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Le confinement partiel en Tunisie a débuté hier

Des couacs dans le décret

On perd toujours à confondre vitesse et précipitation. Les autorités tunisiennes viennent de l’éprouver à leurs dépens. Dimanche, un communiqué des services du chef du gouvernement, Elias Fakhfakh, est tombé, pour « reconnaître » une « erreur » qui se serait glissée dans le décret fixant les modalités du confinement ciblé. Le texte annonçait également que le rectificatif devrait paraître sans tarder dans le prochain Journal Officiel. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Jeudi, on apprenait que le décret en préparation était finalisé en date du samedi 2 mai 2020 et que deux catégories de citoyens allaient être concernées par le confinement total. D’une part, toutes les personnes âgées de plus de 60 ans et, d’autre part, les femmes ayant des enfants ne dépassant pas 15 ans. Aussitôt, une immense levée de boucliers est observée partout, à travers le pays, reprochant aux auteurs du décret incriminé leur misogynie et leur supposée motivation politique tributaire du courant islamiste. La kasbah a eu beau parler d’une « erreur », le mal a été fait et la nouvelle version intervenue dès le lendemain n’a pas, semble-t-il, calmé les esprits.
Dans la nouvelle version qui modifie l’article 10 du décret gouvernemental n° 2020-208 du 2 mai 2020, portant fixation des prescriptions de confinement ciblé, on lit désormais qu’il s’agit « des femmes enceintes». Mais la frustration des protestataires est demeurée vive puisque la mention « mères » n’a pas été remplacée par celle de « parents ». Ce qui a donné lieu, on l’imagine facilement, à une polémique encore plus nourrie du fait que la problématique de la garde des enfants et, notamment, leur récupération à la sortie des écoles, des jardins d’enfants et des crèches constitue un immense réservoir de critiques, de pensées et de protestations. De nombreux observateurs et des associations sont montés au créneau pour dénoncer une terminologie sélective qui occulte le fait que l’éducation des enfants relève de la responsabilité des deux parents. L’occasion étant trop belle, d’aucuns n’ont pas hésité à rappeler les « tristes moments » des débats autour de la Constitution et des multiples tentatives de certains « courants rétrogrades » pour « réduire la femme » à un statut de simple « complément de l’homme ». Pêle-mêle, on a alors agité les « dossiers » du rapport final de la Commission des libertés individuelles et de l’égalité (Colibe), ainsi que de la question de l’égalité successorale. La Tunisie se trouve en confinement total depuis le 22 mars, mais les autorités ont opté la semaine dernière pour un confinement ciblé qui a débuté dès hier, avec un certain nombre de consignes de sécurité sanitaire à respecter telles que le port obligatoire du masque. Le dernier bilan du ministère de la Santé, annoncé au soir du samedi 2 mai 2020, faisait état de 1009 cas confirmés sur un total de 24.055 prélèvements, 42 décès et 323 rétablissements.

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