L’Algérie dans l’arène des grands

L'Algérie entre, de plein fouet, dans l'arène des pays producteurs des énergies renouvelables. En effet, le programme national des énergies nouvelles et renouvelables (EnR), pour atteindre une capacité installée de 15 GW à horizon 2035, vient d'être lancé en grande pompe. En effet, le ministre de l'Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, vient de donner le coup de starter en posant la première pierre de trois grandes stations solaires, faisant partie du programme des 3 000 MW lancé par la Sonelgaz. Il s'agit, en fait, de la première phase du programme national des EnR, qui comprend la réalisation de 20 centrales solaires pour une capacité de production de 3 000 MW, dotées d'un investissement de 3 milliards de dollars. Accompagné d'une pléiade de hauts responsables du secteur, dont les P-DG des deux grandes compagnies énergétiques du pays, dont la Sonatrach et la Sonelgaz, sans compter l'autorité de régulation des hydrocarbures, le ministre de l'Énergie s'est déplacé, tout d'abord, dans la wilaya d'El Meghaïer, où il a donné le coup d'envoi du projet de réalisation d'une station solaire photovoltaïque d'une capacité de production de 200 MW. C'est la société chinoise Cscec qui a décroché ce marché pour un investissement de 64 millions de dollars, pour ce qui est de la partie d'investissement en devise, et 10 milliards de dinars pour la partie en monnaie locale. Le projet s'étendra sur une superficie globale de 400 ha, comprenant 247 ha pour l'accueil de plus de 364 000 panneaux photovoltaïques, 40 transformateurs, ainsi qu'un avant-poste d'évacuation 30/220 kV et une ligne d'évacuation sur plus de deux kilomètres de distance. À Touggourt, dans la région d'El-Annat, deuxième projet d'envergure en matière de photovoltaïque, le ministre a également posé la première pierre d'une centrale solaire photovoltaïque de 150 MW. C'est le groupe national Cosider qui prend en charge la réalisation de cette station, devant être implantée sur une superficie de 300 hectares. Faisant partie du programme «Solar 1 000», portant sur la réalisation de cinq centrales solaires photovoltaïques d'une capacité de 50 à 300 MW à travers cinq wilayas, cette station devra renforcer la production d'énergie électrique et le mix énergétique national. Le groupe a également réussi à décrocher un deuxième contrat, toujours dans le cadre du programme «Solar 1 000», en partenariat avec l'italien Fimer pour un investissement de 24 milliards de DA. Les travaux de réalisation de ces deux projets sont également sur le point d'être entamés, selon ce qui a été communiqué par le groupe public qui aura la charge de réaliser les deux centrales photovoltaïques dans la wilaya de Touggourt d'une capacité de production totale de 400 MW. Le marché de 14,4 milliards de DA décroché en partenariat avec les Italiens, dans le cadre de l'appel d'offres national et international pour la réalisation de 2000 MW d'énergie solaire, comprend l'installation de 244 000 panneaux photovoltaïques et 27 transformateurs sur une superficie de 3 000 ha. Le ministre a confié que le groupe Cosider «a accompagné la Sonatrach et la Sonelgaz dans la réalisation de plusieurs projets, notamment dans la mise en oeuvre du programme national de dessalement de l'eau de mer et avec Sonelgaz dans la réalisation des réseaux électriques». Il est important de souligner qu'en plus de répondre à la forte demande sur l'électricité dans la région d'implantation de ces centrales photovoltaïques, le surplus de production devra être destiné à l'exportation. Ce qui permettra de renflouer aussi les capacités d'exportation du gaz, destiné à la production. Selon des spécialistes, «chaque 1 GW installé, permettra l'économie entre 600 à 800 millions de m3 du gaz, soit 6 à 8 milliards de m3 /an une fois le programme installé». Des volumes qui pourront accroître les capacités d'exportation de la Compagnie nationale Sonatrach. Le programme national des EnR portant production de 15 GW d'énergie solaire a été doté d'une enveloppe financière de plus de 21 milliards d'euros. Il devra générer plus de 45 000 postes d'emploi permanents, selon les premières estimations, sans compter le renforcement du taux d'intégration, déjà très avancé.