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Saïd Bouteflika, Sellal et Bedoui impliqués dans l’Affaire «Hamel»

Une collusion mafieuse

L’ex-wali de Tipasa a assuré avoir reçu «de nombreux appels de la part de Nourredine Bedoui et Saïd Bouteflika pour accélérer les attributions suite à l’ouverture d’enquêtes par la GN sur le foncier agricole».

Condamné à 15 ans de prison ferme le 1er avril dernier pour enrichissement illicite et blanchiment d'argent, l'ex-directeur général de la Sûreté nationale, Abdelghani Hamel, a écopé de 12 ans ferme dans un second procès lié au détournement de foncier qui a pris fin, jeudi dernier devant le tribunal de Boumerdès. Une amende d'un million de dinars a également été requise contre l'ex-Dgsn. L'ancien wali de Tipasa Moussa Ghelai a été condamné à la même peine alors que les anciens walis de Tipasa, Kadi Abdelkader et Layadi Mustapha, ont écopé de 10 ans de prison ferme. La même instance a condamné le fils Hamel, Chafik, à 3 ans de prison ferme, tandis que l'ancien ministre des Finances, Hadji Baba Ammi et l'ancien chef de la sûreté de wilaya de Tipasa, Djai Djai Salim ont été condamnés respectivement à 4 ans de prison avec sursis et 3 ans de prison ferme. Le même tribunal a prononcé une peine de 5 ans de prison ferme à l'encontre de l'ex-directeur des Domaines de la wilaya de Tipasa, Bouamrane Ali et 2 ans de prison ferme à l'encontre de l'ex-directeur de l'industrie et des mines, Hadou Abderrezak et Bouamama Mohamed, l'ancien conservateur foncier de Koléa et une année ferme contre l'investisseur privé Zerad Abdelhakim. Quant à l'actuel directeur général des Domaines, Khaznadji Djamel, il a été acquitté.
Victime de complot
Les accusés dans cette affaire sont poursuivis pour plusieurs chefs d'accusation, notamment détournement de foncier agricole, abus de fonction et trafic d'influence. Le procureur de la République avait requis, pour sa part, des peines allant de 4 à 15 ans de prison ferme contre les accusés. Ce dossier concerne l'octroi d'une parcelle de terre agricole de 14 000 m2 sise à Magtaâ Kheïra à Chafik Hamel pour la construction d'une usine de médicaments mais aussi une deuxième parcelle de 5 000 m2 au fils d'un général (condamné lui aussi dans ce procès) pour la réalisation d'un hôtel urbain. En fait, ce terrain a été octroyé une première fois en 2012 à Chafik Hamel avant que la décision ne soit annulée en 2017 par le tribunal administratif à la suite d'une plainte déposée en 2016 par le directeur des Domaines à Tipasa pour la concession illégale de 57 lots. Une année après, le terrain a été de nouveau réattribué sur décision de Moussa Ghelai, wali à l'époque de Tipasa, à Chafik Hamel ainsi que le lot de 5 000 m2 pour le fils d'un autre général.
Aussi, Abdelghani Hamel qui a nié toutes les charges retenues contre lui et à l'instar de ses déclarations lors du procès devant le tribunal de Sidi M'hamed, a soutenu que sa famille et lui étaient victimes de conspiration. «C'est un règlement de comptes», a déclaré Hamel exigeant la présence de l'ancien chef de la Gendarmerie nationale Ghali Belkcir. Le nom de ce dernier, faut-il le rappeler, ne figure nullement dans l'arrêt de renvoi. Les avocats de l'ex-Dgsn ont pour leur part, exigé la présence de témoins-clés, à savoir les ex-Premiers ministres Abdelmalek Sellal et Nourredine Bedoui ainsi que le frère et ex-conseiller du président sortant, Saïd Bouteflika. Cette exigence se justifie par le fait que l'ensemble des accusés ont affirmé avoir intercédé en faveur du dossier Hamel en raison de la pression exercée par ces témoins qui étaient détenteurs du pouvoir à l'époque.
Les coups de fil de Sellal, Bedoui et Saïd Bouteflika
Il y a lieu de citer en premier, l'ex-ministre des Finances, Hadji Baba Ammi. Ce dernier a admis que lors d'une communication téléphonique avec le Premier ministre de l'époque, Abdelmalek Sellal, en 2016, ce dernier lui avait demandé de retirer la plainte contre X, introduite par l'ex- directeur des Domaines de la wilaya de Tipasa. Il a ajouté avoir recommandé au directeur concerné la nécessité de se désister de cette affaire sur la «base de l'instruction du Premier ministre», implorant le tribunal pour qu'il prenne en considération «les conditions d'exercice de hautes fonctions publiques» à la période indiquée. L'ex-wali de Tipasa, Moussa Ghelai, a assuré avoir reçu «de nombreux appels de la part du ministre de l'Intérieur de l'époque, Nourredine Bedoui, puis du conseiller du président de la République, Saïd Bouteflika» qui lui ont demandé de «trouver une formule juridique pour réaffecter un droit de concession à Chafik Hamel». Ils auraient également exigé d'«accélérer les attributions suite à l'ouverture d'enquêtes par la GN sur le foncier agricole».
Le directeur général des Domaines Djamel Kheznadji, a, lui aussi, reconnu avoir exigé le retrait de la plainte du directeur des Domaines de Tipasa après la convocation de Baba Ammi qui lui a fait part des instructions de Abdelmalek Sellal. Malgré toutes ces affirmations, Abdelghani Hamel n'en démord pas et insiste sur le fait qu'il est victime de complot. Il affirme d'ailleurs ignorer les raisons d'interventions en sa faveur de Nourredine Bedoui ou de Abdelmalek Sellal et dit concernant Saïd Bouteflika «Notre relation n'était pas bonne. Il faut analyser les faits de 2018, quand j'ai été limogé de mon poste parce que j'avais dénoncé la corruption.» Pour quelle raison donc Saïd Bouteflika aurait intercédé en faveur de Hamel? L'ex-général tient à semer le doute en laissant entendre qu'il y avait une vraie guéguerre de clans en haut lieu à cette époque et qu'il en est la victime. Cependant, cela ne peut nullement le disculper des actes illégaux qui ont été commis. Ni les autres accusés d'ailleurs qui tout au long du procès ont tenté de s'innocenter en affirmant n'avoir appliqué que les ordres reçus de leurs supérieurs. Les témoignages des ex-Premiers ministres Bedoui et Sellal et même celui de Saïd Bouteflika auraient peut-être permis de lever plus de zones d'ombre sur cette affaire, mais n'auraient nullement justifié la transgression de la loi par les commis de l'Etat.

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