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Maintenir le RND sur l'échiquier politique national

Une mission périlleuse

L'homme sait certainement ce qu'il veut et ce qu'il entend mettre en oeuvre pour permettre au RND de recouvrer une place de choix sur l'échiquier politique.

Premier congrès sous confinement, le RND innove quelque peu, mais l'on aura tout de même compris que cette grand-messe des cadres du parti devait à tout prix avoir lieu, sous peine de disparition d'une formation politique qui, semblent penser ses militants, peut encore peser sur le devenir politique du pays. Le retour à une sorte de légalité, rendue nécessaire pour reprendre en main un RND sérieusement ébranlé par la vague hirakiste, s'est visiblement imposé au regard des échéances électorales, attendues pour les tout prochains mois. La situation sanitaire qui a retardé l'agenda politique, n'a apparemment pas eu le même impact sur le déploiement de la machine partisane, laquelle donne la nette impression de vouloir rebondir, quelles qu'en soient les circonstances.
Organisé sous le sceau de l'urgence et avec les contraintes sanitaires que l'on sait, le congrès du RND a donc été sanctionné par l'arrivée à la tête du parti d'un nouveau secrétaire général, en la personne de Tayeb Zitouni et probablement d'une nouvelle direction, censée apporter une nouvelle dynamique et pourquoi pas inscrire cette formation, jadis dominante de la scène politique, dans le giron de la nouvelle République. Il est entendu que le pari que prend Zitouni est immense, voire impossible pour certains observateurs. Et pour cause, le RND compte déjà un ex-secrétaire général et un ministre en prison, un autre en fuite à l'étranger, dans des dossiers de corruption. Revenir au-devant de la scène après une pareille descente aux enfers relève, au mieux du miracle et au pire de la manipulation dont on connaît déjà la recette dans le passé de l'Algérie indépendante.
Cela étant, on voit mal un Tayeb Zitouni, plutôt peu connu dans l'opinion publique, mais respecté dans les arcanes de la République, céder aussi facilement à une quelconque stratégie de bas étage. L'homme sait certainement ce qu'il veut et ce qu'il entend mettre en oeuvre pour permettre au RND de recouvrer une place de choix sur l'échiquier politique. Meneur d'hommes dont les compétences sont reconnues en interne, le nouveau secrétaire général dispose d'un laps de temps assez court pour «nettoyer» le parti et proposer du sang neuf susceptible de gagner la confiance des électeurs. Car au final, c'est là la principale mission d'un parti politique. En cela, le nouvel homme fort du RND a du pain sur la planche, mais également un important réservoir de compétences au sein de la jeunesse algérienne. Le propos peut paraître populiste, mais il n'est jamais trop tard de revenir au peuple pour demander un mandat et s'en tenir à, pour construire une alternative intéressante et pourquoi pas s'insérer dans la dynamique proposée par le chef de l'Etat, qui consiste à s'appuyer sur la jeunesse pour renouveler et «fouetter» la pensée politique dans le pays.
En cela, la mission de Tayeb Zitouni est certainement exaltante, mais encore faut-il la mener à bien. Et pour cause, parti avec l'handicap d'un sigle qui n'a jamais eu les faveurs de l'opinion publique, il devra démontrer le contraire et réhabiliter une image qui n'a, à ce jour, pas brillé par une quelconque popularité. C'est bien là le défi d'un homme, dont le destin est assez particulier dans cette phase de l'histoire du pays. à supposer que le congrès du RND est le résultat de longs conciliabules et d'un consensus au sein de son encadrement, Zitouni peut d'ores et déjà compter sur des relais puissants que sont les organisations de masse qui ont présidé à la création du RND, le 21 février 1997. Quoi qu'en disent les observateurs de l'époque, le parti a été porté par l'Organisation nationale des moudjahidine, celle des enfants de moudjahidine et des enfants de chouhada, en sus des GLD et des patriotes. Toutes ces forces déjà implantées dans de larges couches sociales sont à même de fédérer une opinion locale et la mettre au service du parti. Il est entendu que cela est conditionné par une réelle mutation de ces forces vives, ce qui n'est pas gagné d'avance.
Mais on peut supposer que Tayeb Zitouni a certainement une idée de ce qu'il va falloir engager pour rénover sa base, la préparer à la prochaine échéance référendaire sur la Constitution et électorale pour les législatives et les locales qui devraient suivre. Quelle que soit la sanction des urnes, le RND devra désormais s'appuyer sur ses militants et construire un discours convaincant auprès de l'opinion.

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