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Une joie juvénile se transforme en drame

Victimes de la courte vue de sombres bureaucrates

Les chargés de la culture en Algérie n’ont pas la compétence pour réaliser ce genre d’événements.

Des accidents comme celui de ce jeudi, aux abords du stade du 20-Août se produisent aux quatre coins de la planète. Lorsque des milliers de personnes s’agglutinent dans un espace réduit, l’on n’est pas loin de l’incident dramatique.
Des exemples de bousculades ayant entraîné des morts, sont assez nombreux de par le monde. Comme partout ailleurs, seule une enquête détaillée et impartiale déterminera les responsabilités. Ce drame ne doit pas passer par pertes et profits et ceux qui ont failli à leur mission devront répondre devant leur hiérarchie et devant la justice. Cela étant dit, il y a dans cette affaire un air de gros «gâchis». Et pour cause, les jeunes Algériens, friands de grands spectacles, à l’image de toute la jeunesse de la planète, n’ont que très peu d’occasions d’assister à des concerts donnés par des stars internationales.
On comprend donc l’engouement et la soif de participer à de pareils événements. Il faut dire que le gros potentiel de fans et surtout le relatif pouvoir d’achat des familles algériennes permettent l’émergence d’une industrie du spectacle, sans que l’Etat ne soit dans l’obligation de subventionner ces activités culturelles. Bien plus que d’être un secteur rentable, les plus-values générées peuvent justement servir à alimenter des événements artistiques, moins attractifs, mais nécessaires pour la vie culturelle de la société.
C’est d’ailleurs comme cela que fonctionne la culture dans de nombreux pays. La question qui se pose avec acuité est de savoir, pourquoi l’Algérie, qui a les moyens de générer cette industrie, la néglige au point d’en faire une sorte de «petit défoulement» pour jeunes qu’on sert à doses homéopathiques ? Car, il ne suffit pas de savoir compter pour constater que durant tout l’été, la capitale n’a enregistré qu’un seul spectacle de la dimension de celui de Soolking, alors qu’il y avait de la place pour une trentaine au moins, durant la période estivale. La réponse à cette interrogation est on ne peut plus simple : les chargés de la culture et des spectacles en Algérie n’ont aucune compétence pour réaliser ce genre d’événements.
Pourtant, ce ne sont pas les sigles qui manquent, entre l’Onda, l’Aarc et l’Onci. Tous ces organismes et leurs gérants ronronnent toute l’année et vivent sur des souvenirs d’il y a 10 ans où ils avaient organisé un concert de «dimension universelle». Sinon, entre deux événements, ils «bouffent» les subventions dans des festivals, certes nécessaires et importants, mais qui ne s’adressent pas aux jeunes.
Ce que fait l’Onda avec les chanteurs internationaux d’origine algérienne relève de cette logique qui veut qu’on donne «un petit bonbon au petit peuple», histoire d’entretenir sa frustration. Sinon comment peut-on passer à côté d’une mine d’or comme Soolking et ne programmer qu’un seul spectacle dans un petit stade, alors que la star peut remplir de grands stades sur plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Et Soolking n’est pas le seul rappeur à succès d’origine algérienne.
Ce n’est pas le seul chanteur à texte qui interpelle la jeunesse qui ne demande qu’à danser au rythme de ses chanteurs préférés.Cinq jeunes sont morts, victimes de la courte vue d’une caste d’«organisateurs de spectacles», totalement coupée de la réalité de la jeunesse algérienne. Cette dernière ne demande rien d’autre que de dépenser son énergie dans la joie, au moment où de sombres bureaucrates disent penser à elle, en lui lançant un «os» tous les trente-six du mois.

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