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Vagues migratoires et terrorisme au Sahel

En un combat douteux

Sokolo et Ogossagou au Mali, Silgadji, Yagha et Nagraogo au Burkina Faso, Chinégodar et Tillabéry au Niger sont des localités où des attaques «terroristes» ont été perpétrées, peu de temps après le sommet du G5 Sahel, tenu à Pau (France), le 13 janvier 2020. Les cinq chefs d'Etat de la région sahélienne y avaient été convoqués par le président français Emmanuel Macron, outré par les manifestations de plus en plus hostiles envers la force Barkhane, aussi bien au Mali qu'au Burkina. Les attaques contre ces bourgades, jadis paisibles, ont été atroces, les crimes insoutenables. Comment la situation a-t-elle pu déraper à ce point-là? Et quelles sont les mesures qui peuvent ramener la paix? Au Sahel, comme partout ailleurs, le fléau du terrorisme ne relève pas de la génération spontanée. Il découle, faut-il le rappeler, encore et toujours, de deux facteurs primordiaux, le sous-développement et ses aléas, en terme de misère socio-économique et d'indigence culturelle, d'une part, et des peuples assujettis à une oppression, sous de nouvelles formes, mais avec les mêmes objectifs d'expropriation des richesses nationales, d'autre part.
Les pays du Sahel tentent de résister à une mainmise sur les ressources de leur pays et le Tchad se retrouve supplétif de la lutte antiterroriste, nouveau credo qui fonde la domination néo-coloniale. Parmi les conditions des puissances engagées dans les opérations de «maintien de la paix», il y a cette vieille exigence d'une politique de containment des vagues migratoires vers les côtes européennes, occultant les milliers de morts dans la Mare Nostrum, tout comme sont versés, en pertes et profits, les 4000 victimes du terrorisme, en 2019.
L'Union africaine s'est donnée, lors de son dernier sommet à Addis Abeba, l'objectif phare de «faire taire les armes», une urgence inscrite dans l'agenda 2063. Mais combien faudra-t-il d'efforts et d'énergie pour y parvenir, sachant que la condition première d'une telle stratégie passe par la restitution de leur souveraineté légitime aux peuples concernés? Au Sahel, comme dans d'autres contrées, le défi est aussi grand que le dénuement dans lequel les populations subsistent. Une situation qui conforte, autant qu'elle la justifie, la présence durable de la force Barkhane, chargée d' «assurer la sécurité (de l'Europe) pour les 30 ans qui viennent», selon les propres mots du chef d'état-major français, le général François Lecointre. Le Sahel, et plus particulièrement le Mali et le Burkina qui en sont le ventre mou, semblent condamnés à être un «sanctuaire du terrorisme», entretenu par le triste conflit qui perdure en Libye. Signe d'espoir, le Dialogue national inclusif (DNI) au Mali, institué par le président Ibrahim Boubacar Keita, à la demande des différentes composantes de la nation, renforce le cadre réconciliateur issu de l'Accord d'Alger. Mais aujourd'hui, plus que jamais, les peuples de la région ont besoin que l'Union africaine pèse de tout son poids en faveur de leur émancipation politique et économique.

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