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La Ligue arabe à la croisée des chemins

A quelques jours du Sommet de Khartoum (les 28 et 29 mars) une bataille à fleurets mouchetés se tient dans les coulisses de la Ligue arabe où son secrétaire général, l´inamovible Amr Moussa -candidat à sa propre succession pour un énième mandat à la tête de l´institution arabe- temporise et affirme que tout baigne dans une organisation en fait dépassée par les événements d´ordre régional et mondial. De toute évidence, la Ligue des Etats arabes vit des moments cruciaux pour son devenir immédiat : se réformer ou disparaître. C´est cela même le fond du problème qui n´est pas, comme on aurait pu le supposer, une question d´hommes. Ce n´est pas la personnalité de M.Moussa qui est donc remise en cause, mais bien le système qui régit une Ligue arabe figée et incapable de devenir une force de dialogue et de proposition face aux organisations internationales similaires. De fait, l´option pour la Ligue arabe se réduit à un mot : alternance, par l´ouverture des responsabilités au sein de l´organisation aux autres membres arabes.
Or, depuis la création de la Ligue arabe en 1945, son secrétariat général est demeuré une affaire égypto-égyptienne, ce qui fait dire à l´ancien chef de la diplomatie algérienne, Abdelaziz Belkhadem, que la Ligue n´est en réalité qu´une annexe des Affaires étrangères égyptienne. Ce qui n´est pas loin de la vérité. En effet, contrairement à ce que supputent les Egyptiens, il ne s´agit pas d´une affaire de leadership entre l´Algérie et l´Egypte, mais de coordination et d´efficience et surtout de rationalité, ce dont la Ligue arabe reste totalement dépourvue. Le fait est que la Ligue continue d´être assimilée à l´Egypte qui en a fait une simple succursale de sa diplomatie, enlevant à l´organisation arabe pugnacité et indépendance de décision par rapport à ses membres et singulièrement face à son influent hôte égyptien.
C´est tellement vrai que, à peine réintégrée au sein de la Ligue en 1989 -après en avoir été expulsée en 1979 suite aux accords de Camp David, entre l´Egypte et Israël- l´Egypte réclama le retour du siège au Caire après avoir été accueilli par Tunis. C´est dire que l´Egypte perçoit la Ligue comme une organisation indissociable de sa propre diplomatie. Si cette situation avait peu d´impact hier, ce n´est plus le cas aujourd´hui où les organisations similaires à la Ligue arabe ont de vrais pouvoirs et ne dépendent d´aucun pays, aussi puissant soit-il, comme c´est le cas de l´Union européenne notamment.
Quand l´Algérien parle d´alternance au secrétariat général de la Ligue, il s´agit en fait, outre de faire tourner à la tête de la Ligue des personnalités autres qu´égyptiennes, de redonner à la Ligue arabe sa raison d´être, elle qui n´a même pas eu son mot à dire dans des affaires qui touchaient pourtant directement le monde arabe -tels le dossier palestinien, les contentieux en Irak, aux Comores, en Somalie notamment- dans lesquelles, bien que partie prenante, elle est restée en retrait. A la croisée des chemins, la Ligue arabe se doit aujourd´hui de revoir l´ensemble de sa politique et de son organisation pour redevenir crédible et réellement représentative d´un ensemble aussi important que le monde arabe.

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