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Relation avec la France, Union européenne et crise Libyenne

Incontournable Algérie!

La dérive langagière de Macron déborde du cadre strictement français, met l’UE dans une posture inconfortable et risque de compromettre la solution à la crise libyenne.

Le «regret» exprimé, mardi dernier, par Emmanuel Macron a au moins une triple signification. Il y a d'abord la stricte dimension franco-française, en rapport avec la campagne électorale pour la présidentielle en France. Le président Macron qui s'est attaqué à l'Histoire de l'Algérie, mais également à son Etat en affirmant clairement que le «Hirak avait affaibli le régime». Visiblement très mal conseillé, il a misé sur les animateurs de la protesta de la place de République pour glaner les voix des binationaux franco-algériens. Il se trouve que ces activistes sont, en réalité, totalement coupés de la communauté algérienne établie en France. Or, dans son écrasante majorité, celle-ci n'a jamais suivi les aventuriers dont elle connaît les accointances avec les réseaux anti-algériens primaires. Bien au contraire, les Algériens de France, notamment ceux de l'époque à cheval entre la guerre de Libération nationale et les premières années de l'indépendance, réservent leur vote au candidat indirectement adoubé par Alger. Il existe un code non écrit et les électeurs franco-algériens s'y réfèrent dans leur comportement électoral. Macron doit pourtant parfaitement le savoir. La deuxième signification de la reculade du président français, tient à son statut de chef d'un Etat qui compte dans l'Union européenne et de surcroît appelé à en présider les destinées à compter du premier janvier de l'année prochaine. Il est entendu que les autres pays de l'Union européenne à l'image de l'Italie, l'Espagne et l'Allemagne ne peuvent pas envisager une telle contrariété sur le flan sud de l'UE. Que l'UE soit représidée par un pays en froid avec l'Algérie au point de ne plus avoir de relations diplomatiques est une ineptie pour les poids lourds de l'organisation européenne. Il est donc évident que les regrets du président français ont une relation directe avec une interpellation de ses partenaires immédiats qui voient d'un très mauvais oeil une sérieuse brouille avec Alger, pour des raisons d'ailleurs sans rapport aucun, avec l'Europe et encore moins avec une quelconque provocation de l'Algérie. En d'autres termes, la sortie, pour le moins hasardeuse de Macron a fortement déplu à d'importants acteurs européens. Et ils ont dû le lui faire savoir. La troisième signification de la nouvelle posture de l'élysée dans ses relations avec l'Algérie, est en rapport direct avec la crise libyenne. On se souvient, en effet, de la déclaration du président Tebboune qui soutenait que la solution en Libye passerait nécessairement par Alger. Il faut souligner que le succès de la rencontre de Berlin sur la Libye est en grande partie le fait de la participation de l'Algérie qui apportait la garantie de l'équidistance entre les belligérants et sa parfaite connaissance des acteurs. D'ailleurs, si le plan de paix a des chances d'aboutir, c'est principalement en raison de l'efficacité de la diplomatie algérienne. Les Allemands et les Italiens le savent très bien. Les autres partenaires, à l'image des voisins de la Libye, de la Turquie et de la Russie attestent du poids déterminant de l'Algérie dans ce dossier. De fait, la réussite de la réunion de Paris prévue ce vendredi, après le succès éclatant de celle d'Alger, le 30 août dernier, est tributaire de la participation de l'Algérie. Le refus du président Tebboune de conduire la délégation algérienne à Paris renseigne sur la détermination de l'Etat à ne pas se laisser entraîner dans «un jeu d'enfant». Le message est on ne peut plus clair. La présidence de la République française n'a pas à utiliser l'Algérie dans une guéguerre électoraliste. Les conséquences de la dérive langagière de Macron débordent du cadre strictement français, mettent l'Union européenne dans une posture inconfortable et risquent de faire échouer la solution à la crise libyenne. L'Algérie, dont le sens des responsabilités est reconnu de tous, travaillera à la réussite de la réunion de Paris. C'est dire que le dossier libyen ne sera pas affecté par l'aventurisme du président français. Mais pour le reste, à savoir les relations entre l'UE et l'Algérie et l'avenir politique immédiat de Macron, il semble que l'Algérie se donne le temps de la réflexion avant d'agir. Les partenaires de la France sauront certainement jouer de leur influence pour amener Paris à un comportement plus respectueux de la souveraineté de l'Algérie et, partant envisager un véritable dialogue d'égal à égal avec la France sur les aspects mémoriels et l'UE sur les questions économique, sécuritaire et géostratégique.

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