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Remplacement du français par l’anglais à l’université

Les pédagogues perplexes

Le ministère de l’Enseignement supérieur a lancé un sondage en ligne à cet effet.

Le plan visant le remplacement du français par l’anglais dans le cursus universitaire algérien semble se dessiner de plus en plus.
Les intentions du ministère de l’Enseignement supérieur quant à faire aboutir ce projet s’esquisse ainsi, par le lancement d’un sondage en ligne dans le but de faire réagir les étudiants sur la « viabilité » de cette idée.
Mais en attendant, qu’en pensent réellement les principales composantes de ce secteur, à l’image des professeurs d’université ?
«Ce projet est voué à l’échec», tranchera d’emblée, Fayçal Nait Bouda enseignant des sciences techniques à l’université de Béjaïa. «Toute initiative de ce genre n’ayant pas été précédée par une étude sérieuse sur le terrain est vaine», a-t-il indiqué, hier, à L’Expression. Commentant davantage son scepticisme affiché, l’enseignant dira qu’académiquement parlant, cela ne peut pas se faire du jour au lendemain. Selon lui, si l’on introduit cette langue, un sérieux chamboulement s’ensuivra de toute évidence. De ce fait ; «l’étudiant rencontrera inévitablement des difficultés sur les plans de la rédaction et de la compréhension», explique-t-il. Notre interlocuteur tient à faire remarquer que pour nombre d’étudiants, la maîtrise du français constitue déjà une source de problème dans nos facultés. Sachant de surcroît que le français est enseigné depuis le palier primaire. Or la majorité des élèves algériens n’ont que de vagues notions de la langue de Shakespeare. «Imaginez un peu le résultat !», s’étonne-t-il, jugeant que «cela ne fera qu’augmenter le taux d’échec à l’université».
Tentant d’expliquer cette «soudaine» envie de passer du français à l’anglais, le pédagogue donne à ce projet des interprétations «politiques», qui vont au-delà du cadre de l’amélioration du niveau des étudiants. «Il est clair que derrière cette idée d’apparence anodine se cachent des desseins douteux», a-t-il soutenu. Le professeur a en outre insisté sur le fait qu’il est tout à fait incongru de poser ce projet sur la table à un moment où «la crise politique bat son plein sur le pays».
De la volonté des autorités d’en finir avec la langue de «l’occupant», Faycal Nait Bouda dira qu’on ne peut balayer d’un revers de la main les traces du français, dans la mesure où il fait partie intégrante de notre culture. «Il faut dans ce registre, prendre en compte les critères sociétaux et environnementaux», a-t-il souligné. Mais encore, appuiera-t-il, il faudra des années et des années et des mécanismes bien précis, pour que l’introduction d’une nouvelle langue dans le cursus universitaire algérien donne ses fruits.
Par conséquent, tous ces facteurs font que d’après lui, la mise en œuvre de ce projet est «perdue d’avance».
Sur le même sujet, un autre enseignant à l’université d’Alger 3, dont les initiales sont A.K, a estimé à son tour que cette idée n’intervient pas en temps opportun. D’autant plus que d’après ce dernier, «les défaillances constatées dans les universités du pays n’ont aucun lien avec la langue d’apprentissage». Il poursuivra en mettant le doigt sur les conditions, «médiocres» dans lesquelles évoluent «et les étudiants et les enseignants eux-mêmes au sein des universités», rappelant que le taux d’échec enregistré ces dernières années, toutes filières confondues, «est alarmant». Et que pour le moment, l’amélioration du niveau des étudiants, doit être «la seule priorité du secteur».
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce nouveau plan du département de l’enseignement supérieur, a suscité des réactions mitigées de la part des citoyens. Beaucoup ont ainsi pointé du doigt le caractère « hâtif » de cette démarche.
D’autres n’ont pas manqué de souligner le penchant évident du responsable du secteur. En effet, sur son site officiel, on remarquera que ce dernier ne s’exprime que dans les deux langues, à savoir l’anglais et l’arabe.

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