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La loi de finances 2020 ne prévoit aucune hausse des prix

Le prochain président bénéficiera d’un sursis

A la fin de leur intérim, Bedoui et Bensalah n’auront rien fait d’autre qu’assurer la continuité de l’Etat.

Le projet de loi de finances 2020 a atterri au niveau de la Commission des finances de l’APN. Une étape réglementairement nécessaire pour permettre au texte législatif de faire son cheminement légal, jusqu’à la plénière qui devait intervenir dans les toutes prochaines semaines. Il faut dire que le Parlement est dans les temps. La Commission peut prendre tout son temps dans l’étude du projet de loi, l’audition des ministres et des experts pour se faire une idée précise sur les tenants et les aboutissants d’un texte qui, faut-il le souligner, ressemble beaucoup aux quatre précédents.
En effet, la loi de finances 2020, que le gouvernement veut proche des jeunes entrepreneurs, pour les abattements fiscaux, dont ils bénéficient, n’a rien apporté de nouveau en matière de pouvoir d’achat des ménages. Les transferts sociaux avec leurs lots de subventions tous azimuts ont été reconduits. Les réalisations de logements soutenues, l’agriculture toujours défiscalisée et autres avantages octroyés aux catégories les plus vulnérables de la population, retiennent l’attention. Bien que ces avantages profitent à tous, puisque depuis 2014 que les «experts » crient à l’injustice dans les subventions, tous les gouvernements qui se sont succédé ont systématiquement reconduit les mêmes articles de la loi, avec de légers accommodements.
Le gouvernement Bedoui n’a pas fait cette loi à des fins électoralistes. Il n’a aucune chance d’être reconduit par le prochain chef de l’Etat. Même le président intérimaire, dont c’est la dernière mission politique n’a aucun bénéfice personnel à tirer d’un texte qui évite de poser le doigt sur la plaie qui se trouve être les déficits budgétaires. En fait, le gouvernement présentera à l’APN et au Sénat une loi très sociale, sans aucune prétention de réduire les déséquilibres financiers, ni de relancer sérieusement l’économie.
Les petites réformettes sur la levée de la mesure des 49/51% dans les investissement étrangers, l’impôt sur la fortune et l’importation de véhicules de moins de 3 ans, n’auront pas d’impact sur la vie des Algériens et encore moins sur la dynamique économique du pays. Ce sont des coups d’épée dans l’eau.
Il ne faut pas être dupe. L’Exécutif n’a rien fait d’autre que de poursuivre le «petit somme» sur le matelas financier en réserves de changes dont dispose le pays. Autant dire que l’année 2020 ressemblera beaucoup à 2019 et 2018. Les prix de l’essence, de l’électricité, de l’eau, du pain et du lait ne changeront pas. Les Algériens verront certainement leur pouvoir d’achat prendre un coup, mais pas sur les denrées les plus essentielles. A la fin de leur intérim, Bedoui et Bensalah n’auront rien fait d’autre qu’assurer la continuité de l’Etat, même si dans la foulée, des décisions économiques incongrues ont été prises. Mais dans le fond, ils laisseront au prochain président de la République un pays dans l’état où ils l’ont trouvé. Ils font même mieux avec cette loi de finances, ils laissent au nouveau chef de l’Etat une marge de manœuvre d’une année.
En effet, quelle que soit son obédience, le nouvel homme fort du pays n’aura pas le souci d’une inflation galopante à sa prise de fonction. En janvier 2020, les Algériens ne sentiront pas de changements notables dans leur quotidien. Le budget des ménages ne sera pas plus déséquilibré qu’il ne l’est actuellement en 2019. Le prochain président, dont les premiers chantiers seront éminemment politiques, puisqu’il s’agira prioritairement de revoir l’architecture des institutions élues de la République, n’aura objectivement pas le souci du front social. En tout cas, la pression sociale sera moindre, compte tenu de la reconduction du budget de l’année en cours. Cela ne veut pas dire qu’il sera sur un nuage, puisque les questions économiques se poseront avec acuité, à l’image des destructions d’emplois. Mais ce qui est d’ores et déjà sûr, c’est que le budget de 2020 concocté par l’actuel gouvernement n’est en aucun cas un piège pour le prochain Exécutif. Ce dernier serait même tenté de ne pas recourir à une loi de finances complémentaire, pour la simple raison que tout est fait, dans la loi de finances 2020 pour «acheter» la paix civile.
De là à dire que le gouvernement Bedoui fait tout pour garantir un minimum de problèmes à son successeur, il y a un pas que beaucoup d’observateurs feront allègrement, au vu de l’aspect très social du texte législatif qui passera devant le Parlement comme une lettre à la poste. En un mot comme en mille, la loi de finances 2020 est le cadeau du pouvoir sortant à son successeur…

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