{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Le Liban et les réfugiés

Comme la vie elle-même, la politique n'a rien d'un long fleuve tranquille. Au Liban, où la crise soulevée par la nécessaire élection d'un président successeur de Michel Aoun est loin de s'achever, les clans s'observent et se jaugent dans l'indifférence contrainte et forcée de la rue, tributaire d'une bourrasque économique aussi violente que durable. À peine rentré de Djeddah où il a représenté le Liban au sommet de la Ligue arabe, le Premier ministre, Nagib Mikati, a réuni hier le gouvernement pour «consultation». Voilà des mois qu'on ne parle plus de «Conseil des ministres» mais plus modestement de «rencontre d'échange» indispensable à la présence des formations telles que le Courant patriotique libre. Celui-ci prend soin, d'ailleurs, à n'y figurer qu'en cas de force majeure. Pour Mikati, ces réunions n'ont pas d'ordre du jour mais juste un certain nombre de «sujets d'actualité». Cette fois, il s'agit d'un «sujet» épineux, celui des réfugiés syriens pour lequel un réel consensus est en train de se dessiner, une majorité de Libanais appelant à leur retour en Syrie. Plus que le mandat d'arrêt international lancé par la justice française contre le gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé, la question des réfugiés revêt autant d'importance qu'elle a aussi figuré puissamment dans la campagne présidentielle en Turquie. On imagine combien les discussions ont pu être houleuses, à cet égard, Riad Salamé ayant averti que «si le navire doit couler, ce sera avec tout le monde». Si le Hezbollah et Amal de Nabih Berri sont favorables à son maintien jusqu'à fin 2023, comme prévu, tel n'est pas l'avis du CPL, des Kataëb phalangistes, du Bloc national et des Forces libanaises. Quant aux réfugiés syriens, le débat risque d'être aussi mouvementé même si Damas a ouvert les portes au retour de ses citoyens à condition d'un accord en bonne et due forme avec les pays concernés. Si l'envoi d'une délégation posait problème avant le sommet, tel n'est plus le cas, désormais, la «normalisation» avec la Syrie n'étant plus synonyme de diabolisation. Le ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal Mokdad, et, plus récemment, le président Bachar al-Assad, ont bien assuré que «les réfugiés sont les bienvenus» dans leur pays et il ne reste plus qu'à convenir d'un commun accord de la méthode à suivre pour régler au mieux une situation qui semble préoccupante non seulement pour les dirigeants libanais eux-mêmes, toutes tendances confondues, mais aussi pour l'ensemble de la population en proie à un calvaire économique durable.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours