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Le ton est donné

Il s’agit de gagner un maximum d’électeurs à l’idée que la présidentielle est la seule issue à la crise.

L’Autorité nationale indépendante d’organisation des élections est le fruit des luttes de l’opposition. C’est un fait indéniable qu’il est impossible de renier. Ce sont effectivement, les partis de l’opposition qui avaient, en 2014 déjà, réclamé pareille instance pour éviter un scrutin entaché de suspicion de fraude. Le pouvoir de l’époque n’a pas donné suite à cette proposition, considérant certainement l’incapacité de l’opposition à peser sur la scène politique. La lecture du pouvoir n’était pas fausse, en ce sens que le groupe de Zéralda n’avait pas «la force» nécessaire à faire évoluer les choses en sa faveur. Il reste cependant que l’opposition a «semé» la graine d’une instance autonome qui remplacerait le ministère de l’Intérieur dans l’organisation des élections. Le pouvoir qui voulait donner le change à l’opinion nationale de sa «bonne volonté» de changement a introduit ladite instance dans son corpus institutionnel et a été jusqu’à constitutionnaliser une «Haute instance indépendante de surveillance des élections». On retiendra que la Constitution de 2016 a coupé la poire en deux et accordé juste la surveillance à une autorité autonome. Un pas en direction de l’opposition que celle-ci a simplement rejeté et conclu à un échec de la Hiise, lors des élections législatives et locales de 2017, largement remportées par le tandem FLN-RND. Il faut dire que le rejet de la Hiise par l’écrasante majorité des partis de l’opposition a jeté le discrédit sur elle et amené son président à reconnaître ses insuffisances en matière de surveillance justement du processus électoral. Les nombreux séminaires de formation dont ont bénéficié ses membres n’auront pas servi à grand-chose, faut-il le constater et l’Instance de Mohamed Derbal aura vécu 3 ans, sans pour autant constituer la «révolution» démocratique que voulait «vendre» le pouvoir à l’opposition et au-delà, à travers la fameuse Constitution de 2016, présentée comme l’accomplissement de grandes réformes engagées en 2011 et de deux rounds de dialogue national, pilotés par Ahmed Ouyahia et Abdelkader Bensalah. L’opposition, qui a vu un «cirque» dans les «gesticulations» du pouvoir de l’époque, ne s’est visiblement pas trompée et la présidentielle d’avril 2019, avortée par un Mouvement populaire sans précédent dans l’histoire du pays, a confirmé ses appréhensions quant à la fragilité de l’édifice électoral, imaginé par la Constitution de 2016. Il n’y avait visiblement pas assez de «garde-fous» pour empêcher la candidature du président sortant, au moment où son état de santé ne pouvait le permettre.
Si aujourd’hui, l’option d’une Autorité indépendante disposant de toutes les prérogatives pour organiser le scrutin présidentiel a vu le jour, c’est sûrement parce que l’opposition a fait en sorte de mûrir le débat, rendant acceptable, aux yeux de l’opinion nationale, pareille démarche tendant à garantir une élection sans fraude. Il reste que cet important apport au débat démocratique n’est pas une «invention» de l’opposition algérienne qui, faut-il le rappeler, s’est largement inspirée de l’expérience tunisienne dans le domaine. L’instance tunisienne chargée des élections a déjà réussi plusieurs rendez-vous électoraux et s’emploie depuis quelques semaines déjà à gérer l’élection présidentielle dans ce pays.
Il semble, à voir les choses bien évoluer en Tunisie, que la mission ne relève pas des «travaux d’Hercule». Sauf que la réalité politique algérienne rend la tâche plus ardue pour l’autorité de Mohamed Charfi.
Elle devra faire avec une partie minoritaire de l’opposition qui refuse purement et simplement la tenue de la présidentielle et une opinion publique qui ne semble pas très encline à renouer les liens de confiance avec l’Etat. De fait, l’Autorité nationale d’organisation des élections devra trouver le moyen d’associer d’une manière ou d’une autre les citoyens à la surveillance du scrutin. Plus encore, Charfi et son équipe devront aussi compter sur un apport franc et conséquent de leaders partisans pour crédibiliser le processus et gagner un maximum d’électeurs à l’idée que la présidentielle est la seule issue à la crise institutionnelle que vit le pays depuis plusieurs mois.
D’un autre côté, il faut aussi, comme le soulignent beaucoup d’autres politiques, des mesures d’apaisement à même d’amener un maximum de sérénité. Le pays en a grand besoin en ces temps d’incertitude.

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