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Sommet tripartite Tunisie, Algérie et Libye

La nouvelle vision du Maghreb

Cette rencontre annonce une nouvelle ère dans la région et peut-être même l'affirmation d'une voix maghrébine.

Les présidents, algérien, tunisien et libyen ont tenu hier, à Tunis, leur premier sommet tripartite, comme décidé en mars dernier en marge du 7e Sommet d'Alger des pays exportateurs de gaz. Cette première pierre dans l'édifice de ce qui est convenu de qualifier de nouvel élan de l'unité maghrébine a permis aux trois chefs d'État de mesurer l'étendue des défis auxquels ils doivent faire face, comme les formidables atouts politiques, économiques et culturels, dont disposent leurs pays et la probabilité d'en décupler les effets dans le cas d'actions communes pour les relever. Ces atouts sont très nombreux, mais il fallait d'abord trouver la volonté de croire au futur commun entre les nations et les peuples. Cela s'est traduit par une vision exposée par le chef de l'État à ses pairs tunisien et libyen.
La perspective d'un espace de concertation n'est pas née du hasard. De multiples rencontres à diverses occasions ont construit pierre par pierre une conviction profonde de devoir trouver la force d'affirmer une action unitaire. On l'aura d'ailleurs constaté à l'arrivée du président Tebboune à Tunis. «Nos coeurs sont toujours avec le peuple tunisien et mon frère le président Kaïs Saïed», a-t-il affirmé à l'aéroport de Carthage. «La Tunisie ne tombera jamais et demeurera toujours debout. Puisse Allah la protéger», a ajouté le chef de l'État, exprimant une forte conviction qu'il partage avec les 45 millions d'Algériens, qui ont apporté un précieux soutien à la Tunisie dans les heures les plus sombres. «Puisse Allah protéger la Tunisie et l'Algérie», a rétorqué le président tunisien. La sincérité des dirigeants exprime une réelle revendication populaire dans les deux pays. Et c'est également ce même sentiment de fraternité qui a amené Kaïs Saïed, à effectuer sa première visite à l'étranger à Alger, en février 2020.
Avec la Libye, la découverte de ce pays ne date pas d'hier, mais ces dernières années, l'on a vu une très sérieuse dynamique de coopération. La première action du président Tebboune à l'international fut sa participation au Sommet de Berlin qui avait pour objet la situation en Libye. La fermeté de sa position et de son discours et les intentions de l'Algérie qu'elle sous-tendait ont évité, à l'époque, une descente aux enfers de la Libye. Il faut savoir que le président du Conseil présidentiel libyen a séjourné à Alger en juillet 2021. Une entente s'est matérialisée sur plusieurs propositions, pour le règlement de la crise dans ce pays frère.
Depuis, les deux pays ont gagné en partenariat. Des entreprises majors activent en Libye dans l'énergie électrique et les hydrocarbures. Une zone franche est en voie de réalisation et les échanges commerciaux et humains sont de plus en plus denses. Ces signaux forts, qui rendent possible une coopération plus serrée, voire une coordination dans les positions vis-à-vis de l'actualité internationale, constituent une base solide pour le Sommet tripartite de Tunis.
Les conclusions de la rencontre, qui a débuté en début d'après-midi, n'était pas disponible, hier en fin de journée, mais l'on croit savoir que les chefs d'État ont prioritairement abordé les «plaies» que les trois pays se partagent, à savoir l'immigration clandestine, l'instabilité dans le Sahel et le sud de la Libye et évoqué toutes les possibilités de coopération. Pour l'heure, l'Algérie apporte son expertise dans le domaine de la formation des agents de l'ordre public et de lutte contre la criminalité. La police libyenne en bénéficie. Il reste que l'effort devra être poursuivi et intensifié. Il faut souligner également que le partenariat est aussi économique. Avec la Tunisie, comme avec la Libye, les chiffres relatifs aux échanges commerciaux sont en évolution constante. Et plus encore, ces échanges sont surtout le fait d'opérateurs économiques des deux pays. Ce qui massifie ces échanges qui devraient à terme se substituer aux rapports avec l'Europe et autres régions économiques. Notamment sur certains produits de la région, au rapport qualité-prix excellent. Ce premier Sommet annonce donc une nouvelle ère dans la région et peut-être même l'affirmation d'une voix maghrébine dans le concert des nations. L'on n'est pas encore à ce niveau de «perfectionnement» politique, mais l'on peut dire que les trois pays en prennent le chemin. L'avenir nous dira si cette initiative plaît à d'autres pays voisins. Mais cela dépendra de la dynamique que créera cette rencontre et celles à venir. L'Union européenne était, à l'origine, une initiative prise par trois pays. À méditer... 

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