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La main sur le cœur

Si du côté de l'Hexagone, on a tendance à voir dans la visite en Algérie du président Emmanuel Macron un moment «périlleux», entre dossier des visas, problème des expulsions plus ou moins justifiées et question mémorielle, tel n'est pas l'avis en Algérie où le peuple et les dirigeants veulent croire que le temps est venu de transcender les scories de nombreuses décennies pour donner sa véritable chance à une histoire commune qui mérite davantage d'efforts et de lucidité. Le fait est que 6 chefs d'État français ont effectué le voyage à Alger (Giscard d'Estaing, Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande et Macron) alors que 2 chefs d'État algériens seulement (Chadli Bendjedid et Bouteflika) y ont répondu, soit tant d'occasions perdues et tant de promesses demeurées vaines, au grand dam des peuples qui mesurent, malgré toutes les vicissitudes, la force des liens historiques, culturels et, surtout, humains qui les caractérisent.

On pensait la réconciliation enfin scellée avec la venue du regretté Jacques Chirac, porteur d'un message d'espoir et d'une volonté réelle de forcer le destin, avec un traité d'amitié et de coopération, à l'instar de celui que conclurent, en leur temps, le chancelier Adenauer et le président De Gaulle.
C'était sans compter avec le rôle néfaste d'une faction nostalgique d'un temps révolu, qui, dans sa riposte, n'a pas hésité à «glorifier les bienfaits de la colonisation», sous la férule d'un certain Sarkozy. Avec ce genre de plante vénéneuse sur le chemin des retrouvailles, le président François Hollande qui fut, lui aussi, porteur d'indéniables promesses n'a pas pu accomplir son programme et, depuis, les relations en sont restées au stade mortifère, entre quelques éclaircies sans lendemain et des orages bruyants.
Toutes ces tentatives avortées recèlent un message, pourtant. Elles disent combien le poids de l'Histoire est pesant et ses exigences incontournables. La question mémorielle est, de ce fait, impérative pour le dépoussiérage des relations qu'on veut dynamiser. Le président Macron aura été, sans conteste, celui qui a fait avancer les choses plus que ses prédécesseurs, non sans donner quelques gages à son camp électoral. De par l'attachement à la construction d'une relation décomplexée, il a trouvé dans le dialogue avec le président Tebboune une opportunité unique pour aller de l'avant et bousculer, dans une certaine mesure, les réticences, sinon les résistances, des gardiens des illusions perdues.
De tous ses prédécesseurs, il a aussi montré qu'il est celui qui appréhende le mieux le sens et l'importance de cette question mémorielle à laquelle l'Algérie demeure résolument attachée, jusqu'à la restitution de ses archives, de ses biens spoliés tels que le canon de Baba Merzoug (La Consulaire) et autres, ainsi que des documents du méfait colonial pour faire toute la lumière sur les crimes contre l'humanité que notre peuple a endurés, durant 132 ans.
C'est dire que le chemin à parcourir est encore ardu mais il est essentiel dans la mesure où il conditionne l'avancée à laquelle nous aspirons, de part et d'autre, pour le bien commun de nos peuples et de nos pays. En ce sens, l'Algérie accueille, avec chaleur, un Emmanuel Macron dont l'amitié est un limon fertile et l'assure de son immuable détermination à privilégier les rapports humains, avec toute leur complexité, bien plus que les échanges économiques, au demeurant dignes d'une plus forte dynamique.

De Quoi j'me Mêle

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