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Pour Khameneï, la réduction des engagements va «certainement continuer»

La patience de Téhéran mise à bout

La réponse est tombée hier comme un couperet : aux nombreux appels, émanant surtout des capitales européennes, lui demandant de rester dans l’accord sur le nucléaire et de mettre fin à ses récentes initiatives, l’Iran va « certainement continuer » à réduire les engagements qu’il a pris en vertu de l’accord international sur son programme nucléaire conclu en 2015. C’est ce qu’a tenu à déclarer hier le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khameneï, en guise de solennel avertissement. « Nous avons tout juste commencé à réduire nos engagements et ce processus va certainement continuer », a-t-il affirmé, dans un discours diffusé par la télévision iranienne, reprochant avec force aux puissances européennes qui s’agitent, ces dernières semaines, de « n’avoir respecté aucun des leurs ». Le fait que cette déclaration intervienne au moment même où l’Union européenne est en branle-bas de combat pour, dit-elle, tenter de sauvegarder l’accord prouve à quel point la patience de Téhéran est à bout. Après avoir attendu pendant près d’une année une quelconque initiative susceptible de soulager l’économie iranienne des effets des sanctions américaines mises en œuvre par l’administration Trump, de façon graduelle, l’Iran a perdu patience face à une inertie dont son économie subit les conséquences de plein fouet. Qui plus est, la montée des tensions dans la région du Golfe, où des navires pétroliers saoudiens ont été « mystérieusement » endommagés à la mi-juin et où un drone américain a été abattu après avoir violé l’espace aérien iranien, montre bien l’impact de la stratégie des Etats-Unis à l’égard de laquelle les puissances européennes que sont le Royaume Uni, la France et l’Allemagne ne peuvent, ou ne veulent, réellement pas s’opposer. Las d’envoyer des signaux qui sont demeurés sans réponse depuis de nombreux mois, Téhéran a décidé début mai de s’affranchir, lui aussi graduellement, des engagements qu’il a pris dans le cadre de l’accord sur le nucléaire iranien, conclu à Vienne le 14 juillet 2015. Il a ainsi commencé à enrichir son uranium au-delà de la limite de 3,6% tout en préparant activement la remise en service de la centrale nucléaire d’Arak pour y reprendre ses activités d’eau lourde. Le pacte conclu entre l’Iran et le Groupe des six (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Allemagne), après des années d’efforts et de négociations difficiles, prévoyait la limitation du programme nucléaire iranien en échange de la levée des sanctions internationales contre l’Iran. Or, celles-ci n’ont pratiquement jamais été levées et, au contraire, le président Trump les a rétablies en les aggravant davantage afin de mettre la République islamique à genoux et de lui imposer ses conditions les plus dures. Téhéran n’ a ainsi connu aucune des retombées escomptées au lendemain de la signature de cet accord, qualifié à l’époque d’historique. Ces derniers temps, l’Iran a beaucoup insisté auprès des Etats encore signataires de l’accord, notamment les trois pays européens, de l’aider à transcender les sanctions extraterritoriales américaines, surtout pour pouvoir vendre son pétrole et protéger son système financier confiné à l’isolement par les mesures de l’administration Trump, mais en vain. Impuissants à satisfaire ces demandes, les puissances européennes se contentent de sommer l’Iran de « respecter ses engagements », attitude que l’ayatollah Khameneï qualifie d’ « arrogance ». C’est ainsi qu’il s’en prend au Royaume-Uni qui a arraisonné un navire pétrolier iranien au large de Gibraltar, le 4 juillet dernier, à la demande de Washington, en estimant que « la cruelle Grande-Bretagne mène des actions de piraterie et vole notre navire, en donnant à ce vol les apparences de la légalité ». Mais l’Iran « ne laissera pas cette malveillance sans réponse. Nous y répondrons au moment et à l’endroit opportuns », a-t-il conclu sans autre précision. On voit mal comme Jeremy Hunt, le MAE britannique, pourrait convaincre ses interlocuteurs iraniens de l’impartialité de Londres, dans cette affaire comme dans celle du nucléaire.

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