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Le Nigeria durcit les mesures de confinement

L’Afrique ferme les portes à double tour

Dans le pays le plus peuplé du continent africain, c'est la consternation. Le président Muhammad Buhari a décrété lundi dernier un confinement total dans les deux principales villes du pays qui compte 20 millions d'habitants dont 20 se trouvent à Lagos, la capitale économique. Cette cité est depuis plongée dans un silence impressionnant, avec des rues totalement désertes qui tranchent par rapport à l'ambiance habituelle. Ecoles, magasins et autres marchés sont fermés tandis que des check-points surveillent les rares véhicules en circulation dans les principales artères de la ville. Lundi soir, le chef de l'Etat a édicté l'interdiction de «tout mouvement» pendant, au moins, 14 jours, dans les Etats de Lagos et Abuja où ont été constatées les 135 contaminations officielles et enregistrés les deux décès dont le Nigeria a fait état, ces dernières quarante-huit heures. L'exemple du Nigeria est édifiant: dans la majorité des pays africains, où la population dépend largement de l'économie informelle, le confinement constitue une épée de Damoclès. La question que tout le monde se pose concerne la survie pendant deux semaines, ou plus, sans travail et sans argent, dans des agglomérations caractérisées par l'absence ou, à tout le moins, l'insuffisance des moyens de protection rudimentaires que sont l'eau et le savon.
Partout, les gens vivent en-dessous du seuil de pauvreté et leur survie devient tributaire des capacités très réduites des systèmes de santé en place. Placés en confinement, un grand nombre de gens vont devoir se contenter du minimum vital, ce qui n'est pas la meilleure façon de combattre le nouveau coronavirus. Le Nigeria dont l'économie dépend étroitement des réserves pétrolières va installer des marchés de proximité et promet une distribution de vivres au profit de 200 000 foyers, considérés comme les plus vulnérables.Autant dire qu'il s'agit d'une goutte d'eau dans l'océan des besoins.
A ce jour, le continent africain reste relativement «épargné» par la pandémie du Covid-19, malgré la précarité des besoins et des moyens dont disposent la majorité des pays membres de l'Union africaine. 5 300 cas ont été recensés et un total de 170 mors officiellement reconnus.
Comme l'Algérie et la Tunisie, ils sont de plus en plus nombreux, en Afrique subsaharienne à se résoudre au confinement plus ou strict, avec des paramètres identiques à ceux observés au Nigeria, voire bien plus dramatiques. Le Kenya, le Sénégal, la Côte d'Ivoire ont rejoint le cortège des pays où l'état d'urgence et le couvre-feu sont imposés. En Afrique du Sud, sur fond de violences policières, des milliers de soldats sont sur pied de guerre pour faire respecter les consignes de confinement. Le président Cyril Ramaphosa a, en outre, annoncé, lundi, le déploiement de 10.000 agents paramédicaux chargées de repérer les personnes qui présentent des symptômes de coronavirus. «Elles seront envoyées dans des cliniques» pour être testées, a-t-il prévenu. L'inquiétude s'est ainsi étendue à tout le continent, même s'il reste encore relativement épargné par le fléau qui progresse lentement, dans un terreau marqué par les affres des nombreux conflits, des secteurs de la Santé dérisoires et des zones de peuplement hautement problématiques.

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