibilités habituées, pourtant, à s'incliner bien bas devant le caractère ostentatoire d'autres signes qui ne peuvent faire l'objet d'aucune contestation, même sous le nez des nervis du Rassemblement national et autres factions engagées dans de nouvelles croisades. Faisant fi d'une résistance plus symbolique que conséquente, le gouvernement a obtenu du Parlement, majoritairement sensible aux arguments des courants hostiles à des attributs «étrangers» à l'espace judéo-chrétien, la diabolisation du voile. Voile qui exprime une foi agressive, a-t-on pris soin de dire, pour qu'il ne subsiste aucun doute sur les motivations bienveillantes des censeurs. Ce tapage a mobilisé un Hexagone gavé de faux problèmes dont le but est d'escamoter les véritables enjeux économiques et sociaux, en ces temps de crise endémique. Mais c'était compter sans le redoutable Covid-19 qui a débarqué, passant outre les barrières hérissées, tout autour du champ gaulois. Très vite, le virus a contraint tous les Français, sans distinction de race, de couleur, de religion ou de sexe, à arborer, ostensiblement, le voile, jusque-là honni. Hommes, femmes, enfants, à quelque région qu'ils appartiennent, affichent, désormais, le masque du salut. Certes, il s'agit d'un choix obligé, faute de quoi ils vont défier une autre directive qui n'a aucun relent liberticide. Le voile, contraint et forcé, domine, ainsi, l'espace hexagonal, avec toute sa pointe d'ironie et de peur conjuguées, et son goût pimenté fait qu'il se balade dans les allées de l'Assemblée nationale, les couloirs de Matignon et ceux de l'Elysée. Et quel réel plaisir que de voir Marine Le Pen, la présidente du Rassemblement national, le parti-lige de l'extrême droite européenne, ne pas demeurer en reste. Dieu, qu'elle est belle, Marine, avec ce voile, longtemps décrié, dont elle découvre, divine surprise, le charme ravageur. Allahou Akbar!

De Quoi j'me Mêle

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