Netflix, le nouveau bras armé audiovisuel du Mossad

Netflix, comme le vieux Hollywood, est en train de devenir le bras armé audiovisuel du Mossad. L'opérateur de la VOD américain a fixé la date du mois d'avril pour la sortie de la saison 3 de la série israélienne Fauda. La troisième saison sera diffusée le 16 avril dans tous les territoires où Netflix est disponible, hors France et territoires francophones (4 juin) et Palestine (25 juin). La série de 12 épisodes est présentée bilingue en hébreu et en arabe avec sous-titres. Créée par Lior Raz, également vedette, et Avi Issacharoff, Fauda (en arabe pour «chaos») raconte l'histoire d'une unité d'infiltration dans les Forces de défense israéliennes, en se concentrant sur le principal agent israélien, Doron Kavillio (Raz). Dans la saison 3, Kavillio est profondément caché en Cisjordanie, se faisant passer pour un instructeur de boxe arabe israélien dans un club de sport appartenant à un membre du Hamas. À la suite de nombreux affrontements meurtriers avec le Hamas et d'un incident tragique qui ne fait que briser le moral de l'équipe, Doron et celle ci se retrouvent en territoire inconnu: Ghaza. Le casting comprend également Ala Dakka, Khalifa Natour, Itzik Cohen, Marina Maximilian, Jacob Zada Daniel, Idan Amedi, Doron Ben David, Boaz Konforty, Rona-Lee Shimon, Reef Neeman et George Iskandar. Fauda est produit par yes TV et Benasuly Productions. La société prépare également la deuxième saison de Your Honor, tandis que Fauda a récemment terminé la production de sa troisième saison pour Netflix. Fauda fait partie de la stratégie audiovisuelle de propagande israélienne antipalestinienne mais qui n'a pas réussi à remporter un grand succès dans le monde, puisque la série n'a pas été vendue que dans des pays qui soutiennent l'Etat sioniste israélien. Même échec pour la série de Netflix Spy. Pendant trop longtemps, la propagande israélienne s'est fendu avec de grands films sur l'histoire de l'espion raté Eli Cohen. Cohen a été introduit en Syrie en 1961 (sous un faux nom) et a été découvert et pendu par le renseignement militaire syrien en 1965. Dans un autre contexte, cette histoire aurait été considérée comme un désastre pour l'agence de renseignement qui a recruté cet espion. Au lieu de cela, Israël a réussi à tourner et à fabriquer un grand volume de mensonges sur les exploits ostensibles de Cohen. Chaque fois que les renseignements israéliens subissent des défaites et des échecs, ils recourent à leurs succès passés et aux relations entre le Mossad et Hollywood et se sont révélés inestimables pour la propagande israélienne. Netflix semble aussi étroitement lié au Mossad que le vieux Hollywood. En plus d'une série sur l'espion égyptien Ashraf Marwan (qui, selon les renseignements égyptiens, était toujours un agent double, bien qu'il ne l'ait probablement pas été), Netflix a proposé The Spy, une série sur Elie Cohen avec Sacha Baron Cohen. Ce n'est pas la première fois pour la machine cinématographique américaine de Cohen: le livre «Our Man in Damascus» (qui était clairement une oeuvre de propagande du Mossad) a également été transformé en film il y a des années. Mais les Arabes sont désormais plus attentifs aux distorsions et aux fabrications occidentales et ont été assez rapides pour répondre aux inexactitudes flagrantes et aux mensonges de la nouvelle série Netflix. Un écrivain syrien a dénombré 10 erreurs historiques dans la série, tandis que d'autres ont déclaré que les plateaux de tournage n'avaient aucune ressemblance avec Damas. Comme ces critiques le montrent clairement, toute la prémisse du complot fictif d'Elie Cohen est le fruit de l'imagination du Mossad.