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Pour assurer le succès de la démarche du président

Il faut extirper les racines de la bande

L’Algérie reste le seul pays arabo-musulman à pouvoir résister aux manœuvres de déstabilisation.

Certes le pays est à nouveau sur les rails depuis l’élection présidentielle du 12 décembre dernier qui a porté à la tête de la République, Abdelmadjid Tebboune. Certes, le nouveau président de la République s’est engagé à rajeunir et féminiser la composante humaine des sommets de l’Etat, à réduire les inégalités sociales et faire redémarrer l’économie nationale, tout en adoptant des réformes institutionnelles destinées à rétablir le lien de confiance entre le citoyen et la classe dirigeante. Ceci ne signifie pas pour autant que tout danger sur la stabilité et la pérennité de l’Etat et de ses institutions ait été balayé. La bande et ses relais ont cherché à peser sur l’opinion publique afin de dissuader des segments importants de la population d’aller voter. C’est donc le devoir du chef d’état-major de poursuivre la lutte contre ceux qui ont cherché à aménager une pseudo-période de transition et à user de la répression la plus féroce contre les éléments de la population qui y eussent été hostiles. La défaite de la bande est donc une condition nécessaire à la réussite des projets de réforme annoncés par le président de la République, à l’occasion de la cérémonie d’investiture du 19 décembre dernier.
Nos services de renseignement qui sont devenus parmi les plus performants du monde, depuis leur intégration à l’état-major, par la volonté du général de corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah, ont mis au jour un véritable complot non seulement contre l’Institution militaire mais contre l’Etat et le peuple algérien. Les sanctions prononcées par le tribunal militaire de Blida contre les cerveaux de la bande, le 25 septembre dernier, sont négligeables au regard des conséquences funestes que portait en lui le stratagème diabolique de Saïd Bouteflika et de Mohamed Lamine Mediène.
Une intervention étrangère comparable à celle qui a détruit la Syrie, l’Irak, le Yémen et aujourd’hui la Libye et le Liban, aurait été d’autant plus vraisemblable que la bande entendait créer un vide à tous les niveaux de l’appareil de l’Etat et neutraliser le chef d’état-major et le Haut Commandement militaire.
L’Algérie reste le seul pays arabo-musulman à pouvoir résister aux manœuvres de déstabilisation qui constituent une sorte de lame de fond, sous-produit d’une globalisation ascensionnelle dont le but à moyen et long terme est d’affaiblir fortement les États-nations dans toute l’aire géographique comprenant le Maghreb et l’espace sahélo-saharien. Si notre pays dispose de la résilience suffisante pour demeurer une entité homogène et soudée, même si elle est secouée par des forces centrifuges, elle le doit à son armée, au Haut Commandement militaire et à son chef, le général de corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah dont le courage, le sang-froid et le sens élevé de l’Etat forcent l’admiration.

Le terrain balisé
Le président de la République est certain de pouvoir s’adosser à une institution qui ne faiblira pas et qui non seulement est garante de l’intégrité territoriale, mais ne se laissera intimider par aucune tentative d’immixtion étrangère, quelle que soit la forme qu’elle revête et la bienveillance de son apparence. L’Algérie a payé au prix fort son indépendance après 130 ans d’une occupation étrangère qui s’est attaquée prioritairement à la personnalité et l’identité de son peuple. Il est exclu que les décisions concernant l’avenir de l’Algérie soient prises ailleurs qu’à Alger. Ni la situation des droits de l’homme qui est en voie de normalisation ni le degré de prise en compte des revendications du Hirak ne peuvent servir d’alibi aux exhortations de l’extérieur, dès lors que les responsables algériens n’ont de compte à rendre qu’à leurs concitoyens et eux seuls.
La lutte engagée tambour battant contre la corruption et la criminalité organisée qui ont coûté à l’Algérie quelque 12 000 milliards de DA soustraits au Trésor public, directement ou indirectement et quelque 100 milliards de dollars illicitement transférés à l’étranger entre 2003 et 2019 aurait dû valoir aux responsables algériens un satisfecit appuyé de la part de la communauté internationale.
Pour le surplus, il est indispensable de noter que depuis le mois de mai 2019, commissions sur les marchés publics, surfacturations, non respect des règles prudentielles par les banques commerciales et laxisme de la Banque d’Algérie en matière de respect de la réglementation de changes, ont régressé considérablement et disparaîtront complètement en 2020. De toutes ces transformations qui sont sans précédent dans l’histoire de l’Algérie indépendante, les Algériens en sont les témoins quotidiens comme ils peuvent également prendre acte de la volonté du président de la République d’engager résolument l’Algérie sur la voie d’une transformation profonde de son modèle de croissance qui fera une part de moins en moins importante aux énergies fossiles au profit des énergies renouvelables, surtout que le potentiel solaire de l’Algérie est le deuxième du monde.
Par ailleurs, l’année 2020 ne se terminera pas sans qu’une impulsion décisive ne soit donnée à l’économie numérique, à l’essor de centaines, voire de milliers de start-up innovantes, à la réhabilitation de l’enseignement professionnel, la maîtrise de la dette publique interne afin d’assurer une réduction, ainsi qu’une meilleure efficacité de la dépense publique, la réduction des inégalités sociales et le resserrement des disparités régionales qui se sont creusées 20 ans durant et laissé au bord du chemin, les wilayas des Hauts-Plateaux et celles du Sud.

La tâche sera très lourde
Le président de la République disposera de toutes les prérogatives pour faire accéder l’Algérie à un niveau supérieur de son développement, dans le respect des prérogatives du Parlement, de l’institution judicaire (laquelle doit s’affranchir de toute tutelle, quelle qu’elle soit) et du rôle que doivent jouer le mouvement associatif et les corps intermédiaires, de sorte qu’aucune catégorie d’Algériens n’ait le sentiment d’être reléguée dans une sorte d’infra-citoyenneté inductrice de frustrations et surtout d’anomie sociale. La démobilisation et la démotivation d’une grande partie de notre jeunesse (notamment celle qui est diplômée de l’enseignement supérieur) germe sur un terreau particulièrement fertile, celui du népotisme, du clientélisme, du clanisme et de la corruption active, tous fléaux qui ne sont l’apanage d’aucune institution, mais parcourent, de part en part, la société algérienne. Ceci signifie que le président Tebboune et son gouvernement devront privilégier le dialogue avec tous les Algériens, expliquer le sens de toute décision qui impacte la vie quotidienne de nos compatriotes et surtout associer l’expertise locale à l’laboration des politiques publiques ainsi qu’à leur évaluation. Le Président de la République a pris des engagements très forts à cet égard et il faut lui faire confiance.

L’obligation morale
Le président de la République devra toutefois rappeler à tous les Algériens que, s’ils ont des droits, ils ont aussi des devoirs vis-à-vis de la collectivité nationale. Et ces devoirs sont plus lourds qu’à l’époque où la fiscalité pétrolière abondait jusqu’à 72% des recettes du budget de l’Etat. L’Algérie ne sera plus un pays exportateur de pétrole à l’horizon 2030 ni de gaz naturel à l’horizon 2035(sauf nouvelles découvertes dans les zones non encore explorées). Le rendement de la fiscalité ordinaire devra doubler, puis quadrupler d’ici 2022 afin de suppléer à la carence prévisible de la fiscalité pétrolière (ceci est d’autant plus réaliste sur le plan économique que l’évasion fiscale est un fléau). Les dimensions du marché informel devront se rétrécir à mesure de la création d’emplois productifs, surtout dans le secteur privé dont l’accès au financement suppose une réforme profonde de l’intermédiation extrêmement médiocre des banques publiques. Les autorités de régulation ont besoin de disposer d’une indépendance comparable à celle de la justice de droit commun, afin qu’elles garantissent la liberté de la concurrence, la protection des consommateurs et des prix et tarifs raisonnables. Enfin, notre pays a besoin d’investissements étrangers pour se développer, alors que la part de son industrie dans le PIB a régressé au 30 juin 2019 à 4,2% (elle était de 4,8% en 2018). Pour autant, ces investissements ne doivent plus produire de l’extraversion, comme cela a été invariablement le cas depuis 20 ans, faute d’une stratégie industrielle que le ministre des Participations, Hamid Temmar avait échoué à mettre en œuvre dans les années 2000. Ces investissements doivent permettre aux entreprises algériennes de reconquérir le marché intérieur en produisant localement biens et services (y compris les services à haute valeur ajoutée). La concrétisation de cet objectif est subordonnée à l’essor de la recherche/ développement, surtout dans les grandes entreprises qui peuvent attirer les meilleures compétences et qui disposent de fonds propres suffisants pour ne pas trop dépendre du marché monétaire. Quant aux exportations hors hydrocarbures, elles resteront marginales si le pays ne se dote pas d’infrastructures aéroportuaires et d’une chaîne logistique de la dernière génération.

Un homme d’Etat
Le président de la République a établi un diagnostic rigoureux de l’ensemble des problèmes du pays dont nous n’avons évoqué qu’une partie seulement dans ces quelques lignes. Il a une conscience aiguë de l’ampleur des défis à relever, des résistances au changement, du poids des intérêts corporatistes et catégoriels. Mais il est certain qu’il s’apprête à créer le même électrochoc qu’en juin 2017 et qu’il aura à ce titre le soutien des Algériens et notamment celui des catégories moyennes dont le pouvoir d’achat devra être préservé à tout prix, car ces catégories constituent la poutre faitière du régime. Il faut aider Abdelmadjid Tebboune à faire sortir l’Algérie de la crise et la propulser vers la catégorie des pays émergents, à laquelle elle aurait dû faire partie depuis longtemps. C’est la dernière chance qui se présente au pays de se réformer, car après il sera trop tard. Il est donc impératif que Abdelmadjid Tebboune réussisse.

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