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Sauvetage de l’Algérie par le moudjahid Ahmed Gaïd Salah

Ce que l’histoire retiendra

Le temps est la ressource la plus rare dont dispose le pays. C’est dès 2020 que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, devra remettre l’Algérie au travail,

Il est clair que notre pays saura puiser dans ses ressources pour dépasser le drame qui vient de frapper toute la patrie, avec le décès brutal du chahid Ahmed Gaïd Salah. L’auteur de ces lignes avait d’entrée de jeu pris le parti de cet homme d’exception, ainsi que des membres du Haut Commandement militaire (HCM), subissant injures, insultes, propos diffamatoires sur les réseaux sociaux et dans une partie de la presse dite indépendante.

Toute l’Algérie a pleuré le chahid
Les Algériens, dans leur immense majorité, ont pleuré la disparition du général Ahmed Gaïd Salah. L’insolite réside dans le fait que parmi eux, on comptait certains de ceux qui n’avaient eu de cesse que de brocarder l’institution militaire et la vouer aux gémonies, et ce, depuis le vendredi 22 avril lorsque le slogan « Djeich-Chaâb/Khaoua-Khaoua » a laissé place à « Dawla madania machi aâkrariya » et aussi au mot d’ordre « Etrouhou gâa3 ». Par ailleurs, la foule immense qui a accompagné le général Ahmed Gaïd Salah à sa dernière demeure constitue un démenti cinglant infligé à la communauté internationale qui s’est, une nouvelle fois, mépris sur la nature de la relation entre le peuple algérien et son armée.
Sur ces dizaines de milliers d’Algériens qui ont suivi le cortège funèbre depuis le Palais du peuple jusqu’à El Alia (quelque 100 000 Algériens les avaient précédés au cimetière) deux hypothèses doivent être envisagées :
- les Algériens qui manifestent depuis le 22 février ont tenu à témoigner leur affection à cet homme hors du commun, crédité à titre posthume d’avoir conduit l’Algérie à bon port et de lui avoir donné un président de la République dont la personnalité est parée de beaucoup de vertus. Si cette hypothèse est vérifiée, cela montre que les Algériens sont capables de séparer le bon grain de l’ivraie, même si cette ascèse est arrivée tardivement.
Les Algériens qui ont rendu un vibrant hommage au général Gaïd Salah ne faisaient pas tous partie du Hirak ou du moins de ses éléments les plus radicaux et c’est alors la preuve que le Mouvement populaire est segmenté, éclaté, polycentrique et que son inaptitude à désigner des représentants légitimes et décliner une feuille de route crédible, met au jour toutes ses limites. Cette situation objective souligne a posteriori qu’Ahmed Gaïd Salah et le HCM ont eu raison de demeurer fidèles à l’esprit comme à la lettre de la Constitution, en mettant en œuvre les articles 7 et 8 de la Constitution, le premier consacré à la souveraineté populaire et le second à la souveraineté nationale.

Ahmed Gaïd Salah : leadership héroïque
Mais, ce qui compte ce sont les leçons de l’histoire. Max Weber, sociologue allemand (1864-1920) a mis en évidence trois sortes de leadership : le leadership de transaction, le leadership de recomposition et le leadership héroïque toujours incarné par une personnalité charismatique.
Indéniablement, Ahmed Gaïd Salah se rattachait au leadership héroïque, en ce sens qu’il a fait don de sa personne à la patrie en assumant, dans une solitude impressionnante, le poids de la plus grave crise politique que l’Algérie ait traversée dans son histoire.
Certes, les membres du HCM ne lui ont, à aucun moment, marchandé leur soutien, mais dès lors qu’il avait décidé de se mettre en avant en endossant publiquement les décisions de l’état-major, il cristallisait sur sa personne les foudres de la bande et de ses relais et de tous ceux qui étaient hostiles au principe de l’organisation d’une élection présidentielle pourtant destinée à lever, une fois pour toutes, l’hypothèque institutionnelle.
En ce qui concerne le leadership de transaction, Ahmed Gaïd Salah ne s’y est jamais inscrit. Il ne se situait pas dans un rapport de donnant/donnant avec la population algérienne et son élite. Par ailleurs, le leadership de transaction se caractérise par l’adaptabilité du leader à des situations changeantes (toute appréciation sur les vertus supposées de cette adaptabilité étant ici réservée). Or, depuis le 22 février 2019 et surtout depuis le 22 avril de la même année, le défunt chef d’état-major a maintenu contre vents et marées le principe du retour à la légalité constitutionnelle.
Quant au leadership de recomposition, il ne s’inscrit pas dans une logique transactionnelle. Pour reprendre le paradigme wébérien, ce leadership concerne par excellence, et ce depuis le début des années 2000, les personnalités qui ont l’ambition de faire passer leur société à un stade supérieur de son développement (par exemple à modifier les modèles social, économique et culturel devenus désuets) afin de leur permettre une insertion vertueuse dans la globalisation et la mondialisation ascendantes.
C’est le défi auquel devra faire face le président Tebboune dont le leadership s’inscrit au carrefour du leadership de transaction (je serai à l’écoute des desiderata des Algériens et je tiendrai compte de leurs doléances et de leurs critiques) et du leadership de recomposition (je serai le président d’une Algérie qui doit s’ouvrir sur le monde et accomplir son aggiornamento dans tous les domaines afin qu’elle ne disparaisse pas en tant qu’Etat-nation).

Le double héritagelégué par le général
À Ahmed Gaïd Salah, le leadership héroïque et au président de la République un leadership mixte, comme souligné plus haut, dans la mesure où c’est au président de la République qu’il revient d’impulser concrètement des mutations que l’Algérie se doit de réaliser et dont il sera comptable devant le peuple algérien.
Le mode de leadership du défunt général de corps d’armée n’était pas de type idéologique ou doctrinal, mais personnel, car Ahmed Gaïd Salah était devenu, au fil du temps, une personnalité charismatique. Il avait réussi à s’identifier à une grande cause. à ce titre, il a accompli deux œuvres révolutionnaires qui resteront à jamais inscrites dans l’histoire de l’Algérie indépendante.
Dès sa nomination à la tête de l’état-major, en août 2004, il s’attelle à la réalisation d’une audacieuse politique de modernisation de l’Armée algérienne. Son achèvement aura nécessité 15 années d’efforts ininterrompus. Aujourd’hui, l’Algérie dispose de l’Armée la plus puissante du Monde arabe et africain, ses officiers et officiers supérieurs maîtrisent l’ensemble des technologies modernes sur mer, sur terre et dans les airs. Ses services de sécurité sont considérés comme parmi les plus efficaces du monde.
Les turbulences majeures qui secouent l’ensemble de l’espace saharo-sahélien jusqu’à la Corne de l’Afrique appellent certes une vigilance de tous les instants, mais grâce à l’extraordinaire travail accompli par le défunt chef d’état-major et les membres du HCM, notre nation est devenue immunisée de toute infiltration ou incursion étrangère car la capacité de dissuasion de nos forces a atteint désormais son acmé.
La deuxième grande œuvre du défunt chef d’état-major est la lutte contre la corruption et le crime en bande organisée. Ahmed Gaïd Salah a pris, dès le mois d’avril 2019, la tête d’une croisade contre les méfaits commis par la ploutocratie la plus prédatrice que l’Algérie ait eu à subir depuis 1962. Il a laissé les magistrats, dont beaucoup auraient gagné à ne pas dénoncer une prétendue justice aux ordres à laquelle ils avaient toujours acquiescé, le soin de traiter de dossiers accablants qu’un ancien garde des Sceaux, depuis rattrapé par la justice, avait délibérément mis sous le boisseau sur instruction de la bande et de ses relais(dont aucun élément ne mérite de conserver la nationalité algérienne).

L’Algérie remise sur les rails
L’Algérie est redevenue, à nouveau, un pays stable et sûr, après 10 mois d’incertitudes et surtout de surenchères de la part des relais de la bande qui ont pu circonvenir des millions d’Algériens. Un état des lieux exhaustif et précis a été dressé depuis 2016. L’école, la santé, l’agriculture, l’industrie, les services (surtout du point de vue de la transition numérique), le logement, le développement des énergies renouvelables, la réduction des inégalités entre classes sociales, la fracture territoriale constituent autant de secteurs qui nécessitent des aménagements profonds. L’amélioration du rendement de la fiscalité ordinaire, au regard du déclin irrémédiable de la fiscalité pétrolière, doit constituer une préoccupation à court terme déclinable dès la loi de finances pour 2021, sinon tous les budgets futurs seront adoptés avec un déficit colossal qui portera le ratio Dette publique interne /PIB à 85 voire 90%, à l’horizon 2024-2025. L’Algérie ne peut se résoudre à frapper à la porte du FMI ou d’autres institutions financières multilatérales, dans la mesure où les concours financiers qui seraient décaissés en sa faveur, si besoin est, seront lestés de conditionnalités draconiennes comparables à celles qui ont été imposées aux gouvernements algériens dans les années 1994-1998..

Conclusion
Le temps est la ressource la plus rare dont dispose le pays. C’est dès 2020 que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune devra remettre l’Algérie au travail, abjurer toute tentation démagogique ou populiste et surtout dégager préalablement les ressources qui permettront de financer les projets retenus afin d’éviter de reproduire les errements passés. Le général Ahmed Gaïd Salah, authentique moudjahid, n’a pu survivre à la terrible pression psychologique qui s’est exercée sur lui 10 mois, durant. Il laisse une Algérie capable d’affronter les armées du monde les plus puissantes et un code de moralisation de la vie publique que le président de la République s’est engagé publiquement à respecter. Avec la disparition du chahid Ahmed Gaïd Salah, c’est un grand homme d’Etat que vient de perdre l’Algérie.

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