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Les Etats-Unis, du rêve au cauchemar

Reflux du racisme ordinaire aux Etats-Unis ou simple résurgence d'un mal, profondément ancré? Plus de six décennies se sont écoulées, après la longue marche du révérend Martin Luther King pour l'égalité raciale et le droit des Noirs américains à la citoyenneté. Des lois ont changé, mais pas les mentalités. Dans cette Amérique aux cinquante étoiles, il y a toujours une improbable mosaïque de races, de religions, de couleurs et de cicatrices, aux origines diverses. Tôt ou tard, celles-ci ressurgissent à la faveur d'une crise ou d'un meurtre, comme à Minneapolis, les injustices perdurant à fleur de peau.
Le système capitaliste dont les Etats-Unis sont le pivot central, par-delà le rêve américain, sans cesse vanté, exige, par sa nature même, que soient écrasées les catégories sociales démunies et cela ne fait qu'ajouter du sel aux autres plaies, parfois séculaires, de cette société. Sans doute, l'arrivée à la Maison-Blanche d'un milliardaire imprévisible, symbole vivant de ce capitalisme débridé, aura relégitimé les dogmes. Ainsi, les Noirs américains se découvrent-ils au bas de l'échelle, juste avant les Indiens, du moins ceux qui ont survécu au génocide dont leurs nombreuses tribus ont été victimes, pendant la conquête de l'Ouest.
L'élection de Barack Obama, premier Noir à entrer, sans effraction et par deux fois, à la Maison-Blanche, avait fait naître de grands espoirs, tout en validant le fameux «dream» de Martin Luther King. Il apparaît, maintenant, que cette exception n'aura servi qu'à confirmer la règle et que les deux mandats d'Obama ne sont rien d'autre que l'arbre qui cache, souvent, la forêt. Sans ce rêve, les Américains, blancs, métis, noirs et indiens, ne savent plus à quels saints se vouer, alors que la volonté de puissance des cartels qui les gouvernent, les balade au gré d'intérêts dont ils ne perçoivent que des bribes de mirages.
Les émeutes qui agitent, depuis plus d'une semaine, les grandes villes américaines où les habitants les plus humbles se rejoignent et se soutiennent, sans distinction d'aucune sorte, pour crier leur douleur, leur frustration et leur colère, face à un racisme devenu banal et à une société de plus en plus sélective, ne résultent pas, seulement, de la protestation engendrée par le meurtre de George Floyd. elles expriment, d'abord et surtout, le ras-le-bol d'une large frange de cette société, qui aspire à plus de justice sociale, plus de solidarité et, en fin de compte, à plus d'humanité, simplement.

De Quoi j'me Mêle

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