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La politique ne fait plus rêver

Aphone et atone, la classe politique nationale a perdu de sa superbe. Elle n'arrive plus à sécréter un projet de société consensuel ou une démarche inclusive qui donne de la perspective aux citoyens. À la manière des marchands de bonheur, les hommes politiques ont pour première tâche de vendre du rêve, de donner de l'espoir et de la projection au-delà des horizons brumeux que nous imposent les dures conditions socio-économiques. Il s'ensuivit comme conséquence directe, une totale défiance de la jeunesse pour la chose politique qui ne fait plus rêver. «Même l'avenir n'est plus ce qu'il était», résumait, il y a plus de deux siècles déjà, l'écrivain et poète français, Paul Valéry. Il fut un temps où, même en étant dans la clandestinité, l'opposition était bien structurée. Sa condition ne lui donnait guère l'idée de déstabiliser l'État et de le faire tomber. Elle s'opposait à des personnes, à un parti et à des programmes, tout en gardant jalousement l'idée de protéger d'abord et avant tout le pays. Les décennies sont passées, le monde s'est globalisé, volatilisant ce qui restait comme repère dans la société. Siphonnés de leur cadre puis clientélisés, les partis sont devenus des coquilles vides offrant au blizzard extérieur leurs flancs sans défense. Face aux innombrables défis auxquels fait face le pays, il est à se demander encore si certains de nos hommes politiques sont capables de mobiliser le front intérieur fait essentiellement de jeunesse. Par son indifférence au discours politique ambiant, lisse et sans relief, cette même jeunesse signifie son désaveu à l'élite politique et aux partis traditionnels qui ont failli. C'est parce que l'on a tant menti au nom de l'État, qu'il faut des décennies de bonne foi ou peut-être plus pour restaurer la crédibilité et retrouver le goût de la politique chez les jeunes. Qu'on ne s'y trompe pas et n'ayons pas la mémoire courte. Cette même jeunesse qu'on a injustement qualifiée d'apolitique a mené une incroyable révolte pacifique qui a émerveillé le monde. Aucun observateur, aucun analyste et aucun parti politique n'a vu venir la vague déferlante qui a tout balayé sur son passage. Autrement dit, le corps social n'est pas si anesthésié qu'on le croyait. Il y a des forces intrinsèques agissantes capables d'émerveiller et d'ébranler bien des certitudes. À ce niveau, le défi est de taille: comment en effet, galvaniser toutes ces énergies assoupies? Comment revaloriser les aspirations des citoyens, redonner confiance, recréer ce lien social si nécessaire pour consolider le front interne?

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